Publié le 29 Jan 2016 - 13:06
NOUVELLE GREVE GENERALE DE 72 HEURES

L’acte II des travailleurs des collectivités locales 

Sidiya Ndiaye

 

Les travailleurs des collectivités locales ont décrété à nouveau 72 heures de grève générale à partir de lundi. Cette annonce a été faite hier, lors d’une assemblée générale à la ville de Dakar. Le ministre de la Bonne gouvernance promet un conseil interministériel pour se pencher sur la question. C’est du divertissement, rétorque Sidiya Ndiaye, patron de l’intersyndicale.

 

Les travailleurs des collectivités locales ont renouvelé hier leur mot d’ordre de grève. En assemblée générale dans les locaux de la ville de Dakar, ils ont décrété 72 nouvelles heures de grève générale à partir de lundi prochain 1er février. Le secrétaire général de l’intersyndicale Sidiya Ndiaye dit avoir constaté que ‘’rien n’a bougé’’, en dépit du fait qu’ils sont ouverts au dialogue.

Pourtant, hier, le ministre de la Gouvernance locale, du Développement et de l’Aménagement du territoire a déclaré, en marge d’une cérémonie sur la gestion des ordures, qu’un dialogue serait engagé. ‘’Je vous annonce que, très prochainement, le Premier ministre va organiser un conseil interministériel pour apprécier la grille d’ajustement’’. Abdoulaye Diouf Sarr a révélé par ailleurs que l’Etat accompagne les collectivités locales pour payer les salaires.

Une déclaration qui est loin de suffire à Sidiya Ndiaye et ses camarades. Ces derniers trouvent même que la tutelle n’a pas dit l’essentiel. ‘’Le ministre parle de salaires, comme si le problème se résume aux salaires. Il y a plus sérieux et c’est le statut des personnels des collectivités locales’’, souligne Sidiya Ndiaye. D’après lui, ce point important peine à être solutionné depuis 2011. Ce qui l’oblige, lui et ses camarades, à camper sur leurs positions.

N’empêche que le ministre estime qu’une solution peut être trouvée et que le dialogue n’a jamais été rompu. ‘’La consolidation de l’Acte 3 de la décentralisation passera forcément par la bonne prise en charge des préoccupations des travailleurs’’, dit-il, non sans inviter à un échange permanent. Fort de cette conviction,  Abdoulaye Diouf Sarr pense même que cette grève des travailleurs s’inscrit dans ce processus pour mieux se faire comprendre. ‘’Nous avons effectivement entendu. Nous sommes dans un processus d’échanges et les choses vont bien se passer, dans l’intérêt de l’Acte 3. La première année de mise en œuvre a eu quelques écueils que nous avons compris et que nous sommes en train d’examiner’’, tempère-t-il. Lui qui est d’avis que le partenaire privilégié des travailleurs des collectivités locales, c’est d’abord l’Etat. 

 ‘’Nous voulons un agenda clair’’

Malgré l’annonce de la tenue d’un conseil interministériel, Sidiya Ndiaye ne démord pas. Il se montre même perplexe sur les vraies raisons de cette initiative. ‘’Nous voulons un agenda clair, avec des précisions. Nous ne pouvons plus nous fier à des promesses que les gens ne tiennent pas. A chaque fois qu’ils font ça, c’est pour nous divertir, pour éviter la lutte. Et je crois que les travailleurs ne sont pas prêts à accepter cela’’, avertit Sidiya Ndiaye’’. A l’en croire, la décision est déjà prise et il n’est pas question de reculer. ‘’Nous avons décidé de passer à la vitesse supérieure. Si le conseil interministériel se fait avant cette date et que l’on règle ce problème, tant mieux. Si nous ne voyons rien, nous allons continuer à lutter’’, prévient-il.

Abdoulaye Diouf Sarr répond à Bamba Fall

Le ministre des Collectivités locales, en bon politique, a répondu à Bamba Fall, maire de la Médina, qui soutient que les travailleurs des collectivités locales doivent revenir à la ville de Dakar. Abdoulaye Diouf Sarr n’y voit qu’une position politicienne. ‘’Nous comprenons les travailleurs. Mais, ce que nous ne comprenons pas, c’est que certains maires puissent utiliser ce mouvement des travailleurs pour poser des actes antirépublicains. A ce niveau-là, je crois qu’il faut être clair : la république n’est pas un jeu. Ce n’est pas une propriété personnelle ou privée. La république ne peut pas souffrir d’activisme politicien. Je considère que c’est un acte non républicain. Nous sommes saisis, nous regarderons le dossier de la manière la plus sérieuse et nous aviserons le moment venu’’, a martelé Abdoulaye Diouf Sarr. 

AIDA DIENE

 

Section: 
Normes africaines
GMS au ministre de la santé
DAAKA MÉDINA GOUNASS : La gendarmerie met la main sur 13 personnes et saisit un important matériel
MÉDINA GOUNASS – CÉRÉMONIE OFFICIELLE : Ousmane Sonko s’attaque aux problèmes du Daaka
NOUVEL ARCHEVÊQUE DE DAKAR : Monseigneur André Guèye officiellement installé
ACCIDENTS ET PREMIERS SECOURS : Les défis du système de santé 
DOMESTIQUES ET GENS DE MAISON : Enfin, une reconnaissance légale
MANQUE D'EAU, VOL DE BÉTAIL, MAUVAISE GESTION FONCIÈRE : Gamboul et Gandiaye dans la rue
Touba
Arrestations
SEYDI GASSAMA (DIRECTEUR AMNESTY INTERNATIONAL SÉNÉGAL) "Lorsque vous mêlez votre famille à la gestion du pouvoir…’’
LUTTE CONTRE LE CRIME ORGANISÉ EN AFRIQUE DE L’OUEST : 12 000 véhicules ont été inspectés en deux semaines par Interpol
CRISE DES MEDIAS New deal pour la presse
MARCHÉ PETERSEN M6 fustige le diktat des commerçants étrangers
DÉÇU PAR LE PACTE NATIONAL DE STABILITÉ SOCIALE Le Sytjust reprend la lutte
PACTE DE STABILITÉ SOCIALE, CAHIERS DE DOLÉANCES : Entre espoir et engagement
EN FUYANT LES CRISES HUMANITAIRES DEPUIS 2014 : 52 000 migrants sont morts, selon l’OIM
BRADAGE LITTORAL, RARETÉ RESSOURCES HALIEUTIQUES, SALINITÉ EAUX, COMMANDE PUBLIQUE… : Les maux des secteurs de l’artisanat et de la pêche à Kaolack
AFFAIRE FARBA NGOM : L'acceptation des cautions exigée
THIÈS - CRD SUR LE SECTEUR ÉDUCATIF POUR L’ANNÉE 2024-2025 : Le taux de redoublement est en hausse