Alioune Tine propose Dr Amadou Mame Diop pour assurer une éventuelle transition
Le président-fondateur du Think tank « Afrikajom Center », Alioune Tine, interpellé sur « France 24 » ce vendredi sur une éventuelle vacance du pouvoir à partir du 2 avril 2024 suite au report de l’élection présidentielle, a proposé le président de l'Assemblée nationale Dr Amadou Mame Diop, pour assurer, de façon consensuelle et après un bon débat sain autour de la question », la transition. A son avis, « ce serait le moindre mal pour le président de la République Macky Sall » aux fins de « reconstruire le Sénégal et de refonder les institutions qui ont subi des tensions ».
Le défenseur des droits humains de renom Alioune Tine vote pour le choix du président de l'Assemblée nationale (XIVe Législature) pour parer à la vacance du pouvoir au terme du mandat du président de la République en exercice. Invité de l’émission « Tête à Tête » sur France 24 ce vendredi 09 février, il a estimé que « faire la transition avec le président de l'Assemblée nationale, Dr Amadou Mame Diop, à partir du 2 avril, serait le moindre mal pour le président de la République Macky Sall ». Pour lui, si le chef de l’Etat respecte la limitation de mandat, « un consensus pourrait être trouvé sur cette base ».
Considérant que « le 2 avril 2024 est un seuil critique », il est d’avis qu’ « il faudrait alors qu’il y ait un bon débat sain autour de la question pour d’abord reconstruire le Sénégal et refonder les institutions de la République qui ont subi des tensions ». Sous ce rapport, il a apprécié positivement l’annonce faite par le diplomate Souleymane Jules Diop informant sur les préparatifs du président Macky Sall pour le Maroc. « C’est une bonne chose parce que ça ne serait pas utopique de dire qu’à partir du 2 avril un consensus peut être trouvé », dira t-il. Dans la foulée, Alioune Tine a qualifié l’adoption sans débats par l’Assemblée nationale, le lundi 5 février dernier, de la loi constitutionnelle No 04/2024 portant dérogation aux dispositions de l'article 31 de la Constitution et fixant la date de la prochaine présidentielle au 15 décembre 2024 comme étant indigne d’une démocratie qui se respecte.
RECONCILIATION NATIONALE & PACIFICATICATION DE L’ESPACE PARTISAN « Il faut libérer Ousmane Sonko et les détenus politiques pour permettre un dialogue inclusif», selon Alioune Tine Pour pacifier l’espace public et réconcilier les Sénégalais, il plaidé la mise en place « des conditions objectives, subjectives et politiques d’un dialogue national inclusif que sont la libération de Ousmane Sonko, de Diomaye Faye et de tous les détenus politiques. Après ce report de la présidentielle initialement prévu ce 25 février courant, Alioune Tine a estimé que « le Sénégal bascule de façon banale dans l’indignité démocratique et je n’ai jamais vu un régime aussi isolé par l’ensemble des secteurs que ce soient les religieux, la société civile, les syndicats, et même le patronat ». Selon lui, « jamais un président de la République n’a été aussi seul dans une décision contestée pratiquement à l’unanimité ». Considérant que « jamais un président de la République n’a été aussi seul dans une décision contestée », il pense que c'est dû à la « peur que Bassirou Diomaye Faye de Pastef gagne cette élection ». Touefois, quelle que soit la situation, il a récusé toute prise du pouvoir par des moyens non démocratiques. « Personne ne veut d’un coup d'État militaire et nous avons une armée républicaine. Personne non plus ne veut de la violence mais les gens vont lutter, sortir dans la rue, faire des manifestations pacifiques. Et c’est pour ça que nous allons demander à l’état du Sénégal d’arrêter cette espèce de répression et de violence politique jamais vécue les années 2000 ». Sous ce rapport, il apprécie l'organisation d'un dialogue national inclusif annoncé par le président Macky Sall, il a toutefois soutenu la nécessaire libération du chef de l'opposition, Ousmane Sonko, et et l’élargissement de tous les détenus politiques pour permettre un dialogue sincère. « Il faut créer des conditions objectives, subjectives et politiques qui permettent le dialogue et ces conditions sont la libération de Sonko, la libération de Diomaye, la libération de tous les détenus politiques …Il faut aller vers ce qu’on peut appeler la réconciliation entre les Sénégalais », a-t-il déclaré. Une mission qui sera impossible « tant que Sonko et les autres détenus politiques sont en prison. Il faut les sortir, qu’ils participent au dialogue politique, si vraiment on veut un dialogue inclusif et sincère. C’est cela, la voie qu’il faut prendre avec courage », a-t-il souligné. |
Malamine CISSE