Publié le 6 Oct 2018 - 12:16
THIONE BALLAGO SECK (CHANTEUR)

‘’Certains Sénégalais sont méchants et mauvais…’’

 

Thione Seck fait souvent l’actualité sénégalaise. Il en est conscient, lui qui se plaint d’être souvent victime de divers gens tapis dans l’ombre. Sa dernière mésaventure remonte à mercredi dernier. Un cabinet d’huissiers est venu sortir le matériel du Penc Mi, muni d’une ordonnance d’expulsion. Que s’est-il passé ? Thione Seck donne sa version des faits dans cet entretien. Son audience à la présidence a également fait couler beaucoup de… salive cette semaine. Il donne ici les détails et répond à ceux qui pensent que le président n’aurait pas dû le recevoir. Comme d’habitude, il a défendu son fils Wally, suite, cette fois-ci, aux nombreuses critiques consécutives à l’organisation d’une soirée en Suisse et cette polémique autour d’un échange avec Akon.

 

Pourquoi des huissiers ont-ils tenté de saisir le matériel du Penc Mi mercredi dernier ?

Je voudrais d’abord rassurer mes fans et ceux de mon fils Wally. Ce samedi, comme tous les samedis, nous serons au Penc Mi. Je jouerai la première partie et lui la deuxième, comme d’habitude. Concernant maintenant cette affaire, en  2014, j’étais en tournée européenne de 3 mois. Au début, je ne devais y passer qu’un mois et quelques jours. Seulement, au cours de la tournée, nous avons rencontré d’autres promoteurs qui nous ont engagés. C’est pour cela que nous avions prolongé notre séjour. A mon retour de voyage, j’avais trouvé ici une ordonnance d’expulsion. Mon avocat, Me Ousmane Sèye, et moi avions appelé le bailleur chez moi pour qu’il nous explique le pourquoi du comment. Il nous avait répondu qu’il fallait qu’il le fasse. Me Sèye m’avait alors fait signe pour qu’on s’en tienne à cette réponse. Nous avons même payé les trois mois d’arriérés de loyer qu’on lui devait. Vous pensez que quelqu’un qui ne peut pas accepter qu’on lui doive seulement 3 mois d’arriérés de location acceptera qu’on lui en doive 4 ans ? J’ai investi un peu plus de 512 millions de francs Cfa. Le Penc Mi n’était qu’une simple salle, c’est moi qui l’ai transformé.

Mais c’est quoi actuellement le problème ?

Moi-même je ne le sais pas. On a un contrat de bail indéfini. Après le premier contrat, le deuxième a été reconduit sous-seing privé. On y avait mis que tous les termes du premier contrat sont reconduits. Après le premier incident, on n’avait pas pensé à casser l’ordonnance d’expulsion. C’est cette ordonnance qu’il utilise actuellement. Ce bailleur joue avec mon nom, mon honneur. On ne lui doit plus un centime. Je ne comprends pas sa démarche. On dirait qu’il y a autre chose. Il parait qu’il a négocié avec Auchan pour leur louer l’espace. Je pense qu’il s’agite afin que les autorités d’Auchan sachent qu’il s’active pour leur louer l’espace. ‘’Kii daal, yabb nama lole lole sax. Yabaté wessoul lii mouy def’’ (Ndlr : Il se moque de moi. Ce qu’il a fait est un exemple patent de manque de respect, en langue wolof). J’ai tellement fait pour ce gars... C’est moi qui lui ai vendu du matériel de sonorisation à crédit, quand il a voulu ouvrir un cabaret à Pikine. Je lui ai vendu une voiture à crédit. Je ne comprends pas pourquoi il réagit comme ça aujourd’hui, alors que l’ordonnance est caduque.

Que comptez-vous faire maintenant ?

Je me battrai. Je ne lui dois rien. Je vais porter plainte contre lui, en sus de la procédure entamée pour casser l’ordonnance d’expulsion. Hier (mercredi dernier), c’est moi qui ai demandé aux gens de laisser le matériel sorti par les huissiers dehors afin que le mien puisse, à son tour, constater les faits. Je ne sais pas de quel droit il agit comme ça. Je veux vraiment comprendre. C’est pourquoi, en plus de Mes Ousmane Sèye et Abou Dialy Kâne, je compte engager d’autres avocats pour savoir ce qu’il y a derrière. Je me battrai jusqu’au bout. Vous savez, en plus du bail, il y a un papier montrant qu’il allait sécuriser tous mes investissements.

