Publié le 1 Aug 2021 - 11:22
RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE

Le péril climatique inquiète les chercheurs

 

Les scientifiques prédisent ‘’une souffrance humaine indescriptible’’, si les pays n’optent pas pour des changements durables dans la gestion des ressources naturelles.

 
 
La recherche scientifique révèle qu’à la date du 29 juillet 2021, l'humanité a déjà consommé la totalité des ressources que la terre peut générer en une année entière. A cet effet, moins de deux ans après avoir déclaré l'urgence climatique, les chercheurs se sont une nouvelle fois penchés sur le cas de notre planète. Selon ces experts, ‘’le changement climatique est en cours. Il s'accélère même plus rapidement que prévu par nombre d'entre nous’’ et la terre fait aujourd'hui ‘’face à une urgence climatique claire et non équivoque ‘’. Tel était la conclusion d'un rapport rédigé par l'équipe du scientifique William Ripple et signé par plus de 11 000 scientifiques issus de 153 pays, en novembre 2019. Le chercheur à l’Université de l’Orégon (États unis) avait prédit ‘’une souffrance humaine indescriptible’’, si les changements profonds et durables visant à limiter nos émissions de gaz à effet de serre ne deviennent pas une priorité.
 
‘’40 ans de négociations n’y ont rien fait’’
 
Examinant les signes vitaux qu'ils avaient déjà étudiés en 2019 et récoltant 3.000 signatures supplémentaires, ils notent une augmentation des catastrophes liés au climat  : inondations dévastatrices, pics de chaleur, tempêtes extrêmes et feux de forêt sans précédent. 2020 a aussi été la deuxième année la plus chaude, depuis le début des relevés. Alors que les cinq années les plus chaudes ont été enregistrées depuis 2015. Et trois gaz à effet de serre (le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et le protoxyde d'azote (N2O) ont atteint des concentrations records en 2020 et en 2021. ‘’40 ans de négociations n'y ont rien fait. Nous avons continué à nous comporter comme si de rien n'était’’, constate William Ripple.
 
En outre, l'acidification des océans frôle elle aussi un niveau record, menaçant notamment les récifs coralliens. En avril 2021, la moyenne hebdomadaire de la concentration de dioxyde de carbone a, pour la première fois, atteint un niveau de 420 parties par million (ppm). La concentration la plus élevée jamais mesurée.  Toutefois, la pandémie de Covid-19 a bien fait diminuer l'utilisation de combustibles fossiles dans le monde, mais selon les chercheurs, l'une des leçons majeures à en retirer, c'est que même une diminution colossale des transports et de la consommation ne suffit pas. L’autre aspect positif non négligeable, c’est que les subventions accordées aux énergies fossiles ont atteint de bas niveaux records et le désinvestissement dans les carburants fossiles s’est accru.
 
Au-delà des émissions de gaz, l’homme est acteur de la déforestation, du braconnage, de l’exploitation minière, de l’agriculture intensive et de l’usage des pesticides. Autant d’actions agressives à l’origine du réchauffement global de la planète. ’’Les politiques visant à atténuer le réchauffement climatique ne devraient pas être axées sur le soulagement des symptômes, mais sur la lutte contre la cause profonde : la surexploitation de la terre. La seule manière d'assurer la durabilité à long terme de la civilisation humaine et de donner aux générations futures, la possibilité de prospérer ’’, soulignent les chercheurs.
 
L’ urgence de la suppression des énergies fossiles
 
Ainsi les scientifiques pointent plusieurs grands domaines dans lesquels des mesures immédiates devraient être prises pour ralentir les effets du réchauffement de la planète. Et le secteur de l’énergie est en première ligne. Ils appellent bien à un remplacement immédiat des combustibles fossiles par des ressources renouvelables. Pour y parvenir, ils suggèrent de supprimer les subventions aux entreprises fortement émettrices de CO2 et d'imposer des redevances sur le carbone suffisamment dissuasives. Une mesure qui devrait permettre la décarbonisation de l’industrie et de la consommation. L’équipe recommande aussi de protéger, et le cas échéant de restaurer, les écosystèmes susceptibles de stocker le CO2 atmosphérique. Comme les forêts, les prairies ou les mangroves.
 
Si le Sénégal est en plein dans la restauration de ces écosystèmes et que le secteur de l’énergie, à travers le programme ‘’Ecofridges Sénégal’’, il se trouve que le pays s’apprête à produire du pétrole et du gaz, dès 2024. Des combustibles fossiles, à remplacer pour la sauvegarde de l’environnement. Pour preuve, la priorité absolue, selon les chercheurs, reste de mettre en place des politiques de ’’réductions immédiates et drastiques ’’ de nos émissions de gaz à effet de serre. Car même si les États se sont engagés à ’’reconstruire en mieux’’ le monde, après la crise sanitaire, seulement 17 % des fonds alloués à la relance début mars 2021 allaient vers des ’’ politiques vertes’’. De leurs travaux, on retient que la limitation des émissions polluantes  permettrait, à elle seule, de réduire de plus de 50 % la tendance au réchauffement à court terme.
 
Les scientifiques encouragent notamment à un changement d'habitudes alimentaires. Il va falloir limiter le gaspillage alimentaire mais aussi manger plus de plantes et consommer moins de produits d'origine animale. Ceci réduirait considérablement les émissions de méthane et d'autres gaz à effet de serre et libérerait des terres agricoles pour la production de nourriture humaine plutôt que d'aliments pour le bétail.
 
EMMANUELLA MARAME FAYE

 

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