Publié le 28 Apr 2013 - 17:28
RÉGLEMENT DU CONFLIT EN CASAMANCE ET APPUI AUX INITIATIVES LOCALES-NICOLAS NORMAND

 ''Ça bouge enfin !''

 

Outre la relance de la coopération entre la France et la région de Casamance, l’ambassadeur de France au Sénégal a séjourné à Ziguinchor pour se rendre compte de l’état actuel du processus de paix en Casamance.

À travers la mise en œuvre du Fonds de Développement Social (Fsd), la France opte pour une coopération de proximité en Casamance, qui va contribuer au règlement du conflit dans la zone. Ce fonds se propose de financer des projets portés par des Ong, Associations et Collectivités locales. L’annonce a été faite, jeudi, à Ziguinchor par l’Ambassadeur de France au Sénégal, au sortir d’une rencontre avec le président du Conseil régional, Lamine Sagna.

 

Selon Nicolas Normand, cette coopération de proximité se traduira, sur le terrain, par le financement de projets économiques dans des domaines variés comme l’agriculture, le tourisme, la santé, l’éducation et la bonne gouvernance. «Il est évident qu’en proposant des activités économiques aux jeunes et aux demandeurs d’emploi en Casamance, ces derniers ne vont pas rejoindre le maquis. Ils n’iront pas non plus à l’aventure dans des situations illicites, en faisant des braquages et d’autres choses de ce genre parce qu’ils auront une situation économique stable et des perspectives normales», a soutenu l’ambassadeur de la France au Sénégal, qui a mis à profit son séjour dans la région de Ziguinchor pour visiter certains projets et Ong. Séjour qui a démarré mardi dernier pour prendre fin jeudi.

 

Abordant le conflit en Casamance, l’ambassadeur Normand a indiqué que ''depuis l’élection du président Macky Sall les choses ont pris une nouvelle direction, une direction positive et des perspectives beaucoup plus favorables s’ouvrent.» C’est donc pour s’en rendre compte qu’il a rencontré les interlocuteurs et acteurs impliqués dans la recherche d’une paix durable en Casamance. « Il est important de venir voir, de comprendre la réalité de ce qui se passe, la réalité du conflit ; voir où on est aujourd’hui et les perspectives de règlement. J’en retiens, de façon synthétique, qu’il y a beaucoup de signaux positifs, beaucoup de signaux d’ouverture et une volonté politique forte. (…) Ça bouge enfin ! »

 

Sur ce registre, Nicolas Normand a affirmé que sa présence en Casamance a également pour but de s’enquérir, auprès des aux uns et aux autres, de ce que la France et la Communauté internationale peuvent faire, après la signature des accords de paix qu’il espère voir se réaliser dans un délai raisonnable. À l’en croire, la Communauté internationale jouera un rôle d’appui financier et technique majeur, dans le cadre  de l’organisation du Désarmement, de la Démobilisation et de la Réinsertion (DDR). Il s’agira, selon lui, de démobiliser les rebelles, les bandes armées, de les réinsérer et de leur proposer des activités économiques. Dans ce sens, plusieurs formules peuvent être envisagées. Une «décentralisation poussée en Casamance peut constituer une alternative à certaines revendications des indépendantistes», a-t-il souligné. Tout comme un statut spécial ou encore une forme de déconcentration adaptée. «C’est au Sénégal de décider sur la formule de fonds », a précisé N. Normand.

 

HUBERT SAGNA

 

 

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