Randgold ‘’brille’’ d’espoir

Après 22 ans de présence au Sénégal, Randgold est plus que jamais proche de l’exploitation. Une nouvelle découverte est venue remplir d’espoir les cœurs des dirigeants, en attendant les lingots dans les dépôts. Le mois de juin 2018 sera celui de la vérité pour la compagnie.
Le mois de juin 2018 est une date importante dans l’activité de la société minière Randgolg au Sénégal. C’est à cette date que la compagnie décidera si elle va exploiter ou non les mines d’or découverts dans le Sénégal oriental. La révélation a été faite hier par le Président directeur général du groupe, Mark Bristow, à travers une conférence de presse. Ce délai correspond au temps nécessaire pour faire l’étude de faisabilité. Mais il faut dire qu’il y a peu d’éventualité que les dirigeants décident de tourner le dos au gisement, du fait du caractère prometteur de la suite, avec une nouvelle découverte à Sofia. Cette nouvelle opportunité permettra de combler tout ce qu’il y avait comme déficit qui rendait impossible l’exploitation.
Présent au Sénégal depuis 1995, Randgold a été dans l’exploration pendant plusieurs années. Mais ses découvertes se limitaient à des gisements de 10 voire 15 tonnes d’or. Il a fallu attendre l’année 2004 pour qu’elle fasse sa première grande découverte, Massawa. Seulement, il y avait des contraintes pour l’exploitation, notamment la difficulté d’extraire l’or du fait de la complexité géologique du site. Mais il y avait surtout le fait que la quantité n’était pas jugée suffisante pour assurer la rentabilité. ‘’A l’état actuel des choses, Massawa a une réserve de 2,6 millions d’onces exploitable, avec un taux de retour sur investissement de 18% à un prix de l’or de 1 000 dollars par once. Ce qui correspond un peu en deçà de nos critères d’investissement, à savoir une réserve de 3 millions d’onces et un TRI (taux de rendement interne) de 20%’’, lit-on dans le texte préliminaire. En d’autres termes, Randgold a besoin d’une mine qui fait 3 millions d’onces, soit 90 tonnes d’or, pour s’engager dans l’exploitation. Présentement, l’or se chiffre à 85 tonnes. Il fut un temps où il était même question de vendre Massawa. Car le PDG et son équipe pensent qu’il ne sert à rien d’exploiter une mine non rentable. Il faut suffisamment de réserve pour faire des bénéfices, après le temps des incertitudes et des erreurs.
Aujourd’hui, cela semble être une vieille histoire. Car les gisements sont sur le point d’être rentables avec la découverte d’une autre mine, Sofia, située à 11 kilomètres de la première. Ces réserves permettront de combler le gap qui manque pour atteindre les normes de la société. Au-delà de Sofia, il est prévu également d’intégrer les autres sites de moindre envergure précédemment découverts. Ce qui permettra à coup sûr d’atteindre le volume recherché, si ce ne sera pas plus.
Car les responsables ont avoué à demi-mots que quand une découverte est faite, il y a possibilité qu’elle soit suivie d’une autre. La Compagnie, tout en affirmant avoir investi à ce jour 85 millions de dollars (50 milliards), déclare en même temps n’avoir pas encore sorti une once des terres. La société entend d’ailleurs poursuivre ses investissements dans le futur. ‘’Massawa n’est pas le début de la fin. Nous avons fait 22 ans, nous espérons être là dans les 20 ans à venir’’, déclare M. Bristow. C’est dans ce cadre que Randgold cherche un permis pour Bambagui, situé à la frontière avec le Mali à côté de deux mines de dimension internationale découverte dans ce pays voisin du Sénégal. Il y a donc de fortes chances qu’il y ait un prolongement. C’est du moins ce que pensent les managers de Randgold.
BABACAR WILLANE