Publié le 22 Jan 2019 - 19:17
PR DAOUDA NDIAYE SUR LE PREDICT

‘’ C’est à travers ce projet qu’on a su qu’il y a de nouveaux virus ’’

 

Des pathologies d’origine animale ont refait surface au Sénégal. La découverte a été faite grâce au  projet Predict  initié par le département de parasitologie de l’Hôpital Aristide Le Dantec

 

Le département de parasitologie de l’Hôpital Aristide Le Dantec ne cesse d’œuvrer dans la recherche. Hier, un atelier de formation et de partage des résultats du projet Predict a été organisé par le chef du département, Professeur Daouda Ndiaye. Celui-ci, a affirmé le parasitologue, s’intéresse à l’émergence et à la réémergence des maladies animales d’origine virale. Qui, depuis quelques années sont en train de causer beaucoup de dégâts en Afrique avec l’avènement du virus Ebola et d’autres pathologies comme la Zika et Lasa.

‘’Predict s’occupe des pathologies d’origine animale avec l’implication de l’Isra pour le dépistage de ces virus mais également les pathologies humaines qui ont été prises en charge par le ministère de la Santé et l’Ucad. L’objectif est de voir quelle est l’ampleur de ces maladies d’origine animale au Sénégal et dans le monde. Mais également de voir quel est le poids de ces pathologies par rapport aux infections qui touchent les patients en consultation  au niveau des structures sanitaires’’, a expliqué le Pr Ndiaye. Aussi, à  l’en croire, c’est  à travers ce projet, que lui et son équipe  ont  su qu’il y a des virus, aujourd’hui, au Sénégal.  ‘’Certaines de ces pathologies sont connues et disposent d’une bonne prise en charge. Par contre, il y  en a qui sont liées à de nouveaux virus. D’autres n’ont pas été découvertes comme étant des virus responsables de pathologies humaines’’, a-t-il révélé. Selon lui, la prévalence du paludisme qui était la principale cause des maladies fébriles, a chuté de 2 voire 3 % à l’échelle nationale. Mais, dit-il,  il y a toujours au moins  90 % de pathologies fébriles qui sont liées à d’autres causes qu’il faudra investiguer et évaluer.

Ce projet, a poursuivi le chef du département parasitologie de l’Hôpital Aristide Le Dantec est implanté dans la zone de Mbour notamment au centre de santé de Sindia et à l’Hôpital de Poponguine où les populations vivent en contact avec les animaux des parcs de Sindia. L’objectif, soutient-il,  c’est de voir quel plateau mettre en place  afin de pouvoir considérer ces nouveaux  virus dans le diagnostic par rapport à ces pathologies.  ‘’Si on connait les familles de ces virus et les gènes responsables, il sera facile d’adapter les techniques que nous avons pour pouvoir les diagnostiquer. En plus, cela permettrait de mettre en place un bon système thérapeutique pour faire face à ces pathologies. Il faut qu’on arrive à identifier ces virus sur les animaux. Ce, pour qu’ils ne puissent plus passer de l’animal à l’homme  et causer des maladies ou des épidémies’’, a fait savoir le Pr Daouda Ndiaye.

En réalité, on ne peut pas contrôler ces pathologies sans impliquer les laboratoires de référence de ces maladies d’origine animale. D’où la présence de l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra), de la Faculté de médecine de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de le projet Predict.

VIVIANE DIATTA

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