L’élevage a besoin de 247 milliards

Le plan de développement de l’élevage 2017-2021 a besoin de 247 milliards. La conclusion a été faite, hier, à l’issue d’un conseil interministériel sur le secteur.
Les échanges du Conseil interministériel tenu hier sur le financement de l’élevage, ont porté sur quatre grandes préoccupations. La première, a dit le porte-parole du gouvernement, c’est la problématique globale du financement à travers les questions foncières et les fiscalités, les problèmes d’environnement, les infrastructures d’appui à la production, notamment l’accès à l’eau. Il y a également les pistes de désenclavement, la mise à niveau et la structuration des filières, l’appui conseil et la formation des éleveurs par l’aide des mutuelles.
‘’Au regard des actions inscrites dans le plan d’investissement du Plan de développement de l’élevage 2017-2021, les besoins ont été estimés, sur la base du rapport présenté par le ministre de l’Elevage, à 247 milliards. Mais pour rassurer tout le monde, nous avons déjà 129 milliards disponibles’’, a laissé entendre Seydou Guèye.
A la suite des échanges, a soutenu M. Guèye, le Premier ministre a arrêté un certain nombre de recommandations qui seront soumises à l’appréciation du président de la République au prochain Conseil des ministres. Parmi celles-ci, il y a l’opérationnalisation effective et l’optimisation du Fonds national de développement agro-sylvo-pastoral.
Selon Seydou Guèye, le Premier ministre a mis en exergue la progression des ressources allouées au sous-secteur de l’élevage, en prenant comme exemple la dotation budgétaire de 2012 qui était de 9,5 milliards par rapport à 2018 qui est de 22 milliards. Soit le double des ressources affectées au sous-secteur, compte non tenu des opportunités de financement indiquées dans des programmes comme le Fongip, le Fonsis, la Bnde, entre autres.
En outre, il a soutenu que Mahammed Boun Abdallah Dionne a décidé de mettre en place des mesures efficaces pour lever les contraintes liées au financement du sous-secteur et consolider les acquis à travers les programmes et projets existant.
La question de l’insécurité foncière a été également abordée lors de ce Conseil interministériel. Il s’agit, sur ce point, d’apporter plus de sécurité dans l’exploitation des fermes d’élevage. Les banques et les structures mutualistes ont également été interpelées sur la question de l’adaptation du crédit au cycle de production. ‘’D’autres pistes ont été évoquées, notamment la filière laitière. C’est la problématique de la Tva sur le lait pasteurisé local avec les préalables de labélisation, d’étiquetage. Et, enfin, des pistes ont été identifiées en termes de co-financement pour développer et renforcer l’impact de l’investissement’’, a rapporté M. Guèye.
Optimiser la contribution des partenaires techniques et financiers
Une autre recommandation dégagée consiste au renforcement des dotations budgétaires. Selon Seydou Guèye, il est constaté qu’il y a une progression d’année en année de la dotation budgétaire allouée au sous-secteur de l’élevage. Sur ce, la recommandation est d’optimiser les mécanismes et les délégations à l’entrepreneuriat rapide des jeunes et des femmes pour passer à l’échelle les différents modèles qui ont été expérimentés avec les partenaires, mais également les projets et programmes mis en œuvre par le ministère de l’Elevage. Autre piste d’orientation majeure, c’est de voir la contribution des interprofessions sous forme de prélèvement à partir des filières de production.
Dans la même veine, une autre recommandation retenue est celle d’améliorer et d’optimiser, à travers la mutualisation, la contribution des partenaires techniques et financiers, celle du secteur privé et celle des collectivités locales. ‘’Il a été demandé au ministère du Commerce de mobiliser, à travers le programme de mise à niveau de l’Adpme, des travaux de renforcement de capacités des organisations, mais également de renforcement des capacités managériales, en vue de développer une compétitivité par les prix du secteur.
Pour ce qui est des infrastructures de production qui permettent de rentabiliser l’investissement à travers des programmes, le ministre des Infrastructures a un programme pour faire des visites de terrain en vue d’optimiser le programme de construction de pistes de production’’, a-t-il restitué.
VIVIANE DIATTA