Publié le 3 Jan 2013 - 01:23
SYRIE

 Plus de 60.000 morts en 21 mois de conflit selon l'ONU

 

Les Nations unies ont annoncé mercredi la mort de plus de 60.000 personnes dans le conflit qui fait rage depuis 21 mois en Syrie où les redoutables chasseurs-bombardiers du régime intensifiaient les raids meurtriers et les combats ne connaissaient aucun répit.

 

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a affirmé à Genève avoir recensé 59.648 personnes tuées en Syrie entre les premières manifestations lancées dans le sillage du Printemps arabe le 15 mars 2011 et la fin novembre 2012. "Etant donné que le conflit s?est poursuivi sans relâche depuis fin novembre, nous pouvons supposer que plus de 60.000 personnes ont été tuées jusqu'au début 2013", a dit la Haut-Commissaire Navi Pillay dans un communiqué, estimant ce nombre "bien plus élevé qu'attendu et réellement choquant". "On assiste à une prolifération de crimes graves par les deux parties, y compris des crimes de guerre et, très probablement, des crimes contre l'humanité", a-t-elle dénoncé.

 

La Syrie a basculé dans la guerre civile après que cette révolte populaire violemment réprimée par le régime se soit militarisée, et les combats opposent désormais les soldats à des déserteurs aidés par des civils ayant pris les armes mais aussi des jihadistes venus de l'étranger. Le bilan de l'ONU est supérieur à celui de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une organisation qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins à travers le pays et qui chiffre le nombre des morts à plus de 46.000 morts en 21 mois.Mais l'OSDH ne recense ni les milliers de personnes disparues ou en détention ni la plupart des morts parmi les "chabbihas", les miliciens du régime de Bachar al-Assad, ni les combattants étrangers. De plus "les rebelles et l'armée ne révèlent pas le nombre de morts dans leurs rangs pour ne pas porter un coup au moral des troupes", explique à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, qui estime qu'en totalisant toutes ces catégories, le nombre de morts pourrait dépasser les 100.000.

 

Journaliste américain enlevé

 

Alors que les journalistes continuent d'entrer clandestinement en Syrie en raison des restrictions imposées par les autorités, le reporter de guerre indépendant américain James Foley, 39 ans, qui a fourni des reportages vidéo à l'AFP, a été enlevé, a annoncé sa famille qui est sans nouvelle de lui. Il a été arrêté, selon les témoignages recueillis par l'AFP, le 22 novembre par quatre hommes armés de Kalachnikov. "Nous voulons que Jim revienne à la maison sain et sauf, ou au moins, nous avons besoin de lui parler pour savoir qu'il va bien", a dit son père, John Foley. "Jim est un journaliste sans parti pris et nous appelons à sa libération".

 

Devant le blocage des efforts internationaux pour un règlement politique, la Syrie a débuté l'année 2013 dans la violence avec l'aviation, le principal atout du régime dans la guerre, lançant de nouveaux raids sanglants. Des dizaines de personnes, dont plusieurs rebelles, ont été tuées ou blessées dans l'explosion d'une station d'essence touchée par un raid aérien à Milha, une région bordant la capitale où les rebelles ont installé leurs bases-arrières, selon l'OSDH. L'ONG a précisé ne pas être en mesure de fournir dans l'immédiat un bilan plus précis. Une vidéo mise en ligne par des militants a montré des habitants pris de panique courant au milieu des flammes à la recherche de survivants.

 

Sur d'autres images, un homme hurle en tenant dans ses bras un corps, dont ne restent que la tête et une partie du torse ensanglantées. Le corps d'un autre homme en feu tient encore sur une mobylette au milieu de l'incendie. Toujours dans la ceinture sud de la capitale, douze membres d'une même famille, en majorité des enfants, ont été fauchés par une bombe larguée par l'aviation à Mouadamiyat al-Cham, a dit l'OSDH. Selon un bilan provisoire de l'ONG, 127 personnes ont péri mercredi dans le pays, dont 60 civils et une vingtaine de rebelles qui ont été tués dans des assauts contre des aéroports militaires et la base de Wadi Deif (nord), aux mains de l'armée. Selon l'OSDH, un combattant australien a péri près de cette base.

 

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