Les acteurs économiques outillés sur les opportunités
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Sur initiative d’Enda Cacid, un atelier de formation a regroupé, hier, des acteurs économiques pour la promotion des potentialités économiques de la région de Saint-Louis. La rencontre a été une tribune pour veiller à ce que les atouts du Sénégal puissent être largement mis en exergue dans les pays voisins. Une occasion que les femmes transformatrices de Saint-Louis ont également saisie pour étaler leurs souffrances dans leurs activités économiques.
Saint-Louis se positionne géographiquement comme une ville attrayante dotée de multiples potentialités. Après les secteurs touristique et halieutique, sont venues s’ajouter les ressources en gaz au large des côtes maritimes de la ville. Raison pour laquelle il est important de veiller à ce que les acteurs soient bien outillés pour saisir les opportunités qui se présentent.
C’est dans ce cadre qu’Enda-Cacid s'est investie dans l’organisation de dialogues ou d’ateliers multiacteurs, dont celui de Saint-Louis. Pour le directeur exécutif par intérim de cette structure, Souleymane Barro, les expériences pratiques de Cacid ont permis de constater que les acteurs économiques, les dirigeants de la société civile et les femmes dans la transformation font face à de réelles difficultés pour obtenir le FRA et méconnaissent les dispositions communautaires de facilitation des échanges et de promotion du commerce sous-régional.
Des problématiques qui empêchent les acteurs de tirer réellement profit des avantages du marché national et sous-régional. ‘’Nous avons l’habitude de nous déployer le plus souvent au niveau des axes frontaliers. Par le passé, nous avons été à Ziguinchor, région frontalière avec deux à trois autres pays. Nous nous sommes également rendus dans la région de Tambacounda qui est frontalière avec quatre à cinq pays de la CEDEAO. Aujourd'hui, nous sommes au Nord. Mais qui parle d'axes frontaliers, parle également d'intégration régionale et parle de libre circulation des personnes et des marchandises. C'est là tout le sens de notre présence à Saint-Louis qui est entre le Sénégal et la Mauritanie. Nous nous sommes rendu compte qu’au niveau de ces espaces, il y a des dynamiques socioéconomiques qui se développent et aussi des opportunités de commerce et d'investissement”, a déclaré Souleymane Barro.
Les transformatrices exposent leurs contraintes
Avant de rappeler que même si la Mauritanie n'est pas membre de la CEDEAO, il n’y a pas mal d'accords qui existent entre les deux pays voisins. “Nous avons au niveau de l’organisation sous-régionale ce qu'on appelle l'agrément CEDEAO. Un document qui permet aux différents acteurs économiques, les entreprises ou le secteur privé de pouvoir exporter leurs produits sans payer des droits de douane au-delà du niveau continental. Il y a aussi un instrument puissant qui est la Zone de libre-échange continental. Un instrument qui permet aux différents agents économiques de conquérir le marché continental. Des opportunités de commerce qui sont là que nous voulons partager avec les acteurs économiques pour qu'ils puissent en profiter pleinement”, a poursuivi M. Barro.
C'est pourquoi l'atelier régional a regroupé un profilage varié du secteur économique dont les femmes commerçantes. Pour le directeur exécutif par intérim d’Enda-Cacid, il faut appuyer les femmes transformatrices de Saint-Louis pour trouver des solutions pour faciliter la formalisation de leurs activités et l'accès aux marchés.
D'ailleurs, elles ont profité de la tribune qui leur a été offerte pour étaler leurs difficultés dans l'écoulement de leurs produits. "Nous avons l'expertise pour transformer tous les produits locaux, mais malheureusement, nous ne pouvons ni vendre nos marchandises hors de Saint-Louis ni dans les grandes surfaces. Nous rencontrons beaucoup de problèmes pour intégrer les marchés national et sous-régional, malgré les opportunités qu'ils offrent. Le manque de certains documents pour homologuer nos produits nous empêche de les vendre en dehors de Saint-Louis", a déclaré Penda Sarr, porte-parole des transformatrices.
Des manquements qu’Enda-Cacid tente de juguler par la sensibilisation et la formation via des ateliers multiacteurs.
Pour Souleymane Barro, l’objectif de telles activités est de pouvoir accompagner les femmes, les outiller à l'obtention d'un certain nombre de documents tels que FRA et les codes-barres. “Ces documents leur permettent, une fois les produits transformés, de pouvoir les ventiler sur le marché local, national, sous-régional et international. L'obtention de ces documents nécessaires aurait permis aux femmes transformatrices de Saint-Louis de proposer leurs produits à l'échelle nationale et de contribuer considérablement à l'économie locale“, a soutenu M. Barro.
IBRAHIMA BOCAR SENE (SAINT-LOUIS)