Publié le 13 Jul 2014 - 23:27
ALGERIE

Comment le pouvoir encadre les religions minoritaires

 

Réouverture annoncée des synagogues et célébration de la diversité culturelle de l'Algérie, l'actuel ministre algérien des Affaires religieuses se veut le ministre de "toutes les religions". Mais l'Algérie garantit-elle vraiment la liberté de culte ? Décryptage.

 

Les récentes prises de position du nouveau ministre algérien des Affaires religieuses tranchent avec celles de son prédécesseur, Bouabdallah Ghlamallah. En poste depuis le 5 mai 2014, Mohamed Aïssa, a déclaré lundi 7 juillet à Oran que "les lieux de culte pour les Juifs rouvriront leur portes". "Le fait de rouvrir des espaces de prière pour les Juifs est une preuve patente que l’Algérie n’est pas contre eux", a ajouté le docteur en sciences religieuses.

Une déclaration qui confirme sa politique d’ouverture présentée quelques jours plus tôt lors du Forum régulièrement organisé par le quotidien national Liberté. "Mon programme vise à l’amélioration de la pratique rituelle religieuse. Et pas seulement musulmane", a fait valoir le ministre lundi 1er juillet. Affirmant la présence "d’une communauté juive" qui "a le droit d’exister", il a évoqué une réouverture des synagogues, mais qui ne peut se faire dans l’immédiat car "il faut d’abord sécuriser un lieu de culte avant de le livrer aux fidèles".

Les lieux de culte de la petite communauté juive d'Algérie, dont les membres ne seraient plus aujourd’hui "qu’une poignée" comme le précisait l’historien Benjamin Stora, avaient été fermés dans les années 1990, en pleine guerre.

Par ses gestes d’ouverture, le ministre Mohamed Aïssa veut montrer que l’Algérie n’est pas hostile aux autres cultes : "au contraire, notre pays accepte l’autre et est riche de par ses différentes langues et cultures", à condition toutefois que les minorités religieuses se soumettent au droit algérien, notamment la loi de 2006. Un texte qui consacre en théorie "le libre exercice du culte" mais propose peu d’applications concrètes de cette liberté de croyance. Tribunaux spéciaux pour les actes civils juifs, pèlerinages ou encore régulation du marché Kacher ne sont pas abordés par les lois algériennes.

 

 

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