Sadibou Sow et Abdou Fatah Diop ont été arrêtés au mois de septembre 2016 par la brigade spéciale de la gendarmerie de Touba, au moment où ils s’apprêtaient à vendre une voiture de marque Citroën C3 dans un parking situé en face du commissariat de police. Les hommes en bleu avaient été avisés par un Français dont l’automobile avait été volée deux semaines auparavant à Mbour. La victime avait aussi souligné avoir reconnu Abdou Fatah dans la bande des malfrats qui ont cambriolé sa maison. Après leur arrestation, les présumés voleurs avaient bénéficié d’une liberté provisoire. Attraits devant la barre du tribunal de grande instance de Diourbel, avant-hier, ils ont contesté les faits.

Sadibou Sow a soutenu avoir conclu un contrat de vente de voiture à 850 000 francs  avec une  personne. « Je n’avais pas encore payé. Je voulais le transformer en taxi urbain et il fallait que je vérifie d’abord si l’automobile était en bon état. C’est pourquoi j’ai appelé Abdou Fatah pour recueillir son avis. Je lui ai demandé de la revendre après », s’est-il défendu. Pour sa part, Abdou Fatah a clamé son innocence.  « Je n’ai pas mis les pieds à Mbour depuis cinq ans. Sadibou Sow m’avait consulté pour vérifier l’état de la voiture. Après vérification, je lui ai dit qu’elle ne pouvait pas être transformée en taxi. Je lui ai proposé de la vendre et d’acheter une autre. J’ai conduit la voiture au parking pour trouver un acquéreur. C’est là-bas que les gendarmes m’ont interpellé’’.   

Le procureur de République a demandé au tribunal de les déclarer coupables. Pour lui, les faits de vol sont établis. «Les présumés ont cambriolé le domicile du Français à Mbour et se sont emparés de sa voiture. La victime a d’ailleurs reconnu Abdou Fatah dans la bande de malfrats. Ils se sont comportés comme étant le propriétaire de la voiture en essayant de la revendre. Ils ont pris la fuite à l’arrivée des gendarmes », a confié le représentant du parquet avant de solliciter une condamnation de deux ans d’emprisonnement pour les deux prévenus.

La défense, assurée par maître Issa Diop, a pour sa part exclu le délit de vol commis la nuit. Pour lui il n’y a aucun élément du dossier caractérisant la soustraction de la chose appartenant à autrui. « La voiture n’a pas été dissimulée par l’acquéreur Sadibou Diop. S’il l’avait volée, il n’allait pas la vendre dans un parking situé devant la police de Touba. Les perquisitions effectuées dans les domiciles des prévenus n’a pas permis de retrouver le reste des matériels dérobés à la victime’’.  

L’avocat a demandé aux juges de retenir l’infraction de recel à l’encontre de Sadibou Diop et de lui faire bénéficier une application bienveillante de la loi.  Pour  Abdou Fatah, il a plaidé la relaxe pure et simple.  L’affaire est mise en délibérée au 06 février 2018.  

OUMAR BAYO BA (DIOURBEL)