Publié le 5 Dec 2018 - 15:26
POLEMIQUE AUTOUR DU VACCIN CONTRE LE CANCER DU COL DE L’UTERUS

 

réclame la confiance des Sénégalais

 

Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, a mis, hier, fin au débat sur l’efficacité du vaccin contre le cancer du col de l’utérus. Il a demandé, par ailleurs, à And Gueusseum de rejoindre les structures de santé.

 

Tout le monde s’attendait à cette question. Du moins aux explications du ministre par rapport à l’introduit  du vaccin contre le cancer du col de l’utérus dans le Programme élargi de vaccination. Un vaccin destiné pour le moment aux filles âgées de 9 ans et qui est très controversé. Des commentaires qui ont poussé certains parents à ne pas faire vacciner leurs enfants par crainte.  Mais hier, le ministre de la Santé et de l’Action sociale a tenu à rassurer quant à l’efficacité du vaccin, lors du vote du budget de son département.

Il demande aux Sénégalais de leur faire confiance. Tout est parti d’une interpellation de l’honorable député Theodore Chérif Monteil qui, dit-il, en tant que scientifique, a de sérieux doutes sur l’opportunité de ce programme, sur son caractère éthique et son efficacité.  ‘’Il y a quelques jours, j’ai vu une contribution d’un médecin sénégalais dans la presse parlant de la vérité sur ce vaccin. Cette contribution n’en est pas une et ne me convainc pas, parce que c’est tout simplement la compilation de trois rapports du Comité consultatif mondial pour la sécurité vaccinale. Il a été signé du nom de ce médecin, alors que c’est un rapport public qui est présent sur Internet’’, a-t-il dit.

Avant de demander si le pays dispose de données chiffrées prouvant l’efficacité de ce vaccin.  ‘’Sur quel spectre, sur quel horizon temporel ? J’ai de sérieux doutes, pour la simple et bonne raison qu’il faut un recul de 15 à 20 ans, le temps nécessaire pour qu’une infection par le papillome virus évolue vers un cancer.  Est-ce que les effets secondaires de ce vaccin sont minimes par rapport à la protection contre la maladie ? Ce sont les effets secondaires de ce vaccin qui ont conduit le gouvernement japonais, en 2013, à retirer sa recommandation sur le vaccin.  

Je me demande quel est le caractère éthique de ce programme, parce que l’examen du mode de financement de l’Oms nous révèle des risques de collision et conflit d’intérêts’’, a souligné le parlementaire. Pour lui, ce programme n’est pas opportun,  parce que, dit-il, vacciner  un enfant de 9 ans contre un virus qu’elle ne peut contracter que lors d’un rapport sexuel, nous conduit toute suite vers une remise en cause des valeurs éternelles de ce pays. ‘’Il va faire penser que ce vaccin exclut la pratique du frottis. Les gens vont penser que lorsqu’ils sont vaccinés, ils n’ont plus besoin de pratiquer le frottis’’, a-t-il plaidé.

Une plaidoirie appuyée par Mamadou Diop Decroix, qui demande des assurances sur le vaccin, mais également de revoir son utilité.

Mais selon le ministre, la scientificité à laquelle il croit en la matière, c’est celle attestée par l’Organisation mondiale de la santé (Oms). ‘’On a vu tellement de spéculations autour de ce vaccin. Mais je vous souligne que beaucoup de pays l’ont dans leur dispositif de prévention. La France vient de l’élargir aux garçons. Ce qui veut dire qu’entre une spéculation scientifique et des analyses scientifiques avérées, il y a une différence. Je demande à la population sénégalaise de faire confiance en leur système de santé, de faire confiance à leur gouvernement’’, a-t-il rassuré. A l’en croire, le vaccin qu’ils ont introduit dans le système de prévention des enfants, c’est pour lutter contre le cancer du col de l’utérus qui fait énormément de ravages. ‘’La seule scientificité qui vaut dans ce domaine, ce n’est pas celle des organes de presse. Parce que beaucoup de gens sont en train d’écrire, d’épiloguer sur le sujet. Mais il faut se demander ce que dit l’Oms sur ce  plan et qu’est-ce qui se passe dans d’autres pays qui l’ont introduit. Ce vaccin a fait ses résultats, même si on nous parle d’effets indésirables. Nous avons suffisamment de moyens pour garantir la sécurité des populations’’, a précisé le ministre.

Grève d’And Gueusseum

 En plus du vaccin, la grève d’And Gueusseum a été l’invitée le plus ressenti, à l’hémicycle. Ce syndicat en est, aujourd’hui, à son 16e plan d’action. Il réclame le respect des accords signés en 2014. Les parlementaires, presque tous, ont demandé au ministre d’ouvrir des concertations avec les syndicalistes. Parce que les populations sont en train de souffrir. Mieux, le député Momar  Kane a dénoncé la ponction sur salaires effectuée par le gouvernement. Il a demandé également  la stabilisation du secteur.

Une thèse confirmée par le ministre pour qui la santé doit être un secteur où l’on se parle. Mais, dit-il, ils n’ont jamais interrompu ce dialogue. Jusqu’à présent, ils sont en train de dialoguer. ‘’Il n’y a qu’un seul point d’achoppement sur le protocole d’accord de 2014, c’est celui du régime indemnitaire. Je leur lance un appel de rejoindre les hôpitaux. L’Etat, dans sa globalité, au niveau de l’ensemble des fonctionnaires, est en train de faire des études sur les indemnités dans la Fonction publique. And Gueusseum veut que l’Etat se focalise sur eux, mais le gouvernement leur a signifié que l’Etat, c’est une globalité. Il faut que l’on revoie tout cela. Mais cela n’a jamais été un refus de dialogue’’, a précisé Abdoulaye Diouf Sarr.

S’agissant des ponctions sur salaire, il a rappelé aux députés qu’une loi a été votée et quand on ne travaille pas, on n’a pas de salaire. ‘’Je me demande si, en tant que représentation nationale, vous demandez à l’Etat de continuer à payer des gens qui ne travaillent pas. Toute la problématique est là.  On va continuer à dialoguer. Parce que ce n’est ni dans l’intérêt des populations ni dans celui des syndicalistes, encore moins de l’Etat d’avoir une situation de blocage, parce que nous servons tous la population’’.

Le projet de budget du ministère de la Santé et de l’Action sociale est arrêté à  la somme de 198 856 033 250 F Cfa contre 169 487 111 320 F Cfa en 2018. Soit une augmentation de 29 368 921 930 F Cfa en valeur absolue et 17,33 % en valeur relative.

VIVIANE DIATTA

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