Publié le 22 Jun 2017 - 01:39
RECRUDESCENCE DES BRAQUAGES EN PLEIN JOUR A DAKAR

Un consultant en sécurité indexe les banques

 

Si les autorités n’y prennent garde, les Dakarois n’auront plus besoin de regarder des films pour voir des braquages en plein jour. Car, de plus en plus, ces scènes de fiction se passent sous leurs yeux. Latyr Ndour, consultant spécialiste en sécurité, impute cette situation aux responsables des institutions financières qui prennent à la légère la sécurité d’un endroit où ils peuvent garder des millions ou milliards. Très alarmiste, il craint que la situation n’empire. 

 

Les bandits s’enhardissent. Alors qu’on n’a pas encore fini d’épiloguer sur le braquage dont a été victime, lundi en début de matinée, l’agence Crédit mutuel sénégalais (CMS) de Liberté VI, une autre institution financière sise à la Médina a reçu hier matin l’assaut de trois assaillants. Sans doute, les mêmes. En tout cas, ces deux cas sont les énièmes braquages en pleine journée auxquels les Dakarois assistent ‘’live and direct’’, à savoir loin des écrans de téléviseur, depuis un bon bout de temps. C’est pour dire que le phénomène a pris une ampleur qui inquiète beaucoup de Sénégalais qui craignent que la capitale sénégalaise ne soit transformée en Far west. Le consultant spécialiste en sécurité, Latyr Ndour, analyse le phénomène.

‘’Je ne dirais pas qu’il n’y a pas de sécurité à Dakar’’, déclare le consultant d’emblée. Toutefois, ces attaques en plein jour l’interpellent. Car, selon lui, il y a à craindre, vu le nombre de braquages notés et le mode opératoire des braqueurs. Latyr Ndour constate que les usagers des banques sont exposés. ‘’Quand vous êtes titulaire d’un compte bancaire, vous ne savez pas quand vous serez au mauvais endroit et au mauvais moment’’, relève-t-il. Avant de s’en prendre aux responsables des institutions financières qui, à son avis, ne mesurent pas le danger, sinon, ils auraient mis les moyens nécessaires pour assurer les locaux de leurs structures. ‘’Je vois que les gens considèrent ces braquages comme des faits divers. A chaque fois, chacun se dit que ce n’est pas moi. Le problème se situe au niveau des institutions financières qui prennent à la légère leur sécurité. On ne peut pas gérer des milliards et prendre une modique somme pour l’attribuer à la sécurité. C’est paradoxale !’’ fulmine notre interlocuteur.

D’autre part, le consultant pointe du doigt le choix même des hommes préposés à la sécurité. A ce propos, il fustige le fait que les banques recrutent des gens sans même connaître leur profil. Toujours critique à l’endroit des responsables des institutions financières, M. Ndour ne comprend pas que ces derniers ne puissent pas faire une évaluation de leur dispositif de sécurité, d’autant plus que les malfrats le font toujours, avant de passer à l’acte. ‘’Les braqueurs évaluent ce que les institutions ont comme système, pour voir si c’est du solide ou non. Donc, les banques devraient faire autant’’, souligne le consultant qui prédit un accroissement du phénomène.  ‘’Je l’ai toujours dit. Ces braquages vont crescendo’’, prévient-il.

En effet, d’après lui, actuellement, on est au niveau du maillon faible, notamment, les petites banques, c’est pourquoi il n’y a pas de mort d’homme. Mais, poursuit-il, ‘’le jour où ce maillon va finir, ils vont attaquer la cible dure et, à ce moment, il y aura échange de feu entre forces de l’ordre et malfrats. C’est là où il y aura mort d’homme et personne n’est à l’abri. Avec le braquage de Liberté VI, la balle qui a atteint le cheval pouvait toucher le charretier ’’.

Réformer le secteur de la sécurité privée

Tout compte fait, face à ces attaques qui se multiplient, le spécialiste préconise la réforme du secteur de la sécurité privée. Plus exactement, M. Ndour plaide pour un nivellement des forces publiques et privées, dès lors qu’il est impossible de mettre un gendarme ou policier derrière chaque citoyen. ‘’Il faut au moins faire une réforme et essayer de voir comment renforcer les forces de la sécurité privée et, à ce moment, elles pourront prendre en charge la sécurité de ces institutions financières et d’autres secteurs’’, insiste-t-il. Car, selon son argumentaire, le dispositif sécuritaire est fébrile au niveau des banques et les forces de l’ordre préposées devant les grandes banques sont plus préparées pour des actes terroristes. Or, dit-il, ceci ne concerne pas le grand banditisme. ‘’Ce n’est pas qu’elles ne peuvent pas le combattre, mais elles ne s’y attendent pas’’, précise Latyr Ndour. 

FATOU SY

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