Publié le 6 Nov 2020 - 14:29
ÉTATS-UNIS

La Pennsylvanie au centre de l'attention et des recours juridiques

 

Les républicains appellent à l'arrêt du dépouillement des votes à distance dans l'Etat de Pennsylvanie. Retour sur le conflit juridique entre républicains et démocrates, dans cet Etat qui pourrait décider du résultat de l'élection présidentielle américaine.

 

L’Etat démocrate de Pennsylvanie est au cœur de l’imbroglio juridique de l’élection du président des Etats-Unis, cette année. Joe Biden et Donald Trump comptent tous les deux sur les 20 grands électeurs de l’Etat. Les résultats partiels le soir de l’élection donnaient Trump en tête, mais le décompte des votes à distance tend à inverser la tendance.

Dès lors, les républicains réclament l’arrêt du dépouillement, considérant les votes à distance frauduleux. Une situation prévisible, que Bernie Sanders avait bien anticipée le 23 octobre dernier, dans une interview à Jimmy Fallon.

En réalité la bataille s’est engagée bien avant l’élection. Fin 2019, la Pennsylvanie a assoupli ses règles concernant le vote à distance. Un succès populaire, puisque trois millions de personnes se sont inscrites pour utiliser cette méthode de vote. Une décision qui déplaît fortement aux républicains et donne lieu à une bataille juridique et politique entre les deux partis. A tel point qu’aucun accord n’a été trouvé pour traiter ces bulletins avant le jour du vote, comme cela se passe dans d’autres Etats.

Autres points de débat : la validité des bulletins. Les républicains ont ainsi obtenu que ne soient comptés que les votes envoyés dans deux enveloppes, l’une extérieure avec l’adresse et l’autre intérieure protégeant le bulletin. Une manière de réduire le nombre de votes par correspondance.

Au moins deux autres de leurs recours n’ont pas abouti. Ainsi, les bulletins arrivés jusqu’à trois jours après le vote seront pris en compte, du moment que le cachet de la poste est bien du 3 novembre. Par ailleurs, l’agence de presse américaine AP rapporte que les républicains ont aussi échoué à interdire aux personnes dont le vote à distance avait été refusé de venir déposer un bulletin dans l’urne.

Aucun des deux candidats ne veut lâcher l’affaire. En 2016, Donald Trump avait emporté la Pennsylvanie par moins de 1 % des voix. Des avocats et des observateurs sont déployés pour trouver la moindre faille dans le système.

Les républicains ont déjà déposé un recours pour obtenir la suspension du dépouillement en Pennsylvanie. ‘’Nous agissons en justice pour suspendre le dépouillement, en attendant plus de transparence’’, a indiqué Bill Stepien, le directeur de campagne. Une démarche vertement critiquée par le gouverneur de Pennsylvanie, Tom Wol : ‘’Cela va à l’encontre des principes de notre démocratie. […] Ces tentatives d’altérer le processus démocratique sont honteuses. […] Nous devons nous assurer que ce sont les électeurs qui choisissent leurs dirigeants et non les dirigeants qui choisissent leurs électeurs.’’

Lors d’une conférence de presse, l’avocat du président sortant, Rudy Giuliani, a, lui, estimé que ‘’120 000 bulletins en Pennsylvanie’’ pourraient être contestés : ‘’Autant que je sache, [ces bulletins] pourraient venir de Mars ou du Parti démocrate. Joe Biden pourrait avoir voté 50 fois, ou 5 000.’’

Ces recours doivent passer par la justice de l’Etat avant de potentiellement remonter à la Cour suprême, comme en 2000, quand celle-ci était intervenue pour stopper le recomptage des voix en Floride et valider la victoire de George W. Bush. Mais malgré les nominations de juges républicains par Donald Trump durant son mandat, ‘’il est très difficile d’anticiper la décision qu’elle rendrait, tant la situation est différente de la présidentielle de 2000, même si Donald Trump veut la transposer à aujourd’hui’’, explique à ‘’Libération’’ Idris Fassassi, Professeur de droit public à l’université d’Amiens et spécialiste des Etats-Unis.

liberation.fr

 

Section: 
ISRAËL-IRAN : Guerre préventive ou civilisationnelle ? 
EMPLOIS DANS LE MONDE EN 2025 : 53 millions seront créés, soit sept millions de moins que prévu
DIOMAYE PRESSENTI, BIO DÉSIGNÉ : Les coulisses d’un choix inattendu à la tête de la CEDEAO
YUVAL WAKS (AMBASSADEUR D’ISRAËL AU SÉNÉGAL) : ‘’S’il y a une réaction de l’État du Sénégal…’’
CRISE AU MOYEN-ORIENT ET ENVOLÉE DU BRUT : Le paradoxe pétrolier sénégalais
CONFLIT ENTRE ISRAEL ET L’IRAN : Péril sur l'ordre international
CYBERCRIMINALITE – DEMANTELEMENT RESEAU DE VOLEURS : Interpol neutralise plus de 20 000 adresses IP
MOUHAMADOU BASSIROU POUYE, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL AFRICAIN DU CONSEIL D’AFFAIRES CHINE-AFRIQUE DE YIWU : ‘’La visite du Premier ministre va incontestablement redynamiser les échanges bilatéraux’’
En Afrique, le « travel ban » à géométrie variable de Donald Trump
SHARREN HASKEL (VICE-MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES D'ISRAËL) : "Si le Hamas nous rend les otages, il y aura la paix, sinon..."
CAUSE PALESTINIENNE : Les “amis de la Palestine” fustigent l'interdiction de leur sit-in
ISRAËL-IRAN : La Palestine au cœur d’une bataille d’influence diplomatique… sur le sol sénégalais
LE SAHEL DEVENU ÉPICENTRE DES MENACES TERRORISTES : L’Africom reconfigure sa stratégie 
WOODSIDE ENERGY PORTE PLAINTE CONTRE LE SÉNÉGAL : Un contentieux fiscal aux portes du Cirdi
SIDI OULD TAH À LA TÊTE DE LA BAD : Une victoire géopolitique
VISITE OFFICIELLE DE SONKO AU BURKINA FASO : Sous le sceau de la sécurité et de la souveraineté
Guerre en Ukraine : Des discussions trilatérales prévues à Istanbul ce vendredi
IBRAHIMA TRAORE, FIGURE CLIVANTE : Le Burkina Faso au cœur d’un débat sénégalais
Sénégal–France : Le retour du dialogue dans un partenariat à réinventer
Ukraine : Fin de la réunion de crise des Européens à Paris, divisés sur l'éventuel envoi de troupes