Publié le 29 Apr 2015 - 08:01
PRESIDENTIELLE AU TOGO

Alassane Ouattara et John Dramani Mahama à Lomé "pour des consultations

John Dramani Mahama, Faure Gnassingbé et Alassane Ouattara le 28 avril à Lome.

 

Alors que, selon des résultats partiels, Faure Gnassingbé arrive largement en tête de la présidentielle du 25 avril, son rival Jean-Pierre Fabre refuse de reconnaître sa défaite. Les chefs d’États du Ghana et de la Côte d’Ivoire sont arrivés à Lomé "pour des consultations".

 

Selon les chiffres portant sur cinq nouvelles circonscriptions, rendus publics mardi par Taffa Tabiou, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Faure Gnassingbé engrange 195 156 voix supplémentaires contre 16 229 pour Jean-Pierre Fabre à la présidentielle du 25 avril. Ces résultats viennent s’ajouter à ceux publiés la veille, portant ainsi à 11 sur 42 le nombre de circonscriptions dont les chiffres sont déjà connus. Au total, le président sortant cumule donc 328 531 voix contre 85 186 pour son principal rival.

Débats houleux à la Ceni

Mais les représentants de l’opposition estiment que leurs revendications concernant les procès-verbaux des résultats proclamés n’ont pas été prises en compte par le président de la Ceni. Un surplus de 1 200 voix a été constaté après addition des premiers résultats partiels. Et l’opposition de réclamer l’annulation pure et simple du scrutin à des endroits considérés comme des bastions du parti au pouvoir.

Dans le camp du président sortant, on soutient que les données incriminées sont le fruit du travail des commissions électorales locales indépendantes (Celi) au sein desquelles siègent les représentants de l’ensemble des candidats. "Les procès-verbaux ont été signés par les délégués de l’opposition et s’il y a erreur, elle est commune", a expliqué un membre du parti Union pour la République (Unir, au pouvoir). Les récriminations de l'opposition contre le système de comptage informatisé"Succès" et  la prépondérance du comptage manuel seraient, selon la même source, à l'origine des dépassements constatés.

Les dispositions du code électoral prévoient que les décisions soient prises à la Ceni par consensus. L’institution dispose de la prérogative de recenser et de compiler les résultats envoyés par ses antennes locales. Le travail de rectification revient quant à lui aux juges de la Cour constitutionnelle qui doivent proclamer en dernier ressort les résultats du scrutin. 

Dramani et Ouattara en renfort à Lomé

La loi donne à la Ceni un délai de six jours après le scrutin pour proclamer les résultats de la présidentielle. L’institution a donc jusqu’au 1er mai pour le faire, faute de quoi elle serait dessaisie au profit de la Cour constitutionnelle. Mais de l’avis de plusieurs observateurs, si le rythme actuel de publication des chiffres est maintenu, l’ensemble des résultats serait connu, au mieux, le 3 mai.

Alors que le camp du principal candidat de l’opposition dénonce des "manœuvres visant à travestir les chiffres", les partisans de l’actuel président restent convaincus "de la victoire de Faure Gnassingbé, peu importe la méthode de comptage utilisée".

C’est dans ce climat de méfiance que sont arrivés en début d’après-midi du 28 avril à Lomé, les chefs d’État du Ghana et de la Côte d’Ivoire. John Dramani Mahama et Alassane Ouattara sont officiellement présents "pour des consultations à l’issue du scrutin du 25 avril". Un déplacement extraordinaire pour des dirigeants politiques de ce rang au lendemain d’une élection présidentielle, qui a pour but de faire accepter par l’ensemble des parties le verdict des urnes.

Attente sous tensions des résultats

Pendant ce temps, à Lomé et dans les grandes villes de l’intérieur, la tension reste perceptible, notamment en raison du déploiement des forces de l’ordre pour parer à toute éventualité. L’essentiel des confrontations se déroulent pour l'instant sur les réseaux sociaux et l'internet togolais a connu en début de matinée du 28 avril des perturbations que les partisans de l’opposition mettent sur le compte de "machinations du pouvoir".

L’activité économique reste figée et le prix des denrées alimentaires, notamment celles importées, connait une légère hausse due à la méfiance des opérateurs économiques.

Le Togo a organisé des élections présidentielles dans le calme en 2007, 2010 et 2013, après celles de 2005 qui ont fait l'objet de violences ayant causé plusieurs centaines de morts parmi les militants de l'opposition. Le pays tout entier retient désormais son souffle pour qu'un tel scénario ne se reproduise pas.

(Jeuneafrique.com)

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