Publié le 7 Dec 2020 - 21:04
RÉAMENAGEMENT DANS LE PARTI PRÉSIDENTIEL

Task Force républicaine, la nouvelle voix de l’APR

 

Trente responsables de l’Alliance pour la République (APR) ont été choisis par le chef de l’Etat pour créer la Task Force républicaine. Ils se veulent les boucliers du président Sall et les avocats de sa politique.

 

Le parti de l’Alliance pour la République (APR) est en ébullition. La formation politique multiplie les rencontres de haut niveau, ces derniers jours. Il y a de quoi, puisque l’onde de choc du limogeage des Aminata Touré, Aly Ngouille Ndiaye, Amadou Ba, Me Oumar Youm… se ressent jusqu’à la base où la colère gronde. De nombreux militants voient d’un très mauvais œil l’arrivée des nouveaux alliés du chef de l’Etat. ‘’Ces envahisseurs’’ venus leur piquer avantages et privilèges. Il s’y ajoute que la rétrogradation des responsables précités crée un vide qu’il faut combler au plus vite. Et, plus urgent, il ne faut perdre leurs militants et sympathisants.

Le chef de l’Etat, sur la route de sa nouvelle trajectoire politique, veut s’entourer de la nouvelle génération de son parti.

Ainsi, hier, a été mise sur pied la nouvelle Task Force républicaine. Il s’agit d’un cadre de réflexion, d’échange, d’animation politique et de formulation de propositions sur la conduite des affaires publiques et la vie du parti, indique-t-on. Elle est composée de 30 responsables de l’Alliance pour la République (APR) choisis par le président Macky Sall dont 7 ministres, 3 députés et 20 directeurs généraux. Birame Faye a été désigné coordonnateur de ce groupe de 30 responsables de l’APR, tous ‘’engagés pour le triomphe de l’idéal républicain’’.  

Ils ont en commun leur jeunesse, et vu les missions qui leur sont assignées, c’est à eux de faire vivre l’APR, de défendre le président Sall. Leur parti en a besoin, vu les nombreux départs notés dernièrement, et pas des moindres. Khafor Touré, membre de cette Task Force, renseigne que le chef de l’Etat entend qu’ils mettent ‘’le parti en mouvement’’. Il y a eu une première rencontre entre les 30 et puis une seconde avec le cabinet du chef de l’Etat, sa garde rapprochée, notamment Mahmouth Saleh, Augustin Tine, Mbaye Ndiaye et Seydou Guèye, entre autres. Celle-ci a permis de valider le plan d’action qui a été défini plus tôt.

Ce faisant, confie toujours Khafor Touré, ils vont s’atteler à des rencontres décentralisées, définir un programme d’animation nationale du parti. Entre les lignes, on lit qu’ils auront la charge d’aller rencontrer la base pour porter le message du chef et rassembler les militants.

La nouvelle voix du parti

On l’aura compris : cette Task Force sera la nouvelle voix du parti. Ses animateurs s’étant engagés à ‘’porter le combat politique du parti’’. D’ailleurs, les signataires rappellent, dans le communiqué parvenu à ‘’EnQuête’’, ‘’que les enjeux sont aujourd’hui économiques, sociaux, sanitaires, culturels et sécuritaires. Face aux immenses efforts de relance de notre économie frappée de plein fouet, à l’instar de tous les pays du monde, par la Covid-19, disent-ils, se dressent des forces politiques et sociales qui, sur des bases souvent populistes et nihilistes, font preuve de méthodes anarchistes de nature à vouloir imposer les termes d’un débat public qui vise à annihiler les efforts et la bonne trajectoire du Sénégal’’.

Celles-ci trouveront sur leur chemin la Task Force républicaine qui promet ‘’de rehausser le débat politique, de mettre en lumière les réalisations du quinquennat et de se projeter dans le temps utile, le temps de l’action’’. Ainsi, elle se veut un ‘’cadre proactif de défense du Sénégal, du parti et du président de la République ; offrir un espace d’analyse politique, d’alerte, de veille ; contribuer à l’animation politique, de participer au débat public et formuler des propositions au parti et à tous ses segments’’, informe-t-on.

Par ailleurs, toutes ces actions devraient permettre la création d’un ‘’espace de rencontre et de renforcement de la franche et solidaire camaraderie entre tous les membres du parti ; de contribuer au renforcement de la cohésion et de la discipline dans les rangs du parti ;  de contribuer à une meilleure appropriation des politiques publiques par les citoyens ; de participer au renforcement de la qualité du débat public ; d’assurer un rôle de force de propositions sur les questions d’intérêt national’’, informe toujours la note.

Elle se décline ainsi comme ‘’le bouclier et le fer de lance du Sénégal émergent’’. Surtout en ce moment où le chef de l’Etat a entamé la relance économique du pays (Pres et Pap2A). L’APR se doit, croient-ils, de renforcer son efficience organisationnelle et intensifier sa mobilisation.

Par ailleurs, précise-t-on dans la note, cette nouvelle instance n’est pas née de manière fortuite. Elle est, en effet, dit-on, ‘’le résultat d’un long processus d’échange et de réflexion entamé depuis plusieurs mois’’. Aussi, ‘’la maturation de ce processus intervient dans un contexte économique et politique nouveau, avec la récente mise en place d’un gouvernement qui se caractérise par l’ouverture à des forces politiques représentatives de l’opposition, fruit des larges concertations engagées par le président de la République à l’issue de la dernière élection présidentielle de février 2019’’. Une ouverture dont se réjouit Biram Faye et ses camarades.

Responsables mis en touche

Si le chef de l’Etat tient ses 30, des responsables ‘’apéristes’’ de taille sont mis sur la touche. En effet, il est curieux de ne pas voir parmi ceux-ci un responsable comme Mame Mbaye Niang. Alioune Badara Cissé est aussi tenu à l’écart. Idem pour Amadou Ba, Mimi Touré et les autres responsables récemment limogés qui sont véritablement relégués au second plan.

GASTON COLY

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