Publié le 30 Mar 2025 - 01:08
SAINT-LOUIS : HAUSSE DES PRIX À LA VEILLE DE LA FÊTE  

Un véritable casse-tête pour les chefs de famille

 

À quelques heures de la fête de la Korité, la flambée des prix de certains produits suscite une vive inquiétude chez les chefs de famille. Dans les marchés de Saint-Louis, les prix de certaines denrées très utilisées pendant la fête, comme la pâte d’arachide, le pain de singe et les poulets, connaissent une hausse significative, rendant les préparatifs de la fête plus difficiles pour de nombreux ménages. Toutefois, les prix du mil, des légumes frais, de la pomme de terre et de l’oignon restent relativement stables.

 

Alors que l'Aïd-El Fitr est une fête marquée par des repas copieux et des traditions culinaires bien ancrées, l’augmentation du coût des produits essentiels complique la tâche des ménagères et des chefs de famille. La pâte d’arachide, ingrédient clé du « ngalakh » et de la bouillie matinale, a vu son prix grimper en raison d’une forte demande. Le pain de singe, utilisé pour préparer des jus traditionnels très prisés lors de la fête, subit également une augmentation de prix, impactant les habitudes de consommation des ménages de la capitale du Nord. Au grand marché de Sor, le secteur de la volaille n’est pas en reste. Le prix des poulets, très sollicités pour les repas de fête, a également augmenté, sous l'effet conjugué de la forte demande et des coûts d'élevage en hausse.

« Chaque année, c’est la même chose. À l’approche des fêtes, les prix s’envolent sans raison valable. Ceux de la viande et des poulets n’en parlons pas. Pratiquement, les prix ont presque doublé. Il faut débourser plus cher pour en avoir alors que le pays traverse une crise économique. Avant, on pouvait acheter plusieurs poulets sans problème, mais cette année, ce ne sera pas le cas. Même la pâte d’arachide est presque inaccessible pour les familles modestes. Heureusement, les prix de certaines denrées telles que le mil, les légumes frais, la pomme de terre et l’oignon restent très abordables pour les ménagères », confie une mère de famille rencontrée au marché Sor.

Une fête sous contraintes économiques

Certains commerçants justifient cette hausse par des difficultés d’approvisionnement et une augmentation des coûts de transport. Toutefois, de nombreux consommateurs pointent du doigt la spéculation qui survient chaque année à l’approche des grandes fêtes religieuses. "Les prix augmentent toujours avant la Korité et personne ne fait rien pour empêcher cela. Les autorités parlent de contrôle des prix, mais sur le terrain, rien ne change. Les commerçants vendent à leur guise et les populations n’ont pas d’autre choix que d’acheter. Les familles espèrent que des contrôles seront renforcés pour limiter la spéculation, qui tend à s’intensifier toujours à l’approche des grandes fêtes religieuses", déplore une autre mère de famille.

Mais au-delà de l’augmentation des prix, les chefs de famille doivent faire face à une situation économique déjà éprouvante. Le coût de la vie ne cesse d’augmenter, tandis que les revenus sont restés au même niveau pour une majeure partie de la population. « Avec le loyer, les factures d’eau, d’électricité et l’école des enfants, on peine déjà à s’en sortir. Donc, si on y ajoute sans aucune justification sérieuse ces hausses à la veille de la fête, cela complique l’organisation de la célébration de la Korité. De nombreux chefs de famille jonglent avec les moyens du bord, ajustant leurs dépenses et revoyant leurs attentes à la baisse pour pouvoir fêter la Korité dans la dignité, malgré un contexte économique de plus en plus difficile », soutient un chef de famille attendant un taxi à la place Me Wade.

Malgré toutes ces difficultés, la Korité reste un moment de partage et de convivialité. Beaucoup de familles tentent de s’adapter à cette réalité économique en ajustant leurs achats ou en se tournant vers des alternatives plus abordables. Toutefois, la situation relance le débat sur la nécessité d’une régulation plus stricte des prix à l’approche des fêtes pour éviter que la spéculation ne prive les ménages de célébrer dignement les fêtes religieuses.

IBRAHIMA BOCAR SENE, SAINT-LOUIS

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