Publié le 26 Jan 2024 - 18:50
RESPECT DE LA VIE PRIVÉE

Le sermon du président Sall

 

Président hier la cérémonie de rentrée solennelle des Cours et Tribunaux, le président de la République a insisté sur la nécessité de faire respecter la vie privée des citoyens, tout en rappelant les restrictions liées notamment à l'impératif sécuritaire.

 

La protection de la vie privée était, hier, au cœur de la rentrée solennelle des Cours et Tribunaux. Pour le président de la République, la problématique interpelle tous les acteurs : pouvoirs publics, secteur privé et citoyens. Elle met en lumière ‘’la nécessité d’assurer l’équilibre entre le principe de liberté et l’impératif de protéger ce qui relève de la sphère privée’’.

Aujourd'hui, constate Macky Sall pour le déplorer, ‘’nul n’est épargné’’ par le phénomène, ‘’à telle enseigne qu’on peut légitimement se demander ce qui reste de la vie privée, surtout lorsque tel ou tel aspect qui en relève est utilisé dans une volonté manifeste de nuire’’.

Ceci est d'autant plus problématique qu’avec le développement des nouvelles technologies, la vie privée est plus que jamais exposée. Le chef de l’État a ainsi relevé ‘’la nécessité de concilier les avancées technologiques et l’exigence de protéger les droits fondamentaux attachés à la vie privée’’.  

Depuis quelques années, le Sénégal a renforcé son dispositif législatif et institutionnel pour mieux prendre en charge la problématique. Se pose désormais la question de leur adéquation avec le contexte actuel. ‘’En somme, indique le président Sall, il s'agit surtout d’adapter notre cadre juridique en corrigeant ses imperfections et en anticipant sur les besoins futurs, au moment où nous entrons de plain-pied dans l’ère de l’intelligence artificielle’’.

Au chapitre des réformes majeures mises en œuvre par l'État, il y a la Commission de protection des données personnelles, le Code des communications électroniques, de même que la modification du Code pénal.  

Pas seulement à l'État

Selon le président de la République, la protection de la vie privée n’incombe pas seulement aux pouvoirs publics. ‘’Elle s’impose aussi au milieu socioprofessionnel privé pour préserver l'équilibre entre le travail et la vie personnelle, et établir une relation de confiance et de respect mutuels entre l’employeur et l’employé’’, soutient le chef de l'État qui insiste également sur la nécessité de respecter la vie privée dans les procédures judiciaires.

Ainsi, selon Macky Sall, l'État du Sénégal attache un grand intérêt à la protection de la vie privée. Mais cette protection n'est cependant pas absolue. Le président Macky Sall est revenu sur les possibles limitations, ‘’notamment pour des fins d’intérêt général, pour assurer la sécurité des personnes et des biens ou pour réprimer certaines formes de criminalité’’.

Ces restrictions doivent cependant être justifiées par les circonstances. À ce propos, il invoque ‘’la lutte contre le terrorisme, la cybercriminalité et la criminalité organisée dont les modes opératoires sortent de l’ordinaire’’.

Dans le même esprit, s'inscrit, selon le président du Conseil supérieur de la magistrature, la loi 2016-33 du 14 décembre 2016 qui ‘’autorise des mesures spécifiques pour la collecte et le traitement d’informations relevant d’activités de renseignement’’. Car, affirme-t-il, ‘’par ses fonctions régaliennes dont il a seul le monopole, l’État est le garant de l’ordre et de la sécurité publics… Je pense en particulier aux impératifs de sécurité nationale’’.

Au-delà des textes, le président de la République insiste sur l’éthique et la morale individuelle pour préserver la vie privée. Macky Sall invite ainsi les uns et les autres à plus de responsabilité. ‘’Il me semble que c’est lorsque chacun a pleinement conscience de ses propres responsabilités vis-à-vis du contrat social que la vie privée et l’intérêt général sont mieux protégés’’.

Pour lui, il n'est point besoin de recourir à Rousseau pour justifier une telle exigence. ‘’Je pense plutôt à nos propres valeurs de culture et de civilisation qui nous enseignent les vertus et lois de la vie en société : am jom, am jaanu biir, am ngor, am kersa ak teggin, saangg soutoureu’’.

Ces valeurs, souligne-t-il, constituent ‘’autant de barrières morales à ne pas franchir, par respect pour la dignité humaine’’.

Mor AMAR

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