Publié le 29 Aug 2013 - 02:17
TUBERCULOSE

Dakar en tête des zones les plus touchées

 

La région de Dakar concentre le nombre de personnes les plus affectées par la tuberculose avec plus de 45% des cas recensés. Ce s'explique par la forte densité de la population, la pauvreté dans certaines banlieues, la promiscuité et l'ignorance, selon docteur Madou Kane du programme national de lutte contre la tuberculose (PNT), qui présidait mardi à Dakar un atelier d'orientation avec des journalistes.

''La maladie a affecté 12 810 personnes en 2012, dont 70% chez les hommes et 9% chez les personnes vivant avec le Vih (Pvvih), avec 3% de décès. Dakar, notamment sa banlieue, est la région qui polarise 5 734 malades, soit 45%. Elle est suivie de la région de Thiès avec 1 825 cas et Diourbel 1 226. Parmi ces malades répertoriés, 8 448 sont atteints de tuberculose pulmonaire à frottis positif (TPM+)'', a dit Dr Kane. Les zones à faible taux d’infection sont les régions de Kaffrine (20%), Matam (22%) et Fatick 25%.

A en croire le spécialiste, le nombre de cas notifiés dans le pays s'accroît d'année en année. Environ 7 000 à 8 000 cas de tuberculose sont diagnostiqués chaque année. La maladie touche principalement la population active comprise entre 15 et 44 ans avec 76% de TPM+. Elle affecte aussi plus fréquemment les hommes que les femmes. Le sexe-ratio est de 2,23 en faveur des hommes.

 

Taux élevé d'abandon du traitement

Malgré les efforts combinés de l’État et des partenaires, le PNT n'a pas encore atteint ses objectifs dans le dépistage des cas suspects. Le taux d'abandon et de perdu restent encore élevé à environ de 6%. Les régions transfrontalières de Tambacounda, Ziguinchor et Kolda sont les zones où l’on note des taux élevés d’abandon du traitement de la tuberculose. ''Ces populations sont à cheval entre deux régions, deux pays. Il faut relever que nous avons beaucoup évolué, parce que les taux d’abandon allaient jusqu’à 27%. On est vraiment dans une logique de diminution drastique et évidemment, il y a encore des efforts à faire. Le taux acceptable est d’avoir entre moins de 3% et 5%'', a indiqué docteur Kane. Il a souligné que les cas d’abandon de traitement sans être guéris sont ''une problématique'' à gérer, d’autant que cela peut entraîner des conséquences pour la population. ''Tout cas d’abandon peut effectivement aller vers des phénomènes de résistance et même de reprise de la chaîne de transmission. Parce que certains malades, après avoir pris leur traitement pendant un mois, pensent qu’ils sont guéris. Et au bout de deux mois, ils reviennent avec une tuberculose évolutive et ils commencent à contaminer leur entourage'', a-t-il prévenu.

Par ailleurs, docteur Kane a évoqué un certain nombre de défis que le programme se doit de relever. Il s'agit, entre autres, de la tuberculose de l'enfant, celle multi résistante, la co-infection tuberculose-VIH et l'association tuberculose/diabète. ''La tuberculose chez les enfants est un véritable défi. Nous avons énormément de problème pour la répertorier'', a-t-il déclaré.

 

 

 

 

 

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