Avez-vous échangé avec votre bailleur depuis les faits ?

Cela fait 5 mois qu’on ne se parle plus. Il y a, en effet, 5 mois, il a tenté la même chose, en vain. Depuis, quand je le dépasse, je ne le salue pas. Mais je peux vous assurer qu’on ne lui doit absolument rien. Hier, il a fallu qu’un des avocats du cabinet de Me Sèye rapplique sur place avec un référé sur difficulté.

Vous avez loué la salle à combien ?

Je ne veux vraiment pas en parler. Je ne donnerai pas le montant de la location.

Vous avez investi 512 millions de francs Cfa dans la réfection du Penc Mi. Est-ce qu’il y a un retour sur investissement ?

Cela ne peut manquer. On travaille là-bas depuis quelques années, donc on ne peut pas soutenir ne pas y avoir gagné des sous. L’investissement est quand même lourd. Ceux qui viennent au Penc Mi le savent. Quand j’investissais dans ce projet, Wally ne chantait pas encore. Eu égard à cela, je ne peux pas dire qu’il n’y a pas eu de retour sur investissement, parce que mon fils a où jouer aujourd’hui. S’il était un footballeur, je dirais qu’il a un club où prester. Rien que pour cela, je considère que oui, il y a un retour sur investissement.

Vous assurez les premières parties de Wally, votre fils. N’est-ce pas un recul dans votre carrière ?

C’est vous qui le voyez ainsi, mais pas moi. J’en rends grâce à Dieu. Cela démontre que Dieu est le seul maître. J’ai rencontré pas mal de difficultés dans ma carrière. J’ai vécu différentes expériences. On m’a souvent mis des bâtons dans les roues. J’ai vécu des choses inimaginables dans ce milieu. Dieu est juste ; c’est pour cela peut-être qu’il a détourné Wally de son objectif d’être footballeur et l’orienter vers la chanson. Je lui en rends grâce. Je peux dire que ma prière est exaucée en voyant que Wally est arrivé à un niveau où c’est moi son père qui joue ses premières parties. A ses débuts, on me reprochait de vouloir imposer mon fils. Les gens disaient ne pas être d’accord. On me disait de manière cru que je voulais Wally comme Abdoulaye Wade voulait imposer Karim. Ceux qui disaient cela sont ceux-là qui, maintenant, se mettent devant la scène quand Wally joue pour l’applaudir. La vie est un long chemin. Wally a la chance de ne pas vivre les mêmes mésaventures que les miennes. C’est Dieu qui l’a voulu ainsi. Maintenant, si vous considérez cela comme un recul, sachez que c’est vous-même qui êtes en recul.

N’avez-vous pas quelque part sacrifié votre carrière pour…

(Il  coupe) Ne poursuivez pas ! Bien sûr que j’ai sacrifié ma carrière pour cela. Il me fallait faire cela. Il fallait que je me retire pour que Wally puisse accéder rapidement à un certain niveau. Il me fallait prendre ce risque. Il m’arrivait de venir à Penc Mi, de monter sur la scène pour que mes fans me voient, de faire semblant de régler des choses avant de rentrer en demandant à Wally d’assurer l’animation de la soirée. Je ne jouais pas. Je l’ai fait pendant longtemps. J’agissais ainsi parce que les gens ne voulaient pas de lui. Avant, ils disaient Wally, maintenant c’est Monsieur Wally.

Que comptez-vous faire à la sortie de votre double album pour faire plaisir à votre public, sachant qu’il ne vient pas au Penc Mi ?

Je refuse, pour l’instant, d’organiser des soirées exclusivement Thione Seck. J’attends la sortie de mes albums. Mais quand même, c’est moi qui ai mis mon argent dans la réfection de la salle qui est devenue le Penc Mi. Je ne comprends pas l’attitude du public actuel. Les gens ne viennent maintenant en boite qu’aux alentours de 3 h du matin. On leur joue deux à trois morceaux et les voilà satisfaits. A notre époque, on commençait au plus tard à minuit trente minutes. A 2 h du matin, on faisait une pause de 30 minutes et la soirée se terminait à 4 h. On jouait les mercredis, vendredis, samedis et dimanches, et c’était tous les jours plein. J’ai créé le Raam Daan Senior qui est différent du Raam Daan qui joue avec Wally. Considérez nos prestations au Penc Mi comme des séances de répétition. On joue ensemble pour corriger certaines choses. On prépare une grande tournée, c’est pour cela que j’ai besoin qu’on joue ensemble.

