Publié le 30 Dec 2020 - 08:48
RECRUTEMENTS, RENCONTRES DE MONITORING, DIALOGUE…

Les chantiers de Mamadou Talla

 

Le chef de l’Etat Macky Sall a instruit récemment le renforcement du personnel de l’Education, notamment les inspecteurs. Hier, le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, en a fait l’annonce, ainsi que de nombreuses autres mesures pour pacifier le milieu scolaire.

 

La Journée mondiale de l’enseignant a été célébrée hier à Dakar, avec toute la communauté éducative. A cette occasion, le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, a annoncé plusieurs mesures. Parmi celles-ci, il y a la finalisation du processus de recrutement de 41 inspecteurs de l’enseignement moyen et secondaire ; la relance des rencontres de monitoring des accords et engagements signés par le gouvernement et les syndicats d’enseignants ; la création prochaine d’une fondation pour l’éducation après l’étude de faisabilité ; la mise en place d’instances du dialogue social à tous les niveaux ; la révision du Guide du mouvement national des personnels enseignants ; le recrutement, en 2020, de 2 996 enseignants dont 1 949 pour le préscolaire et l’élémentaire, et 1 047 pour le moyen et le secondaire général, ainsi que le relèvement substantiel envisagé du nombre des inspecteurs de l’enseignement élémentaire/préscolaire et des inspecteurs de l’enseignement moyen et secondaire pour améliorer le ratio inspecteur/enseignant.  

 L’édition 2020 a été placée sous le thème ‘’Enseignants : leaders en temps de crise et façonneurs d’avenir’’. Un message qui, selon le ministre, prend tout son sens, au regard du contexte marqué par la lutte contre la propagation de la Covid-19.

En effet, dit-il, la pandémie a bouleversé, dans une large mesure, le fonctionnement du système éducatif et a occasionné de nombreux défis. Il s’agit particulièrement des risques liés à la non-continuité du service d’éducation et de formation, à la non-atteinte du quantum horaire, au péril sanitaire, au décrochage scolaire de la part de nombreux apprenants et à la démobilisation de la communauté éducative.

A ce sujet, le ministre a salué les capacités de résilience dont le système d’éducation et de formation a fait montre et la contribution décisive des enseignants, à travers leur retour effectif dans les salles de classe et la mise en œuvre efficace du dispositif ‘’Apprendre à la maison’’.

Iba Der Thiam, l’hommage des enseignants

Par ailleurs, la Journée mondiale de l’enseignant constitue un moment solennel pour honorer des membres distingués du corps enseignant. Des enseignants ont reçu des décorations. Cette année, en modèle à toute la communauté nationale, feu le professeur Iba Der Thiam est choisi comme parrain. Cet homme multidimensionnel fut, entre autres, moniteur, instituteur, professeur et syndicaliste. ‘’Il a fait preuve d’engagement, de dévouement, d’ouverture, de courage intellectuel, de patriotisme, de panafricanisme, de professionnalisme, mais surtout de désintéressement. Ainsi, il a contribué grandement à la construction de la nation sénégalaise et de l’idéal panafricain en général, du système d’éducation et de formation, en particulier. Par ce fait, il doit demeurer une référence, une source d’inspiration, en un mot, pour les jeunes générations’’, dit-il.

Le secrétaire général de l’Uden, Abdourakhmane Guèye, a lui soutenu que cette journée est un pari gagné et doit être un moment d’introspection, de réflexion collective, de partage et d’échange sur divers aspects du métier, mais aussi, par anticipation, sur son devenir. ‘’La profession fait l’objet d’agression et de régression statutaire dans la plupart des pays du monde. En effet, la situation des maîtres du préscolaire aux professeurs d’université, en passant pas ceux du moyen-secondaire dans de nombreux pays sur les cinq continents, se résume en ces termes : précarisation, bas salaires, conditions de travail difficiles avec la baisse des budgets d’éducation, déficit de considération et de reconnaissance sociale, mais aussi atteintes aux droits syndicaux’’.

‘’Pour le Congrès mondial de l’Internationale de l’éducation, l’heure est grave, pour les professions enseignantes et pour le syndicalisme en général’’, soutient M. Guèye. Une raison suffisante pour qu’il exhorte les organisations syndicales à réaliser impérativement le renouveau syndical.

A son avis, ce renouveau syndical devrait passer par des rénovations profondes dans les formes d’organisation et de fonctionnement, pour s’adapter au nouveau contexte économique, technologie et social, mais aussi par la réalisation de l’unité syndicale la plus large, la syndicalisation massive et la promotion des jeunes et des femmes dans les structures syndicales.

Babou Diakhame élevé au grade d’officier de l’Ordre national du lion

‘’Dans ce système, l’abnégation doit compter‘’

‘’C’est un sentiment de gratitude d’abord vis-à-vis du Tout-Puissant ; gratitude, également, des parents et des autorités de l’Etat qui ont reconnu notre modeste contribution dans le système.

C’est naturellement un sentiment de joie, également, parce qu’être quelques-uns parmi les centaines de milliers d’enseignants à être décorés. C’est vraiment une satisfaction. Je voudrais saisir l’occasion pour remercier l’ensemble des collaborateurs. Si nous avons fait des résultats à l’Office du baccalauréat, c’est forcément une réussite collective. Tous les acteurs de l’éducation ont contribué à cette tâche.  D’abord, les enseignants du supérieur, les inspecteurs d’académie qui représentent le ministère au niveau déconcentré.

Vous avez l’ensemble des enseignants, de l’instituteur jusqu’aux enseignants supérieurs qui, chacun, assurent ou continuent d’assurer leur mission. Cette décoration, je la leur dédie et les remercie pour la franche collaboration. Toutes les années passées à l’Office du baccalauréat m’ont marqué. L’avantage de l’Office du baccalauréat, c’est qu’on ne peut pas avoir une victoire définitive. Chaque année, il y a un défi.

C’est vrai qu’il y a des années qui peuvent sortir du lot. Par exemple, en 2006, avec la grève des enseignants. Il y a également des années où nous avons pu réaliser de grands pas dans la modernisation du système éducatif. La leçon à donner à la nouvelle génération, est que l’éducation est un service public’’, témoigne Babou Diakhame.

Aida Diène

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