Publié le 9 Jul 2014 - 18:18
ASSOCIATION DE MALFAITEUURS VOL COMMIS LA NUT AVEC VIOLENCE…

Abdou Magib Ndiaye prend la perpétuité

 

Le tapissier Abdou Magib Ndiaye va devoir rester le temps qu’il lui reste à vivre en prison. La Cour d’assises l’a condamné aux travaux forcés à perpétuité.

 

Abdou Magib Ndiaye, Amdy Moustapha Bakhoum, Malick Thiam, Baye Diop et Pape Diop avaient formé un gang redoutable. Mais, seul le premier nommé va payer pour les pêchés des autres. Il a été condamné hier à la réclusion à perpétuité. Ni lui encore moins son avocat n’en reviennent.

Dans la nuit du 29 octobre 2008, les éléments de la brigade de Hann et des membres du GIGN ont été alertés par des cris provenant d’un individu en détresse malmené par une bande d’agresseurs, au moment où ils assuraient la surveillance du Fort B. Ils se sont immédiatement transportés sur les lieux où ils ont trouvé le nommé François Ndiaye grièvement blessée par des agresseurs qui tentaient de s’enfuir au bord de son véhicule, après avoir volé ses clés.

S’ensuivit une course-poursuite au cours de laquelle les gendarmes tirèrent sur les pneus de la voiture. Les agresseurs réussirent à s’échapper, à l’exception d’Abdou Magib Ndiaye, appréhendé avec un couteau tacheté de sang. Interrogé sur les faits, il reconnut faire partie d’une bande et donna les noms de ses complices. Il expliqua que cette nuit-là, après avoir consommé de l’alcool dans un bar sis à Sodida, ils se sont rendus à Bourguiba où ils ont aperçu le véhicule de la victime. Et sur instruction de Bakhoum, ils l’ont suivi jusqu’à son domicile et se sont attaqués à lui. Ses acolytes ont réussi à s’échapper à bord de leur véhicule Mitsubishi, tandis que lui a été appréhendé par les gendarmes.

Versatilité

Devant la barre de la Cour d’assises, Magib a changé de version. Il a soutenu qu’il connaît très bien sa victime, car ils ont travaillé ensemble. «On avait une certaine affinité, car il trafiquait des faux billets. On se voyait parfois. Un jour, il m’a livré des billets que je ne pouvais plus écouler. Je suis allé chez lui pour lui réclamer mon million 500 et c’est par la suite que j’ai été arrêté».

Cette versatilité a eu le don d’agacer l’Avocat général. «L’accusé a le droit de mentir, mais il y a un minimum de décence», a déclaré Ibrahima Bakhoum qui a requis la perpétuité à l’encontre d’Abdou Magib Ndiaye.

Echanges musclés

Me Pape Jean Sèye, le conseil de l’accusé, a été estomaqué par la réquisition de l’Avocat général qu’il a vertement attaquée. En effet, en dénonçant la sévérité du réquisitoire, il a demandé à Ibrahima Bakhoum de garder sa morale pour lui, car il ne peut pas démontrer la véracité de ce qu’il avance.

Ceci n’a pas eu l’heur de plaire au représentant de la société qui a demandé au Président de raisonner l’avocat de l’accusé. «Maître, faites votre plaidoirie, sans attaquer l’Avocat général. Ne l’incluez pas», lui a lancé le président. Sa réponse ne s‘est pas fait attendre : «je ne l’inclus pas, j’inclus son réquisitoire », a-t-il martelé, avant de poursuivre sa plaidoirie. Il s’est ensuite attaqué à la manière dont les gendarmes ont mené l’enquête.

«On ne doit pas jouer avec la liberté des personnes », a-t-il souligné. Ainsi, Me Sèye a demandé à la Cour d’écarter le délit d’association de malfaiteurs, à défaut de faire une application bienveillante de la loi à l’endroit de son client.

Après avoir requalifié les faits de coups et blessures volontaires, la Cour a reconnu Abdou Magib Ndiaye coupable des faits qui lui sont reprochés.

NDEYE AWA BEYE

 
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