Publié le 18 Nov 2021 - 14:53
ACCUSANT SON NEVEU D’AVOIR VOLE LE MOUTON DE SA MERE

Cheikh Ahmeth Tidiane Sow lui aurait planté un couteau au cœur  

 

Pour des broutilles, Cheikh Ahmeth Tidiane Sow aurait poignardé mortellement son neveu Daouda Fall. Il a comparu, hier, à la barre de la Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar. Malgré ses dénégations, le maître des poursuites a requis 20 ans de réclusion criminelle à son encontre. 

 

La soixantaine révolue, Cheikh Ahmeth Tidiane Sow risque 20 ans de réclusion criminelle. Ce marié et père de quatre enfants faisait face, hier, aux juges de la Chambre criminelle de Dakar. Condamné à trois reprises pour vol, il a comparu, cette fois à la barre de cette juridiction, pour assassinat. Sa victime, Daouda Fall, qui était âgé de 33 ans, était son neveu. 

Le drame a eu lieu à la Médina, le 3 avril 2017. C’est au cours d’une altercation que Cheikh Ahmeth Tidiane Sow avait mortellement poignardé son neveu. Il est ressorti des éléments de l’enquête que l’accusé reprochait à sa victime d’avoir volé le mouton que lui avait confié sa mère. Surpris par cette accusation, Daouda lui avait asséné un coup de tête et fendu la lèvre. L’oncle, déterminé à en découdre avec lui, promit de le tuer. C’est ainsi, selon les témoins, dont l’épouse du défunt, que Cheikh Ahmeth Tidiane Sow s’est installé dans le couloir, guettant la sortie de son neveu.

Dès que ce dernier est sorti pour aller prendre son bain, l’accusé lui a sauté dessus et lui a planté son couteau dans la région du cœur. Ayant entendu les hurlements de Daouda, alors qu’il était dans les toilettes, Pape Gora Diakhaté est sorti pour voir les deux protagonistes entrelacés.

Selon Pape Gora, Cheikh Ahmeth Tidiane Sow détenait un couteau. Son geste a suscité la colère de ses proches et des voisins qui ont voulu le lyncher. Il a été extirpé de la foule par les éléments de la police de Rebeuss. D’ailleurs, avec ceux-ci, il s’est rendu à l’hôpital où son neveu a succombé à ses blessures. C’est par la suite que l’enquête a été confiée aux gendarmes de la brigade de recherches. 

Face aux enquêteurs, l’accusé avait reconnu les faits. Il leur avait raconté que le défunt avait volé le mouton de sa mère, l’avait vendu, pour offrir ensuite un nouveau portable à sa femme. D’après lui, il n’avait pas l’intention de le tuer. Il a maintenu ces mêmes aveux devant le magistrat instructeur. A l’en croire, le jour des faits, il avait bu les trois-quarts d’une bouteille de gin. 

Après quatre ans de détention préventive, l’accusé, jugé hier, a contesté avec véhémence les propos qu’il avait soutenus à l’enquête et devant le juge d’instruction. ‘’Je n’ai pas poignardé Daouda. C’est à la police que j’ai appris qu’il a été poignardé. Une chose est sûre : celui qui lui a planté le couteau a pris l’arme dans ma chambre’’, a-t-il dit. 

Malgré ses dénégations, le maître des poursuites a estimé que le fait d’assassinat est constant, car, il y a eu un guet-apens. Toutefois, selon le représentant du ministère public, le comparant peut bénéficier d’une circonstance atténuante, même s’il a un passé pénal. Pour la peine, il a requis 20 ans de réclusion criminelle.

Prenant la parole pour leurs plaidoiries, les avocats de la défense ont sollicité la disqualification en homicide involontaire à titre subsidiaire ou en coups ayant entraîné la mort. Ils ont demandé au tribunal de faire bénéficier à leur client une application bienveillante de la loi pénale.

L’affaire mise en délibéré, la décision sera rendue le 1er décembre. 

MAGUETTE NDAO

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