L’Union nationale des consommateurs en guerre contre les délinquants

L’Union nationale des consommateurs du Sénégal veut en finir avec le trafic de médicaments au Sénégal. En conférence de presse hier, les responsables de cette structure ont annoncé la mise en place prochaine d’une grande alliance contre la vente illicite des médicaments (ACVIM).
‘’La vente illicite de médicaments est un problème banalisé au fil du temps, mais qui a pris aujourd’hui une ampleur pour se muer en un mal sournois, un fléau qui agresse insidieusement la santé des populations et crée des abcès dans l’économie du pays’’, constate d’emblée Victor Aimé Preira, chargé de la communication et porte-parole de l’Union nationale des consommateurs du Sénégal. Fort de ce constat, l’Union nationale des consommateurs du Sénégal annonce un plan de guerre contre les auteurs de la prolifération et de la vente de faux médicaments dans les rues, les marchés et les boutiques du pays.
Ce plan consiste, après les saisies-records de contrebande récemment opérées dans la ville sainte de Touba et le cas de Darou Mousty, à organiser une riposte appropriée, à la mesure de ce fléau. Pour le juguler, une action collective s’impose, d’où la mise en place envisagée d’une alliance nationale impliquant les pharmaciens, les associations des consommateurs, les ministères de la Santé, de l’Intérieur, du Commerce, des Forces armées, de la douane et des autorités religieuses. ‘’Ces différentes institutions sont, chacune dans sa spécificité propre, interpellées pour une cause commune : éradiquer le fléau de la vente illicite de médicaments et préserver la santé des populations. Pour ce faire, il faudra transcender le souci du leadership, traquer les auteurs de la contrebande, leur appliquer la loi dans toute sa rigueur, quelle que soit la notoriété des mis en cause’’, préconise-t-on dans la note liminaire.
Déjà élaboré, le plan de l’UNCS n’attend que l’implication et l’adhésion de tous les acteurs pour être déployé. En attendant, l’autre levier sur lequel compte s’appuyer l’Union, c’est bien la sensibilisation des populations en général et les consommateurs en particulier. A ce propos, informe-t-on, des caravanes de sensibilisation sur les dangers des produits toxiques à Dakar et à Touba sont prévues. Les gares routières sont aussi ciblées. ‘’On a longtemps fait croire aux populations que les médicaments, dans les pharmacies, sont chers. Ce qui pousse certains citoyens à aller vers les produits toxiques qu’on vend dans la rue ou dans les boutiques. Or, cela est faux. On ne peut plus parler de cherté des médicaments dans les pharmacies. Mieux, dans tous les centres de santé, on y trouve les médicaments de première nécessité’’, déclare le Dr. Haby Paye, pharmacienne et présidente de la Commission santé de l’Uncs.
A l’en croire, il faut gagner le combat contre l’automédication et le retrait des délinquants du circuit thérapeutique. Car, semble-t-elle dire, un médicament entre les mains d’un ignorant est un véritable poison.
MAMADOU YAYA BALDE