Les combats du ministère de l'Environnement

Lutter contre les inégalités et les disparités entre les sexes. C’est l’objet de l’atelier organisé, hier, autour de la validation de la stratégie genre du secteur de l'environnement et du développement durable.
Il est important de prendre la dimension genre dans les politiques des entreprises, des ministères. Le département de l’Environnement et du Développement durable en est bien conscient. C’est pour cela qu’il a organisé, hier, un atelier sur la stratégie genre. A cette occasion, le directeur de la Planification et de la Veille environnementale, Colonel Boucar Ndiaye, a fait savoir que le but de cet atelier est d’examiner le rapport sur la stratégie genre du secteur de l'environnement et du développement durable.
"Parlant du secteur de l'environnement et du développement durable, ça concerne toutes les activités du développement qui ont un impact ou qui sont impactées par l'environnement. Dans ce cadre, on a voulu asseoir une politique qui tient compte beaucoup plus du genre, notamment la cible vulnérable que constituent les femmes. Parce qu'on constate que, de manière générale, elles sont victimes de l'ensemble des actions qui sont menées, s'il n'y a pas une différenciation entre les possibilités des hommes ainsi que des jeunes, des enfants et notamment des jeunes filles en matière d'accès aux services, en matière de bénéfices tirés des activités menées. Et c'est pour corriger tout cela qu'on a jugé nécessaire de réfléchir autour d'une stratégie qui puisse corriger ces inégalités et disparités dans les activités menées au niveau national", a soutenu le colonel Boucar Ndiaye.
Il est convaincu que "la place de la femme est très importante dans toutes les activités que (nous) menons. Tout ce qui a trait à la mobilisation, c'est d'abord les femmes et même pour certaines activités assez spécifiques liées au reboisement, à la cueillette, à la valorisation des produits forestiers, à la conservation, les femmes sont toujours au premier plan".
Le directeur de la Planification et de la Veille environnementale au ministère de l'Environnement a cependant indiqué qu'"en terme d’avantages, de facilitation d'accès au service, elles ne sont pas très privilégiées, d’où l'objet de cet atelier, de cette réflexion qui fera en sorte que la femme puisse être reconnue comme un élément essentiel, un maillon essentiel dans la politique environnementale ne serait-ce que pour faciliter, alléger les souffrances, leur permettre d'avoir des moyens de subsistance plus aisés. Un effort est en train d'être réalisé pour qu’à tout point de vue, la place des femmes soit reconnue".
D'après M. Ndiaye, au niveau central, il y a des femmes qui sont nommées à des postes de responsabilité et même parmi les acteurs locaux. "Nous avons vu également dans le cadre de l'exploitation forestière, il y a des groupements et des organisations qui sont typiquement dirigés par les femmes et les profits qui sont générés par ces activités reviennent à des groupements féminins".
Rôle des femmes dans l’adaptation aux changements climatiques
Ndèye Fatou Diaw Guèye, Team leader chargée du Portefeuille environnement au Pnud, a souligné qu'en prenant en compte la dimension environnementale, il faut veiller à la question de l'éthique et de l'égalité de genres. "C'est tout le sens que nous donnons à cet appui d'accompagnement que nous faisons au secteur de l'environnement, pour que le secteur puisse disposer d'une stratégie du secteur de façon globale".
Madame Guèye de rappeler qu’il ne s'agit pas d'une stratégie du ministère de l'Environnement, mais d’une stratégie qui doit mettre l'accent sur tous les secteurs de développement qui interviennent sur les questions de l'environnement et pour veiller à ce que ces questions soient bien prises en compte au niveau sectoriel. "Je pense que c'est la première fois que le secteur de l'environnement se dote d'une stratégie et c'est important que tous les acteurs soient mis à niveau par rapport au contenu de ce rapport, que chacun puisse le défendre, porter les activités qui sont proposées dans cette stratégie pour qu’au niveau des différents secteurs, qu'on puisse les mettre en œuvre", a fait savoir Ndèye Fatou Diaw Guèye.
Avant d'ajouter : "Nous sommes au côté du ministère de l'Environnement depuis très longtemps sur plusieurs questions, notamment aux questions d'adaptation aux changements climatiques, sur la gestion de la biodiversité et nous voyons le rôle de ces femmes dans la mise en œuvre de ces projets au niveau local. C'est pourquoi il est important qu'on puisse analyser cette dimension en profondeur."
Fatima Zahra Diallo (stagiaire)