Le maitre coranique prend 10 ans ferme
Cheikh Diop, poursuivi pour viol sur six de ses disciples, a été condamné, avant-hier, à une peine de 10 ans de prison ferme. La seule partie civile ayant comparu s’étant désistée, le maître coranique ne paiera pas de dommages et intérêts à ses victimes.
Le tribunal de grande instance de Diourbel a condamné, avant-hier jeudi, Cheikh Diop à 10 ans d’emprisonnement. Le maître coranique a été déclaré coupable de viol sur mineur, pédophile et acte contre-nature. Le juge des flagrants délits a suivi le réquisitoire du parquet. Ce dernier avait requis la peine maximale de 10 ans à l’encontre du prévenu. Le représentant du ministère public estimait que les faits de viol, de pédophile et de détournement de mineur sont établis. ‘’Ces trois délits sont aussi caractérisés par les aveux circonstanciés faits par le témoin devant la barre et le passé pénal du prévenu, arrêté en 2015 pour des faits similaires’’, soutenait le parquetier.
Cependant, le maitre coranique a tout de même contesté les faits qui lui sont reprochés. Il a allégué n’avoir ni commis d’acte de pédophile encore moins de viol sur mineur. ‘’Je me suis limité à enseigner le Coran aux enfants que l’on m’a confiés. C’est mon grand frère qui entretenait des rapports sexuels avec mes disciples à mon insu. Je suis victime d’un complot fomenté par ma propre famille. C’est pourquoi mon école a été fermée’’, s’était-il défendu.
Pour attester de sa bonne foi, il a expliqué que malgré les accusations portées contre lui, plusieurs personnes ont inscrit récemment leurs enfants à son ‘’daara’’. Mais les déclarations de la partie civile l’ont enfoncé. M. Fall, mineur âgé de 11 ans, la seule victime ayant comparu, a révélé avoir été abusé à plusieurs reprises par son maître coranique. ‘’Cheikh Diop m’enseignait le Coran. Le jour des faits, (un vendredi), il m’a introduit dans sa chambre et m’a contraint à des relations sexuelles avant l’intervention des policiers. Ce n’était pas la première fois. Il a abusé de moi à plusieurs reprises’’, avait narré l’enfant lors du procès tenu le 21 décembre dernier.
OUMAR BAYO BA
