Publié le 14 Sep 2017 - 23:37
ASSISES DU SECTEUR DE LA PECHE ARTISANALE

Le procès des industries de fabrication de farine de poisson

 

Les assises du secteur de la pêche artisanale ont réuni, hier à Mbour, des acteurs du Sénégal, de la Gambie, de la Mauritanie, de la Guinée Bissau et de la société civile. Les industries de fabrication de farine de poisson et leurs nuisances ont été au cœur des débats.

 

‘’Il y a une urgence. Nos poissons, nos sardinelles, partent en fumée, en farine, en huile, pour l’alimentation des animaux aussi bien terrestres [porcs, poulets…], que marins’’. C’est le cri du cœur lancé, hier à Mbour, par Gaoussou Guèye, président de l’Association pour la Promotion et la Responsabilisation des Acteurs de Pêche Artisanale de Mbour [Aprapam] devant une parterre d’acteurs venus de la Gambie, de la Guinée Bissau, de la Mauritanie et du Sénégal. En effet, les usines de production de farine et d’huile de poisson s’implantent de plus en plus dans les communautés côtières ouest africaines. Et hantent le sommeil des acteurs de la pêche artisanale qui ne parviennent plus à gagner honorablement leur vie. D’après les chiffres, la production mondiale va à 46% à l’aquaculture, 24% à l’alimentation des porcs, 22% aux ruminants, animaux domestiques [volaille] et produits pharmaceutiques et 08% vont dans la fabrication de l’aliment d’aquaculture. ‘’Aujourd’hui, en raison d’une demande accrue sur les principaux marchés internationaux, offrant des prix très rémunérateurs, les usines de farine de poisson se multiplient, notamment en Afrique de l’Ouest. Au Sénégal, il y a maintenant une dizaine d’usines agréées, et en Mauritanie, leur nombre est passé de 6 à 23, depuis 2010, puis à 29 en 2015. Deux usines viennent d’être construites en Gambie’’, précise Gaoussou Guèye.

Cette situation alarmante du secteur halieutique interpelle les acteurs qui, pendant une longue journée, ont listé les maux causés par ces entreprises de transformation. L’accélération de la surexploitation des ressources halieutiques, l’accentuation de l’insécurité alimentaire dans les régions côtières et à l’intérieur de nos pays, les répercussions sur l’emploi, les nuisances environnementales et le danger pour la santé publique par les éléments nocifs dans l’air et dans le milieu ambiant, entre autres, sont autant de désagréments causés par ces usines de production de farine de poissons. ‘’Une bonne partie de la pêche qui était destinée à la consommation humaine est détournée pour contribuer à l’alimentation d’animaux d’élevage, surtout dans les pays occidentaux et asiatiques. Ces usines souvent à capitaux étrangers fournissent peu d’emplois et contribuent très peu au développement du pays. Les rejets sont gênants et toxiques et peuvent être à l’origine de nombreuses pathologies telles que les allergies, l’asthme, les affections respiratoires etc…’’, liste le président.

Ainsi, l’Aprapam, le Conseil National Interprofessionnel de la Pêche Artisanale (Conipas) et la Confédération Africaine de Organisations de Pêche Artisanale (Coapa) comptent identifier les demandes qui seront communiquées aux autorités et à toutes les parties prenantes.  

KHADY NDOYE [MBOUR]

 

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