Le président de la République vous a reçu cette semaine. De quoi avez-vous parlé ?

J’étais là-bas pour lui montrer mon projet ‘’Cedeao en chœur’’. Je cherchais l’appui de l’Etat du Sénégal, parce que ce projet est lourd et je ne peux le porter seul. Quand j’y suis allé, je n’ai même pas dit Monsieur le Président. Je l’ai appelé ‘’petit frère’’. Je lui ai dit : ‘’Petit frère, cela fait un moment qu’on ne s’est pas vu.’’ Il m’a répondu : ‘’Prenez place, grand frère.’’ Et on a commencé à discuter. On s’est rappelé ensemble certaines choses. Je suis dans le milieu culturel depuis longtemps et j’ai reçu tellement de coups, vécu tellement de mauvaises expériences. Vous ne pouvez même pas imaginer. J’ai tenu à le remercier au début pour un geste fait à mon endroit, il y a quelques années. Il y a eu un moment où le lieu le plus prisé de Dakar était le Kilimandjaro, une boite de nuit. Un jour, la Direction de la protection civile y a fait une descente et a fermé les lieux sous prétexte qu’il n’y avait pas de bouche d’incendie. L’agent qui a fait cela ne s’est pas intéressé aux autres clubs. Thione a longtemps souffert. Les bouches d’incendie coûtaient 12 millions de francs Cfa l’unité.

On a fermé les lieux. ‘’Ngewël togg niari semaines amoul yapp amoul dieune’’ (Ndlr : Pendant deux semaines, on n’a mangé ni poisson ni viande, en langue wolof). J’ai alors décidé de voir le ministre de l’Intérieur. C’était Macky Sall à l’époque. Je l’ai appelé au téléphone. Je n’ai pu le joindre et je lui ai laissé un message en me présentant et lui disant que j’avais urgemment besoin de lui parler parce que ‘’la case de Bourama brûle’’. Il m’a rappelé en me disant qu’il était en pause quand je l’appelais. Je lui ai exposé la situation. Il a appelé séance tenante, en me gardant au bout du fil, le directeur de la Protection civile. Je connais très bien son nom, mais je ne lui ferai pas de publicité. Il lui a demandé d’autoriser la réouverture des lieux. Il m’a demandé après d’acheter les bouches d’incendie. Je l’ai fait. Jusqu’à ce jour, elles n’ont jamais servie. On m’a souvent fatigué pour des choses du genre. C’est peut-être pour me récompenser après ces dures épreuves que Dieu m’a donné Wally.

Mais, concrètement, comment le président Sall a accueilli le projet que vous lui avez soumis ?

Il a écouté toutes les chansons en remuant l’un de ses pieds d’ailleurs. Après, il a donné tous les dossiers que je lui ai apportés à El Hadj Kassé qui a assisté à l’audience. Il lui a ensuite  instruit  de les résumer pour lui. Le président Sall a bien compris le projet. Il sait que c’est un honneur qu’un artiste sénégalais ait un tel projet. On a souvent dit que le mbalax n’est pas exportable. Tous ceux qui ont chanté dans cet album l’ont fait sur des beats mbalax.

Certains trouvent que le président n’aurait pas dû vous recevoir, vu que vous avez une affaire pendante devant la justice.

C’est leur affaire. S’il y avait 50 présidents au Sénégal, ils auraient tous dû me recevoir. J’ai beaucoup contribué à l’évolution de la culture au Sénégal. Si j’étais un chanteur blanc, j’aurais acheté une île. On est en Afrique ; quel que soit le talent qu’on a, on ne peut ne pas vivre de son art.  N’importe quel président doit pouvoir me rencontrer. Maintenant, la liberté d’expression d’un individu s’arrête là où commence celle de son voisin (sic). J’ai retenu cela quand j’étais encore élève. Certains Sénégalais sont méchants et mauvais. J’ai été victime d’une escroquerie. On m’a volé mes 85 millions. A cause de cela, on m’a arrêté. J’ai souffert dans ma chair. J’ai été retenu pendant 8 mois. Ce ne sont ni 8 jours ni 8 semaines. On a sali mon nom en me mêlant à cette histoire. Je n’imaginais pas que j’avais une telle importance aux yeux de ceux qui me veulent du mal, au point de me mêler à une pareille histoire. Le président est très bien renseigné. Il sait très bien que je ne suis pas ce genre d’homme qui tremperait dans ce genre d’histoire. Je ne m’abaisserai pas à ce niveau. S’il était sûr que c’était moi qui ai fait ce dont on m’accuse, il ne me recevrait pas. Pour ceux que cela irrite, c’est leur problème.

