Publié le 13 Aug 2022 - 09:51
REDUCTION DES EMISSIONS DE GAZ A EFFET DE SERRE

Les nouveaux objectifs du Sénégal 

 

Si le Sénégal bénéficie du soutien de la communauté internationale dans le domaine du financement des investissements nécessaires, entre autres, il pourra réduire ses émissions de Gaz à effet de serre à hauteur de 23% et 29%, respectivement aux horizons 2025 et 2030, selon le rapport sur la Contribution Déterminée au niveau National (CDN)  de 2020 parcouru par EnQuête.

 

En 2016, le Sénégal s’est lancé dans le processus de mise à jour de sa Contribution prévue, déterminée au niveau national (CPDN), pour en faire une Contribution Déterminée au niveau National (CDN) qui constitue l’engagement du pays, dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat. Cette transition répond principalement à des impératifs de réactualisation des données (sectorielles, macro-économiques, démographiques etc.) utilisées, lors de l’élaboration de la CPDN, mais également, à la nécessité de prendre en charge des composantes essentielles telles que la Mesure, la Notification et la Vérification (MNV), les besoins en renforcement de capacités et en transfert de technologie, essentiels pour une bonne mise en œuvre de la CDN, ainsi que l’intégration des émissions issues de l’industrie pétrolière et gazière dont le début de production est prévu en 2022.

L’approche adoptée, lors de la CPDN, a été reconduite avec la CDN. En effet, selon le rapport de la CDN de 2020 parcouru par EnQuête, les échanges avec les ministères sectoriels ont été privilégiés. Les options d’adaptation et d’atténuation contenues dans la CDN reflètent hautement la réalité des secteurs concernés. Dans le cadre de la composante atténuation de sa CDN, le Sénégal se fixe un objectif inconditionnel de réduction de ses émissions par rapport à celles projetées qui sera réalisé avec les moyens nationaux (Etat, collectivités locales, secteur privé, ONG, etc.) et un objectif conditionnel qui sera atteint avec le soutien de la communauté internationale.

Ces objectifs ont été déterminés et fixés pour chacun des secteurs ciblés et une agrégation de ces objectifs sectoriels permet d’apprécier l’impact sur les émissions globales du pays. Ceci se traduit par une réduction relative des émissions de Gaz à effet de serre (GES) de 5% et 7%, respectivement aux horizons 2025 et 2030, par rapport à la situation de référence (Business as usual) pour l’objectif inconditionnel (CDN).

Cette réduction pourra être portée à 23% et 29%, respectivement aux horizons 2025 et 2030, par rapport à la situation de référence, si le Sénégal bénéficie du soutien de la communauté internationale dans le domaine du financement des investissements nécessaires, de la facilitation du transfert de technologies écologiquement rationnelles et du renforcement de ses capacités institutionnelles et humaines dans le domaine du changement climatique (CDN+).

‘’En 2010, les émissions globales s’établissaient à 16 752 Gg de C02 équivalent. Elles vont connaitre une progression régulière pour atteindre 37 761 Gg en 2030. La mise en œuvre de la Contribution du Sénégal est estimée à un coût de 13 milliards de dollars US dont 8,7 milliards dédiés à l’atténuation et 4,3 milliards US pour l’adaptation. Elle nécessitera d’importants moyens financiers, humains et technologiques de la part du Sénégal, mais aussi de l’appui de la communauté internationale, afin de permettre des réductions encore plus significatives d’émissions de Gaz à effet de serre (GES). Des simulations ont permis d’évaluer les impacts et les retombées socio-économiques escomptées de ces mesures. Bien qu’intervenant directement sur les secteurs cités précédemment, ces mesures constituent un levier d’amélioration de la situation économique nationale, de la santé publique, de la gestion des problèmes liés à l’urbanisation etc’’, indique le rapport.

Les mesures inscrites dans la CDN du Sénégal, selon le rapport, sont fondées sur un diagnostic approfondi de la situation climatique étudiée, sur la base des données historiques et des projections. Il a fait allusion aux principales tendances climatiques et risques associés (les températures, la pluviométrie, l’état de la mer), les impacts et vulnérabilités, l’évolution des émissions du pays, l’équité et ambition.

‘’Les principales activités prévues dans les contributions inconditionnelles et conditionnelles couvrent chacune des secteurs de l’économie sénégalaise’’

La composante Atténuation de la CDN du Sénégal, indique le rapport, s’appuie sur les politiques, stratégies, programmes et projets qui seront mis en œuvre dans le cadre de la vision prospective 2016-2035 du Plan Sénégal Emergent (PSE). ‘’La contribution prévoit une réduction des émissions de GES en 2025 et 2030 dans différents secteurs de l’économie par rapport aux émissions projetées pour les mêmes années, selon un scénario de référence ‘’Business as Usual’’ (BaU) basé sur un certain nombre d’hypothèses. Elle est constituée d’une contribution inconditionnelle (CDN) qui sera réalisée, grâce aux ressources nationales, aussi bien publiques que privées et d’une contribution conditionnelle (CDN+) dont la mise en œuvre sera assujettie au soutien de la communauté internationale sur le plan financier, en termes de renforcement des capacités institutionnelles, humaines ainsi que par le transfert de technologies propres et résilientes au changement climatique’’, lit-on dans le document.

De ce fait, poursuit-on, ‘’les principales activités prévues dans les contributions inconditionnelles et conditionnelles couvrent chacune des secteurs de l’économie sénégalaise et leurs impacts sont présentées par rapport aux émissions de GES de chaque secteur. Une agrégation de ces réductions d’émissions est aussi présentée pour voir leurs évolutions par rapport aux émissions globales’’.

Le Sénégal s’engage, de façon inconditionnelle et conditionnelle à réduire ses émissions de GES, respectivement en 2025 et 2030 par rapport aux émissions projetées pour les mêmes années selon un scénario « Business as Usual » dans les secteurs concernés. Les émissions liées à la biomasse (production de charbon et de bois) sont comptabilisées au niveau du secteur de la foresterie. La connaissance et maitrise des niveaux d’émissions de la biomasse serviront à définir les actions d’atténuation du dit sous-secteur. Le détail des émissions de la biomasse est consigné.

‘’La contribution sera mise en œuvre principalement par  l’augmentation de la séquestration de carbone, à travers la mise en œuvre de projets liés aux secteurs de l’agriculture et de la foresterie ; la transition énergétique avec l’intégration des énergies renouvelables et le renforcement de l’efficacité énergétique dans la production électrique, dans les secteurs de l’industrie, du transport et du résidentiel/tertiaire, l’amélioration de la gestion des déchets solides et liquides, l’amélioration des procédés industriels. Les activités présentées dans le présent rapport ne sont pas exhaustives. Néanmoins, elles constituent la base de la contribution dans le domaine de l’atténuation. La contribution est définie par la réduction des émissions de GES en 2025 et 2030 par rapport aux émissions projetées dans chacun des secteurs concernés, selon un scénario ‘’Business as Usual’’’’, renseigne le document.

CHEIKH THIAM

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