L’unité de traitement et de valorisation des déchets plastiques du Centre de regroupement et de commercialisation (CRC) de Touba a été réceptionnée, hier. Elle permettra au Sénégal de réduire plus de trois mille tonnes de déchets plastiques qui équivalent à 3 t de CO2 de gaz à effet de serre par an.

Le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique a présidé, hier, la cérémonie de réception officielle de l’unité de prétraitement et de valorisation des déchets plastiques du Centre de regroupement et de commercialisation (CRC) de Touba. L’acquisition de cette unité entre dans le cadre de la mise en œuvre du programme ‘’Sénégal zéro déchet’’. Ce programme, renseigne Abdoulaye Saydou Sow, propose une gestion alternative des déchets et illustre un changement d’approche pour arriver à l’objectif d’un ‘’Sénégal propre’’. Il s’intègre dans le Projet de gestion des déchets plastiques, des eaux usées, des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) dans les villes secondaires initié par le gouvernement du Sénégal, en partenariat avec l’Institut mondial pour la croissance verte (GGGI).

Ce projet est mis en œuvre à Touba en partenariat avec l’UCG devenue Sonaged en 2022, la mairie de Touba Mosquée et l’ONG Eau-Vie-Environnement. ‘’Il est entièrement financé par le ministère de l'Environnement, du Climat et du Développement durable du Grand-Duché de Luxembourg. Il a pour objectif principal de développer un système intégré de gestion des déchets, afin d’accélérer les progrès des villes secondaires vers la croissance verte et la réduction de la pauvreté en passant par la mise en place de services durables autour du recyclage et la valorisation des déchets. Cette unité de prétraitement de plastique pilote permettra, d’une part, de tester le développement de l’économie circulaire autour des déchets plastiques dans la ville de Touba, d’autre part, d’expérimenter le tri des déchets à domicile, mais surtout d'organiser et de former les acteurs, notamment les récupérateurs et les charretiers’’, renseigne le ministre.

En dehors de contribuer à faire respecter les engagements de notre pays dans le cadre de l’Accord de Paris portant sur le réchauffement climatique, ce projet, fait remarquer le ministre, participe aussi à stimuler l'industrie du recyclage, à réduire le péril plastique, à générer des revenus et des emplois verts pour les communautés locales, à travers le triptyque réduire-réutiliser-recycler.

Abdoulaye Saydou Sow est d’avis que réduire le plastique fait appel à notre capacité à utiliser moins de plastique, surtout dans les emballages, et ainsi d'en produire moins. ‘’Cela passe, dit-il, par des politiques et une législation ardues à travers des lois plastiques : taxes sur l’importation, le principe de pollueur-payeur et la substitution par le papier et le carton, par exemple. Réutiliser le plastique ne fait que confirmer le génie sénégalais dans ce domaine. Les vendeuses de jus locaux, d’huiles de toutes sortes et d’eau fraiche aux quatre coins du pays en sont la preuve évidente. Recycler le plastique, objet de la cérémonie qui nous réunit ce matin, fait appel à notre capacité à réutiliser la matière dans la production d’autres objets qui peuvent être identiques à l’objet initial ou complètement différents’’.

Ainsi, il renseigne qu’à Touba, plus de 24 t de déchets plastiques sont générées quotidiennement et seulement quelques quantités sont recyclées. D’où la pollution de l'air avec la combustion et l’exacerbation du risque d'inondation avec les sachets et autres objets en plastique qui obstruent les exutoires d’eau. ‘’L’unité, renseigne le ministre, contribuera à réduire le péril plastique, à stimuler l'industrie du recyclage dans la ville, à générer des revenus et des emplois verts pour la commune et à réduire les émissions de Gaz à effet de serre liées à la combustion du plastique. Cette unité pilote que nous réceptionnons permettra de transformer les déchets plastiques en granulés réutilisables dans beaucoup de domaines, car étant identiques à la matière de base’’.

À ses yeux, l’unité plastique inaugurée hier, ajoutée aux acquis actuels issus du relèvement significatif du niveau de propreté des villes, devrait leur permettre d’atteindre l’objectif de réaliser un ‘’Sénégal zéro déchet’’ avec un cadre de vie sain et des terroirs attractifs porteurs d’épanouissement et de développement.

CHEIKH THIAM