Le ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, a annoncé que l’affaire de faux billets pour laquelle vous avez été arrêté, sera bientôt jugée. Avez-vous reçu des nouvelles allant dans ce sens ?

Je ne veux vraiment pas avoir des nouvelles de cette affaire. Pour moi, peu importe la date du procès.

Avez-vous des nouvelles de votre co-prévenu Alaye Djiteh ?

Ne me parlez d’Alaye Djiteh parce que ce n’est pas l’objet de cet entretien. Je ne veux pas en parler. Je n’ai pas de ses nouvelles. Je ne veux franchement pas parler de lui.

Comment avez-vous vécu ces moments moralement ?

Ma foi m’a guidé. Un musulman doit tout remettre entre les mains de Dieu, quand il traverse des épreuves douloureuses. Ceux qui m’ont escroqué ont quitté le Sénégal depuis bien longtemps. La gendarmerie les a recherchés pendant plus d’un an, en vain.

Comment vous ont-ils escroqué ?

Ils m’ont proposé 105 concerts en Europe. Aucun artiste ne cracherait  sur une telle proposition. Quand on me l’a proposé, je me suis dit que c’est grandiose. Je leur ai réclamé un cachet et ils ont accepté le montant. Il y a une dose de mysticisme dans cette affaire. Parce que quand ils sont venus me voir pour que je leur prête 85 millions de francs Cfa, je leur ai donnés sans réfléchir. C’est après leur départ que je me suis rendu compte de ce que j’ai fait. Ils m’avaient remis une valise pleine d’argent en me disant que c’était l’avance sur le cachet. Ils m’ont dit qu’ils habitaient en Gambie et ne connaissaient personne au Sénégal et qu’il n’était pas sûr qu’ils gardent l’argent par-devers eux. Ils m’ont demandé de le garder chez moi en attendant qu’on signe, cinq jours après, le contrat. C’est cette valise que les gendarmes ont trouvé chez moi. Leurs arguments étaient solides, c’est pour cela que j’ai accepté de garder la valise. ‘’Ndékété yoo, ay door’’ (Ndlr : Ils voulaient juste m’escroquer). Les 85 millions constituaient des recettes que je gardais pour sortir une production.

Comment avez-vous vécu en prison ?

Je me levais le matin, prenais mon petit-déjeuner et recevais ceux qui venaient me voir. A l’heure du déjeuner, j’allais manger et continuais à recevoir  les visiteurs l’après-midi. A 18h, je regagnais ma chambre dès que les gardiens sifflent à cet effet. Je n’ai jamais eu de problème. J’étais dans une chambre où il y avait un imam et un de mes jeunes frères qui m’aimaient beaucoup. Cela n’a pas quand même tout le temps été facile d’être en prison. J’y ai tout de même passé différentes fêtes religieuses dont le Magal de Touba, le Gamou, la Tamxarit, la Korité et la Tabaski. Cela fait beaucoup. J’ai quand même duré en prison. J’ai pu composer différentes chansons, surtout sur la vie en prison. J’en ferai un album après la sortie de ‘’Thione à gogo’’ et ‘’La Cedeao en chœur’’.

Revenons à cet entretien avec le président. Avez-vous parlé de parrainage lors de l’audience ?

Vous ne comprenez pas ou ne voulez pas comprendre ? J’y suis allé pour lui présenter mon projet et je m’en suis tenu à ça. 

Vous allez parrainer qui ?

Qui moi ? J’en déciderai le moment venu. Pour le moment, c’est mon projet ‘’La Cedeao en chœur’’ qui m’importe.

Comment appréciez-vous la situation actuelle du Sénégal ?

