Publié le 24 Mar 2023 - 14:24
ACCÈS UNIVERSEL À L’EAU

Le monde encore loin des cibles, selon Serigne Mbaye Thiam

 

Il reste encore des pas à faire, en ce qui concerne l'accès universel à l’eau. C’est la conviction du ministre de l'Eau et de l'Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, qui prenait part, hier, à New York, au débat général de la Conférence des Nations Unies sur l’eau.

 

Le ministre de l'Eau et de l'Assainissement a pris part, hier, au débat général de la Conférence des Nations Unies sur l’eau, à  New York. Près d’un demi-siècle après la première conférence de l’ONU sur l’eau et à sept ans de l’échéance des Objectifs de développement durable (ODD), le constat est, selon Serigne Mbaye Thiam, que le monde est encore loin des cibles en matière d’accès universel à l’eau et à l’assainissement.

"Devons-nous pour autant nous résigner, lorsque 2,2 milliards de personnes n'ont pas accès à l'eau potable, plus de la moitié de la population mondiale manque de services d'assainissement, 80 % des eaux usées dans le monde sont rejetées dans l’environnement sans traitement préalable, les changements climatiques continuent d’amplifier les événements extrêmes liés à la sécheresse et aux inondations, la compétition pour l’accès à la ressource eau risque d’augmenter les conflits ? C’est donc dire que les attentes sont énormes. Chaque souffle de la terre et chaque espérance des communautés interpellent les décideurs pour des actions concrètes face aux défis de l’eau. Nous avons reçu la terre en héritage ; nous avons le devoir de la laisser en héritage aux générations futures. À cet effet, il nous faut certes investir, en termes de ressources financières, mais nous devons surtout investir en termes de mobilisation collective", s'est interrogé le ministre.

D'après Serigne Mbaye Thiam, les populations du monde ont reçu la terre en héritage, raison pour laquelle elles ont le devoir de la laisser en héritage aux générations futures.

À cet effet, selon lui, il faut certes investir, en termes de ressources financières, mais le monde doit surtout investir en termes de mobilisation collective. La  communauté internationale peut compter sur l’engagement du Sénégal pour relever les défis de l’eau. À ce titre, il a rappelé que le Sénégal a mobilisé des financements importants pour la construction d'ouvrages d'adduction d'eau et d'assainissement qui ont considérablement accru les capacités de production d’eau et de traitement des eaux usées, avec des taux d’accès à l’eau de près de 99 % en zone urbaine et de 95 % en milieu rural.

L’engagement du Sénégal autour de l’accès à l'eau, aux yeux de Serigne Mbaye Thiam, est indissociable de sa foi en la coopération. C’est tout le sens qu’il faut donner à l’appartenance du Sénégal à l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) et à celle  pour la mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG).

"C’est pourquoi le Sénégal invite à considérer le seul choix qui vaille : le choix de la coopération. C’est le choix de la paix et de la prospérité partagée, comme l’avait si bien rappelé le président Macky Sall, lors du lancement de l’Initiative eau-paix-sécurité en novembre 2016, ici à New York. Si nous voulons que le cheminement de la sécurité de l’eau soit un long fleuve tranquille, jetons le pont de la coopération sur tous les fleuves du monde. Toutes ces ambitions ont été réaffirmées dans la Déclaration de Dakar intitulée «Blue Deal pour la sécurité de l’eau et de l’assainissement pour la paix et le développement» adoptée par les parties prenantes du 9e Forum mondial de l’eau.

En insistant sur l’urgence de renforcer la coopération, la Déclaration de Dakar relève également le droit à l’eau et à l’assainissement, ainsi que la nécessité de garantir une ressource en eau disponible et résiliente à travers des financements adéquats et une gouvernance inclusive. Aujourd’hui, tous les yeux sont rivés sur cette conférence. Les communautés attendent de leurs gouvernants des réponses tangibles pour accélérer la mise en œuvre des ODD", a indiqué le ministre de l'Eau et de l'Assainissement.

Pour Serigne Mbaye Thiam, il  est important d’agir sur trois leviers. Il s'agit d'encourager la science, la technologie et l'innovation pour faciliter l’accès universel à l’eau et à l’assainissement ; promouvoir davantage la gestion concertée des bassins transfrontaliers pour prévenir les risques de conflits ; renforcer le financement dans les domaines de l’eau et de l’assainissement, ainsi que le partenariat public-privé.

"Pour l’eau et par l’eau, un monde meilleur est possible et c’est aujourd’hui, ici et maintenant !", a conclu Serigne Mbaye Thiam.

CHEIKH THIAM

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