Publié le 12 May 2023 - 13:08
SERIGNE MBOUP SUR LA PRÉSIDENCE DE LA CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DE DAKAR

‘’Je ne suis pas candidat, mais…’’

 

Le président de l’Union nationale des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture du Sénégal (UNCCIAS) milite pour une élection, afin de choisir le futur président de la Chambre de commerce et d’industrie de Dakar. Hier, il a vilipendé ceux qui manœuvrent pour rester au pouvoir sans des élections.

 

Serigne Mboup, le président de l’Union nationale des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture du Sénégal (UNCCIAS) est catégorique. Il n’est plus intéressé par la présidence de la Chambre de commerce et d’industrie de Dakar, mais il compte peser de tout son poids pour qu’il y ait une élection libre et transparente, au bénéfice des personnes qui ne vivent que pour ce secteur.

Il l’a dit hier, lors d’un point de presse.  ‘’La Chambre de commerce, dit-il, est pour nous tous. Si je vous donne le cas du port de Dakar, il y a une bascule que personne n'exploite, y compris la Chambre de commerce de Dakar. Pourtant, les camions qui y passent payent. C'est la raison pour laquelle il a été dit qu'elle sera rendue aux commerçants. Quand elle a été remise à la Chambre de commerce de Dakar, l’idéal aurait été qu'elle soit bien gérée, à tel point que tous les acteurs qui gravitent autour gagnent bien leur vie. C'est cela que je souhaite. Je mène des plaidoyers pour y arriver’’.

Son deuxième chantier, renseigne-t-il, est de parvenir à des réformes pour aller à des élections. ‘’Je suis fatigué. Je souhaite ces élections, afin que je puisse mettre la chambre entre de bonnes mains. Je me bats pour qu'il y ait des élections. Qu'il y ait une chambre d'agriculture. Voilà mes souhaits’’. 

Selon l’homme d’affaires, l'autre camp ne veut pas de cette élection. C’est la raison pour laquelle ils sont en train de faire des tractations pour tromper le ministre du Commerce et l'induire en erreur. ‘’Ils lui ont écrit pour lui demander de convoquer une assemblée générale extraordinaire pour élire un bureau. Il devait leur dire que c'est impossible. Personnellement, je défie quiconque de prouver que cela peut se faire, juridiquement parlant. Le ministre (Abdou Karim Fofana) aussi peut prôner la paix. Il m'a saisi pour me demander de convoquer les gens pour le fonctionnement de l'union. Mais il n'y a pas urgence à convoquer les gens pour le fonctionnement de l'union. J'ai essayé d'appeler des gens pour trouver une solution, mais entre-temps, j'ai vu plus urgent. Il s'agit d'une foire à laquelle je devais prendre part pour accompagner le ministre de l'Agriculture. Lui, le ministre du Commerce, avait promis de venir avec nous, ce qui n'a pas été le cas’’.

S’en prenant toujours à l’autre camp, il ajoute : ‘’Ils ont tenté d'organiser, mais cela n'a pas abouti, car ils ont été chassés d'ici. Ils ont trouvé refuge à la Chambre de commerce de Dakar’’, persifle-t-il.

‘’Un ministre ne peut organiser une assemblée générale extraordinaire’’

Serigne Mboup d’enfoncer le clou : ‘’Ignorants qu'ils sont, ils ont écrit qu'ils n'ont pas atteint le quorum et veulent décider. Quand tu es dans une assemblée générale, si tu n'as pas de quorum, c'est illégal. Mais avoir l'audace d'écrire pour dire que tu n'as pas le quorum, mais tu vas fixer une autre date, alors que personne ne vous demande de le faire, c’est une ignorance totale des lois. Ces dernières attestent que même si on veut organiser une réunion, on doit avertir le président pour lui dire l'ordre du jour, car c'est lui qui convoque. Un ministre ne peut organiser une assemblée générale extraordinaire. Il ne peut non plus me demander de le faire, encore moins m'écrire pour me donner des ordres dans ce sens. Il peut appeler à une concertation quand même. Lui, la loi lui permet d'organiser les élections des chambres de commerce régionales. Si c'est fait, il peut appeler à l'élection du président de l'union. Voilà ce que nous lui demandons. Nous lui demandons de respecter le décret présidentiel dans ce sens et l'appliquer afin que le Sénégal puisse faire cette élection’’.

Le maire de Kaolack souhaite que les jeunes puissent revenir avec du sang neuf pour relever le défi. C'est important à ses yeux. ‘’Ce qui est sûr est que la présidence de la Chambre de commerce ne m'intéresse plus. Je ne suis pas candidat. Ce qui m'intéresse est que l’élection se passe dans les règles de l'art, car elle est importante pour moi. Elle va nous permettre d'avoir une meilleure visibilité à l'international, sans oublier les partenariats. Mais surtout, nous aurons au moins une entité qui pourrait prendre en charge nos doléances. Que l'État ait un répondant direct pour notre secteur. C'est ce qui arrange l'État. Imaginez s'il y a un dialogue avec le secteur privé, l'État va parler avec qui ? On ne pourra pas appeler toutes les associations des cultivateurs qui font plus de 200. Celles des commerçants font 300. Sans oublier le patronat et les éleveurs. C'est ce qu'a prévu la loi pour dire que chacun est libre de créer une association, mais quand on organise l’élection des chambres de commerce, il faut dire à ses membres d’aller s'inscrire pour aller voter. La personne qui sera élue va diriger la chambre. Cette dernière sera l’interlocuteur direct avec l’État. C’est ce que disent les textes’’, martèle le président Serigne Mboup.

À ses yeux, l’État a intérêt à ce qu’il y ait une chambre de commerce légale. Or, depuis 2015, on peine à organiser une telle élection.

‘’Nous souhaitons que le président de la République mette la chambre de commerce sous délégation spéciale’’

Serigne Moustapha Sylla, qui est très actif dans le secteur de l’agriculture, et par ailleurs président du Mouvement sénégalais pour le développement (MSD), va plus loin. ‘’Nous souhaitons que le président de la République mette la chambre de commerce sous délégation spéciale. On ne peut pas organiser des élections, d’ici la Présidentielle. C’est impossible. Entre-temps, il pourra envoyer des gens qui vont fouiller la gestion de l’actuelle équipe. Ils ne sont là que pour leurs intérêts. Ils ne sont jamais là, quand nous avons besoin d’eux. Régler les préoccupations de notre secteur est le cadet de leurs soucis. Moi, je gère une structure forte de plus de 15 000 membres, mais ils ne nous ont jamais rendu service’’.

CHEIKH THIAM

 

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