Une pandémie n’est pas encore à craindre

La variole du singe, dont plusieurs cas ont été récemment détectés en Europe et en Amérique du Nord, n’est pas encore dans une phase pandémique, selon l’OMS. En Europe, on privilégie la vaccination. Des cas sont signalés au Nigéria.
Le virus de la variole du singe s’est récemment répandu dans plusieurs pays d’Europe occidentale. Il a également été détecté dans plusieurs endroits du monde. Des cas d’infection ont été signalés en Australie, en Belgique, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Espagne, en Italie, au Canada, au Portugal, aux États-Unis, en France, en Suisse et en Suède, entre autres. Mais, à en croire l'OMS, nous ne sommes pas en face d'une situation pandémique ; pas pour l'instant.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) compte 257 cas confirmés de variole du singe et 120 autres cas font actuellement l’objet d’une enquête. Selon le communiqué de l’OMS diffusé dimanche soir à Genève, l’apparition de la maladie dans un certain nombre d’États non endémiques marque l’existence possible d’une transmission non détectée pendant un certain temps. ‘’Au total, il y a actuellement 257 cas confirmés, 120 cas sont en cours d’étude", a précisé la source. Depuis le 13 mai, des cas de variole du singe ont été signalés dans 23 pays non endémiques. Cependant, l'OMS s’attend à ce que de nouveaux cas soient détectés, "à mesure que la surveillance se développe dans les pays non endémiques".
D’ailleurs, la France comptait, le samedi 28 mai, seize cas ‘’confirmés’’ d’infection au virus de la variole du singe, selon les chiffres rapportés par Santé publique France. Un précédent bilan faisait état de sept cas ‘’avérés’’, avait annoncé la nouvelle ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon. Elle avait indiqué que les autorités ne s’attendaient pas à une ‘’flambée’’ de la maladie, et que le pays disposait de stocks suffisants de vaccins pour les personnes cas contacts. La ministre avait, par ailleurs, précisé qu’elle allait discuter avec ses homologues européens des ‘’stratégies qu’[ils] adopter[ont]’’ à propos de cette maladie. ‘’Pour l’instant, la situation est sous contrôle, elle est maîtrisée’’, a-t-elle dit.
Face aux cas de variole du singe, dans un avis rendu public, la Haute autorité de santé a recommandé la vaccination des adultes, y compris des professionnels de santé, ayant eu un contact à risque avec un malade.
Il faut dire que le continent africain n’est pas épargné. En effet, le Nigeria a enregistré 21 cas confirmés d'infection au virus de la variole du singe, depuis le début de l'année, dont un mortel, a annoncé l'Agence nationale de contrôle des maladies. Dimanche soir, le Centre de contrôle des maladies du Nigeria (NCDC) a déclaré que 66 cas suspects ont été rapportés dans neuf États du pays, ainsi qu'à Abuja, la capitale. Au moins, 21 cas ont ensuite été confirmés comme des infections au virus de la variole du singe. Un homme de 40 ans, souffrant également d'une maladie rénale, est décédé.
La variole du singe, qu'est-ce que c’est ?
La variole du singe est liée à la variole, qui a tué des millions de personnes dans le monde chaque année, avant d'être éradiquée en 1980. Toutefois, la variole du singe est beaucoup moins grave et la plupart des individus atteints par cette maladie se rétablissent entre trois à quatre semaines. Un taux de mortalité plus ou moins faible et une guérison possible sans traitement dissipent, pour l'instant, la panique. Par contre, la propagation fulgurante du virus, surtout en Europe, suggère des réponses efficientes pour couper le mal à la racine. Car la pandémie de Covid-19 qui, certes, n'est pas encore finie, a laissé des séquelles profondes.
La variole du singe (monkeypox en anglais) ou orthopoxvirose simienne, est une maladie considérée comme rare, connue chez l’être humain depuis 1970. Elle est due à un virus à ADN. Elle est principalement transmise à l’homme par des animaux sauvages (rongeurs, primates). Les symptômes de la maladie comprennent de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires et dorsales, des ganglions lymphatiques enflés, des frissons et de la fatigue. Des éruptions cutanées peuvent également apparaître sur le visage et d’autres parties du corps. Le taux de mortalité pour les épidémies de variole du singe se situe généralement entre 1 et 10 %, selon l’OMS, la majorité des décès survenant dans les groupes d’âge plus jeunes.
Identifiée pour la première fois chez l'homme en 1970 en République démocratique du Congo, la maladie est maintenant considérée comme endémique dans une douzaine de pays africains. Il faut noter que pour le cas du Sénégal, aucun cas n'a été encore relevé.
C'est la première fois qu'elle se répand de la sorte en Europe sans au préalable avoir un lien avec le continent d'origine. C'est en effet cette situation qui inquiète le plus.
MAMADOU DIOP (STAGIAIRE)