Publié le 4 Aug 2014 - 02:11
SITUATION DES JEUNES AU SENEGAL

Les défis à relever restent toujours énormes  

 

Repenser la situation du jeune sénégalais devant tous les défis qui l’interpellent. C’est l’un des objectifs de la Conférence des cadres de l’Association des éclaireuses et éclaireurs du Sénégal (EEDS) qui a démarré hier et qui regroupe 75 jeunes.

 

 ‘’L’éducation pour tous n’est pas encore atteinte, puisque le taux net de scolarisation au primaire en 2011 tourne autour de 59,6%, contre 54,6% en 2005. Cette situation se traduit par un retard scolaire pour un nombre important d’enfants ayant dépassé l’âge normal d’inscription au primaire’’, a souligné, hier, Nassardine Aïdara, le président de l’Association des éclaireuses et éclaireurs du Sénégal, en faisant le diagnostic des défis à relever. A cela s’ajoute la problématique de la protection de la jeune fille, surtout l’analphabète vivant dans le monde rural et mariée précocement.

‘’La problématique de l’emploi est d’autant plus pressante que la population âgée d’au moins 15 ans croît au rythme moyen annuel de 3,2%. Soit 202 000 nouveaux demandeurs potentiels d’emploi par année. L’absorption de cette main-d’œuvre excédentaire constitue ainsi un défi majeur pour l’économie’’, a souligné Nassardine Aïdara. A l’en croire, la représentation des jeunes dans les instances de décision demeure encore faible, à tous les niveaux.

Sur le plan environnemental, il a constaté que le comportement des humains a fini d’installer des déséquilibres au niveau des écosystèmes. ‘’Le déficit d’éducation environnementale et d’impulsion de système communautaire de protection de l’environnement ne favorise pas une prise en charge correcte de ce secteur. Donc, le système éducatif et les organisations communautaires devraient mieux intégrer cette dimension dans les politiques et programmes’’, a-t-il dit. Pour lui, le Sénégal n’a pas d’autre choix que de s’appuyer sur cette jeunesse, au lieu de continuer à les exclure des processus de décision.

Création de 300 000 emplois d’ici deux ans

Venu présider l’ouverture de la réunion de 3 jours, Mame Mbaye Niang, ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Construction citoyenne, a souligné que l’initiative des EEDS est en droite ligne de la politique du gouvernement. Il a annoncé le lancement du Product, ‘’un programme qui va créer 300 000 emplois, en 2 ans’’. ‘’Il y a l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi des jeunes qui s’est engagée à créer 111 000 emplois. Durant ces deux ans, 50 000 emplois au minimum peuvent être créés par an‘’, a annoncé le ministre.

DEGRADATION DES VALEURS

Mame Mbaye Niang prône leur restauration

Le ministre de la Jeunesse  Mame Mbaye Niang,  a invité, hier, lors de la cérémonie d’ouverture de la Conférence des cadres des éclaireurs et éclaireuses du Sénégal, à la préservation des valeurs qui  sont en voie de disparition. ‘’Qui veut bâtir avec la jeunesse devrait bâtir sur des valeurs.  C’est étonnant, nos valeurs sont dégradées et parfois de façon arbitraire et ça ne dérange personne. On a planifié un Plan Sénégal émergent, ça ne servira à rien, si la jeunesse n’est pas imbue de ces valeurs sénégalaises’’, a dit le ministre.

Ce faisant, il a déploré la façon dont le ‘’teggin’’ (courtoisie), le ‘’jom’’ (la dignité), le ’’ngor’’ (l’honneur), entre autres, sont en train d’être perdus. ‘’Il y a 10 ans, quand on était accusé de détournement, on avait honte de sortir. Même la famille vivait dans la gêne. Mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas. On est un héros, quand on commet un vol. Ces agressions sont en train de dégrader nos valeurs. Cette société a été bâtie par des gens ancrés dans des valeurs, qui refusaient l’argent facile, qui prônaient le travail pour vivre dignement’’, a-t-il soutenu.

 Ce qui a fait dire au président des EEDS que la société sénégalaise est malade de ses tares. La crise des valeurs, la recherche de l’argent facile, la démission des parents dans leur rôle d’éducation, la sexualité précoce, l’oisiveté sont autant de maux qui minent la jeunesse sénégalaise. ‘’L’identification de valeurs autour desquelles une communauté se reconnait et se conduit devient plus que jamais pertinente pour bâtir des solutions de sortie de crise’’, a soutenu à juste titre M. Aïdara.

VIVIANE DIATTA

 

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