Publié le 22 Jun 2021 - 23:56
VIOLENCES PERPETREES PAR LES ‘’NERVIS’’

Y en a marre annonce des plaintes et appliquera la loi du talion

 

Les membres du mouvement Fouta Tampi/Ensemble sauvons le Fouta, ont tenu, hier, une conférence de presse en compagnie des responsables de Y en a marre, pour dénoncer les violences et les intimidations dont ils ont été victimes lors de la tournée présidentielle dans le Fouta. A cette rencontre, la coordinatrice du mouvement se dit déterminée à donner sa vie pour le salut du Fouta.

 

Dans leur volonté de vulgariser leur combat pour une meilleure prise en compte des aspirations des Foutankés, les membres du mouvement Fouta Tampi/Ensemble sauvons le Fouta entendent multiplier leurs actions de sensibilisation auprès de la société civile. Dans ce sens, ils ont tenu une conférence de presse en compagnie des responsables du mouvement Y en marre, dans le but de dénoncer les harcèlements, intimidations et violences dont sont victimes les membres de Fouta Tampi depuis le lancement de leur mouvement.

‘’Nous sommes venus ici pour dénoncer les tentatives d’intimidation et de harcèlement de la part d’individus non-identifiés. En l’espace de 15 jours, j’ai dû déménager trois fois pour garantir ma sécurité. Nous sommes en droit de clamer notre désaccord devant le sort que réserve le régime de Macky Sall aux dignes fils et filles du Fouta. Mais, à chaque fois qu’on élève la voix, on essaie de nous terroriser. Je veux leur dire que je suis prête à donner ma vie pour le salut du Fouta’’, a clamé la coordinatrice de Fouta Tampi, Fatoumata Ndiaye. 

La détermination chevillée au corps, elle interpelle les autorités religieuses et coutumières pour mettre fin à ce climat de violence qui s’est illustré lors de la dernière tournée présidentielle dans le Fouta, marquée par l’impunité dont bénéficient les nervis. ‘’Nous étions partis à Ourossogui pour manifester pacifiquement avant le passage du cortège présidentiel dans la ville. Mais sur place, les nervis nous ont attaqués et ont molesté plusieurs de nos membres avant de s’emparer de nos portables.  Ils ont aussi arraché les teeshirts floqués du slogan ‘Fouta Tampi’ et poursuivis les manifestants jusque dans les maisons pour les violenter. Le tout sous le regard passif des forces de l’ordre’’, a-t-elle déplorée avec amertume.

‘’Nous avons même vu des nervis avec des grenades offensives s’attaquer à des manifestants. Ils ont blessé plusieurs d’entre eux. Des nervis du maire d’Ourossogui ont aussi attaqué une maison où je m’étais refugiée, après les premières échauffourées.  J’ai dû fuir vers la forêt de Kanel, avant de rejoindre Dakar. Je suis déterminée, car on se bat pour une cause juste. Il faut aller jusqu’au bout’’, a-t-elle répété.

Fatoumata Ndiaye a indiqué qu’elle compte retourner dans le Fouta très bientôt pour sensibiliser les populations sur le combat que mène le mouvement Fouta Tampi. ‘’Nous avons beaucoup de soutiens et tout le Fouta est derrière nous. Nous voulons éveiller les consciences sur les difficultés que rencontrent les Foutankés. Je n’ai jamais été reçu par Macky Sall lors de cette tournée.  Il n’y a aucun opposant qui est derrière notre mouvement’’, a-t-elle fait savoir avec force.

De son côté, le coordinateur de Y en a marre, Alioune Sané, pointe du doigt la responsabilité de l’Etat dans cette montée de la violence liée à l’impunité dont bénéficient les nervis. L’activiste annonce des plaintes au niveau national et international, en accord avec d’autres mouvements de la société civile, pour mettre fin aux agissements des miliciens.

‘’On ne va plus accepter que les activistes soient harcelés ou menacés de mort par des nervis. Désormais, la loi du talion sera la règle. Ainsi, ils feront face à des ripostes à la hauteur de leurs attaques’’, a-t-il menacé, avant d’appeler les forces de sécurité et de défense à se ressaisir. ‘’Nous demandons aux forces de défense et de sécurité, dont le professionnalisme n’est plus à démontrer, d’agir pour mettre ces nervis hors d’état de nuire. Car il ne faut pas oublier que ces nervis sont le symbole de l’échec du système en matière de formation et d’insertion des jeunes. Le recours à des nervis peut conduire à des guerres civiles’’, a-t-il ajouté.

IMAKHFOUZ NGOM

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