Il s’y passe ce qui s’y passe depuis Mathusalem. Certains mangent à leur faim et ont même plus que de besoin et d’autres n’ont rien ou ont le minimum. Les choses ont toujours été comme ça et ça dans tous les pays du monde. Ainsi, va le monde.

Vous ne faites pas partie de ceux qui disent que ‘’deuk bi dafa Macky’’ ?

Je considère que si quelqu’un se bat pour arriver au pouvoir et y accède sans verser de sang, je considère que c’est Dieu qui a voulu le hisser à cette place. Alors, je refuse de faire partie de ceux qui le combattent, le critiquent négativement. Je n’entreprendrai rien contre lui, parce que c’est Dieu qui l’a élu. Comment Macky Sall gère, ce n’est vraiment pas mon problème. S’il gère dans la droiture, Dieu en est témoin. S’il fait le contraire également, Dieu le voit. Je n’ai rien contre Macky Sall. Je n’aurai rien contre Macky Sall. Je n’ai jamais rien dit de négatif ou de mal d’un président du Sénégal et je ne le ferai jamais.

A votre avis, à quoi sont liées toutes les difficultés que vous vivez ou avez vécues ?

Vous savez, quand vous êtes ami d’untel qui a une certaine position et que vous ne supportez pas Thione Seck, cette personne qui n’est pas fan de Thione Seck mais de vous, essaiera de me mettre des bâtons dans les roues. C’est aussi simple que cela. Maintenant, si on m’attaque à cause de mon franc-parler, que les gens se préparent parce que je ne me tairai pas tant que j’ai des vérités à dire.

Vos sorties dans la presse ne sont-elles pas trop nombreuses et souvent c’est pour répondre à des attaques ?

Vous pensez que je sors trop dans la presse ? Moi, je ne réponds presque jamais aux attaques. Aujourd’hui, j’ai senti le besoin de rassurer mes fans et ceux de mon fils. La semaine passée, j’ai parlé de l’affaire Guin Thieuss. Mais lui, il a parlé pendant presque 6 mois sans que je réagisse. C’est Wally qui a commis l’erreur de lui répondre et il m’a fallu prendre le relais. Guin Thieuss a sorti des papiers, j’en ai exhibé de plus valables que les siens. Et qu’il se le tienne pour dit, j’ai composé une chanson pour lui intitulé ‘’Guinté’’. La loi ne me permet pas de le faire en citant son nom, mais moi j’utilise Guinté. Une chanson bien rimée qui sortira bientôt.

Parlons de la rivalité Thione-You…

(Il coupe) Laissez Youssou Ndour en dehors de cet entretien. Je ne veux pas parler de lui.

La rivalité entre vous est réelle ou c’est juste une légende urbaine ?

Vous êtes vraiment têtue. Laissez Youssou Ndour. Il est mon jeune frère. Je sais qu’il me respecte beaucoup et a beaucoup d’égard à mon endroit. Laissez-le tranquille.

Donc, ce qui s’est passé entre vous n’était que de la fiction ?

Il vous faut vraiment pimenter votre entretien, à ce que je vois, mais je refuse de parler de Youssou Ndour. Laissez-le gérer ses affaires et je gère les miennes de mon côté. Il n’y a aucun problème  entre nous. Il n’y a aucun problème entre nous.

Quels rapports vous lient aux artistes de votre génération ?

A chaque fois qu’on se voit, on se lance des vannes. On rigole ensemble à en pleurer. On a d’excellents rapports.

La dernière sortie internationale de Wally est considérée comme un échec par beaucoup. Etes-vous du même avis ?

Ce n’est pas vrai ! Ceux qui disent que c’était un échec racontent des mensonges. Une salle qui accueille 9 500 personnes, si quelqu’un arrive à mobiliser 5 500 personnes, on ne peut parler d’échec. Ce qu’ose faire Wally, moi son père je n’ose pas le faire. C’est pourquoi je l’encourage à relever des défis. Il faut se fixer des objectifs pour les atteindre. Je lui dis : ‘’Fiston, vas-y.’’ Ce que les gens ignorent, c’est que quand on n’a pas de maison de disque, il est difficile de réaliser certaines choses en Europe. Il faut comprendre également que la Suisse n’est pas encore très imprégnée de la culture africaine. Il n’y a pas non plus beaucoup de Sénégalais. Ceux qui étaient à cette soirée étaient venus de la France, de l’Italie, etc., pour soutenir Wally. Moi son père, je luis dis : ‘’Bravo fiston et la prochaine, va en Russie.’’

