Publié le 10 May 2019 - 22:06
SPECULATION FONCIERE A YENE

La population laisse éclater sa colère

 

Les habitants de la commune de Yène ont organisé une marche, hier, pour protester contre l’accaparement de leurs terres.

 

Niangal. Le nom du site qui devait accueillir la marche des habitants de Yène, est symbolique.  Hier jeudi, la rue principale de cette commune était noire de monde. La population, tous âges confondus, était rouge de colère, protestant ainsi que la récurrence par laquelle les histoires de spoliation de leurs terres survient. Sur une bonne moitié de kilomètre, ils ont scandé, brassards rouges bien en évidence, ‘‘Laissez-nous nos terres !’’ ou encore ‘’Nos terres, notre vie !’’. Sous forte escorte de la gendarmerie, la centaine de marcheurs a rallié le site de Niangal où, renseigne El Hadj Cheikh Djiby Samb, parlant au nom des notables, la commune est plus affectée par l’accaparement des terres.

D’ailleurs, il se posera la question : ‘‘Comment comprendre qu’on puisse attribuer 60 hectares à une personne, 80 à une autre ? Où est l’équilibre dans tout cela ? Aujourd’hui, l’alerte est au rouge.’’ Alors que, se plaint l’élu, cette zone semble être la seule destinée à reloger les victimes de l’avancée de la mer. Aujourd’hui, poursuit-il, ‘‘avec la complicité de fonctionnaires véreux, des promoteurs sont en train de partager les terres de la commune de Yène. Ce que n’accepteront jamais, dit-il, les populations composées de pêcheurs, d’éleveurs et d’agriculteurs’’.

En plus des promoteurs immobiliers, la commune de Yène est agressée par les pôles urbains de Daga Kholpa et de Yène. Selon le conseiller municipal Ousseynou Thiam, ce sont des spoliations de plus. Raison suffisante, à l’en croire, pour que les populations locales demandent ‘‘la suppression des 764 hectares inclus dans le pôle de Daga Kholpa par décret 2015-71 en date du 12 janvier 2015, la suppression du pôle de Yène qui fait pas moins de 422 hectares, la déclassification de la forêt de Sébikotane et son affectation à la commune de Yène au profit des populations’’.  

Très décidés à voir leurs terres préservées, les habitants de la commune de Yène ont averti les autorités, mais aussi les promoteurs fonciers : ‘‘Si ces terres sont attribuées à des tierces personnes ou à des coopératives, que l’on sache qu’elles n’auront rien et personne n’osera poser le pied ici.’’ Précisant, au passage, qu’ils protégeront leurs biens au prix de leurs vies.

Signalons que les habitants de Yène ont bénéficié, lors de leur marche, du soutien de la collectivité léboue qui a lancé un appel en direction du président de la République afin que le titre foncier soit rectifié dans la commune de Yène. 

PAPE MOUSSA GUEYE

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