La fréquence des arrêts cardiaques au cœur des préoccupations

La société sénégalaise de cardiologie (Sosecar) organise, du 8 au 10 décembre, son 4ème congrès national, conjointement avec le Cours panafricain de cardiologie interventionnelle (Pafcic). Ces spécialistes vont débattre sur plusieurs sujets, notamment la prise en charge des arrêts cardiaques et sur ‘’cœur et diabète’’.
‘’La cardiologie interventionnelle en Afrique, défis et perspectives’’, c’est le thème du 4ème congrès de la Société sénégalaise de cardiologie (Sosecar) qui se tiendra à Dakar, du 8 au 10 décembre 2016. Ainsi, lors de cette rencontre, la question de la prise en charge des arrêts cardiaques sera abordée. ‘’Les arrêts cardiaques sont de plus en plus fréquents et tout retard dans la prise en charge augmente la mortalité. Toute minute de perdue correspond à 10 minutes de chance de survie de perdue. La formation des populations et du personnel soignant aux gestes d’urgence, la disponibilité des médicaments et des équipements d’urgence comme les défibrillateurs sont importants et feront l’objet d’échanges entre cardiologues, spécialistes de médecine d’urgence, médecins généralistes et personnel paramédical’’, annonce le Professeur Abdou Bâ.
Un des autres sous-thèmes de ce 4ème congrès est ‘’cœur et diabète’’. Il sera également débattu. Son choix, explique le cardiologue, se justifie, d’une part par la fréquence et l’émergence du diabète dans nos pays, d’autre part, par la fréquence des maladies cardio-vasculaires chez le diabétique. ‘’Les maladies du cœur représentent la principale cause de décès chez le diabétique. 2/3 des gens atteints de cette maladie sont hypertendus et ont un excès de cholestérol. Le risque de décès par maladie du cœur, la fréquence des crises cardiaques, de l’insuffisance cardiaque ou des accidents vasculaires cérébraux sont multipliés par 2 ou 3, chez le diabétique’’, fait remarquer le Pr Bâ.
Cardiologie interventionnelle
Le congrès verra aussi le Cours panafricain de cardiologie interventionnelle (Pafcic). Cette cardiologie interventionnelle correspond aux différents actes techniques non chirurgicaux et non médicaux (mesures d’hygiène, médicaments) permettant de prendre en charge les maladies du cœur, renseigne le Professeur Abdou Bâ. Elle comporte, dit-il, plusieurs volets dont l’angioplastie coronaire qui permet de déboucher les artères du cœur en y mettant un ressort facilitant la circulation du sang ; la cardiologie interventionnelle pédiatrique ou congénitale qui intéresse les malformations de l’enfant survenant généralement dès la naissance ; ou la valvuloplastie qui constitue, au traitement des anomalies, des valves cardiaques qui sont les portes permettant le passage du sang d’une partie du cœur à l’autre.
‘’La cardiologie interventionnelle est une technologie moderne embrassant de vastes domaines de la cardiologie et ayant connu de remarquables avancées, ces dernières années. L’Afrique a été jusqu’ici en retard par rapport à cette technologie. Récemment, des progrès intéressants ont été enregistrés au Sénégal, avec l’acquisition de salles d’angiographie numérisées et le développement de l’angioplastie coronaire de la cardiologie pédiatrique et de l’arythmologie’’, explique le Pr Bâ. L’expérience sénégalaise, ajoute le cardiologue, sera ainsi confrontée, lors de ce congrès, à celle des autres pays d’Afrique subsaharienne, du Maghreb et aussi d’Europe, d’Asie et d’Amérique. ‘’Tous les aspects de la discipline seront analysés à la loupe. Le congrès étudiera les questions relatives à l’organisation de la prise en charge des maladies cardio-vasculaires aux différents niveaux de la pyramide sanitaire’’, fait-il savoir.
VIVIANE DIATTA