Wally a dit dans une vidéo avoir demandé à Akon de le mettre en rapport avec des artistes américains. Ce dernier lui a rétorqué de travailler encore avant de prétendre à cela. Ne pensez-vous qu’Akon a raison ?

Si j’étais lui, je ne demanderais pas cela à Akon. Wally n’a pas besoin d’Akon. Wally s’est fait tout seul sans Akon. Wally est devenu chouchou du public sénégalais sans Akon. Ce dernier est son grand frère. Wally peut aller lui demander des conseils. Il peut même faire un duo avec lui, parce que c’est le père d’Akon qui est mon ami. Toutes les fois où j’ai vu Akon, c’est grâce à son père. Si j’étais Wally, je n’aurais même dit cela. Il a permis au frère d’Akon de le traiter de menteur, alors que cela n’en valait pas la peine. Il n’aurait pas dû en parler puisqu’il lui a demandé de travailler encore. Il aurait juste dû lui montrer qu’il travaille davantage et s’en tenir à cela. Wally est jeune et c’est normal qu’il fasse des fois des erreurs. Mon fils  peut faire son chemin sans Akon, ‘’Bekon’’ ou ‘’Mekon’’.

Vous niez la rivalité entre Youssou Ndour et vous, mais vous ne pouvez pas nier celle entre Wally et Pape Diouf. Quels conseils donnerez-vous à votre fils afin qu’il évite les erreurs que vous avez peut-être commises ?

Pape Diouf est mon fils comme l’est Wally. Quand Pape Diouf a perdu son père, Wally est parti avec une délégation lui présenter ses condoléances. Donc, c’est à eux deux que je m’adresse. Qu’ils évitent de commettre certaines erreurs du passé. Qu’ils n’écoutent pas trop les fans et qu’ils essaient, l’un comme l’autre, de polir leurs relations. Il faut qu’ils se retrouvent des fois, même si les différends ne peuvent manquer. Quand il y a problème, chacun essaie de défendre son idole. Pape Diouf a un staff qui croit en lui, tout comme Wally. Je dis souvent à Wally que quand on a le vent en poupe, on a le public, les fans, les amis et les musiciens qui rôdent autour de toi. Et parmi les musiciens, il y en aura toujours des fumistes. Parmi le public, il y en a ceux qui te tiendront un langage de vérité, alors que d’autres ne te diront que ce que tu veux entendre. Je préfère un ennemi conscient à un fan inconscient. Je lui ai demandé de prendre mon parcours pour référence. Il sait par où je suis passé. Cela peut lui servir de leçon. On peut cheminer avec quelqu’un pendant 15 ans, lui rendre toutes sortes de services, un beau jour, vous avez un problème et il vous traite de tous les noms d’oiseaux. La vie est ainsi faite. Mais lui peut échapper à tout cela s’il fait attention.

Avez-vous des nouvelles de l’ancien président gambien Yaya Jammeh qui était votre ami ?

Yaya Jammeh a toujours été mon ami et il restera toujours mon ami. Yaya Jammeh et moi passions des heures à blaguer sur diverses choses. Beaucoup pensent qu’il m’a donné beaucoup d’argent. ‘’Barki ya Rassoulilahi. Bilahi, walahi, wa talahi, il m’a juste une et une seule fois donné 5 millions de francs Cfa’’. Pas plus. Il ne m’a jamais offert de voiture ou même un cure-dents.

Avez-vous de ses nouvelles ?

Comment avoir de ses nouvelles alors qu’il vit en Guinée-Equatoriale ?

Il doit avoir un téléphone, non ?

Il ne m’a pas donné son numéro, c’est tout ce que je peux vous dire. Tout ce que je peux vous assurer et qu’il me considérait comme son copain et je le voyais comme tel. Quand on discutait, il mettait de côté sa casquette de président et on bavardait en rigolant. Il paraît même qu’il y a des gens qui avaient des problèmes avec lui et voulaient que quelqu’un joue les bons offices. On leur avait suggéré de venir me voir. Ils n’ont quand même pas eu le temps de le faire.

BIGUE BOB

 

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