Publié le 10 Jul 2012 - 17:40
BIENS MAL ACQUIS

 Cinq milliards de dollars rapatriés en Afrique

 

La Banque mondiale a réussi à faire rapatrier vers l’Afrique un montant avoisinant les cinq milliards de dollars américains depuis le début des procédures de recouvrement d’avoirs planqués à l’étranger, a révélé, mardi, à Dakar un expert de l’institution financière internationale.

 

‘’Depuis des décennies, globalement, les succès de rapatriement d’argent vers l’Afrique s’élèvent à cinq milliards de dollars depuis le début des procédures de recouvrement d’avoirs, avec notamment UN milliard de dollars et demi dans le cas d’Abba Abacha (fils du dictateur nigérian Sani Abacha, décédé en juin 1998)’’, a dit le magistrat suisse Yves Aeschlimann.

 

Il s’exprimait lors de la cérémonie d’ouverture de la session de formation sur le recouvrement des biens mal acquis où ont pris part la Section de recherche de la Gendarmerie nationale, des représentants de l’Administration des douanes, des avocats, des magistrats et des experts envoyés par la Banque mondiale.

 

‘’Il y a des exemples de rapatriement de fonds réussis, mais il faut mettre cela en proportion avec les montants qui ont été détournés par l’ensemble des chefs d’Etat ou gouvernement corrompus et parle de montant avoisinant 20 à 40 milliards de dollars par année’’, a ajouté M. Aeschlimann.

 

‘’Malheureusement, a-t-il poursuivi, les résultats restent assez limités, même s’il y a beaucoup d’efforts de la communauté internationale notamment avec l’adoption de la convention des Nations unies contre la corruption’’. Il y a une prise de conscience internationale sur l’importance de ce domaine et de ce sujet.

 

‘’Nous espérons que les résultats suivront plus vite au Sénégal. Cependant, il peut y avoir des succès rapides et des succès nationaux. Nous espérons que certains biens se trouvent sur le niveau national et ainsi ces recouvrements devraient théoriquement être récupérés plus rapidement’’, a-t-il fait signalé.

 

Selon lui, le recouvrement international prendra beaucoup plus de temps à cause de la difficulté d’identifier les biens à l’étranger car les personnes qui détournent les fonds et les blanchissent à l’extérieur sont assistées par des intermédiaires financiers compétents.

 

‘’Cette rencontre est la première étape dans le domaine. Il y aura des réunions multilatérales avec d’autres pays. Nous allons parler avec les autorités pour voir comment mettre cela en place’’, a-t-il dit.

 

La Banque mondiale, a-t-il annoncé, va également aider les autorités sénégalaises à voir comment spécialiser au maximum ses experts, les magistrats-enquêteurs qui vont participer à ce dossier de rapatriement de fonds "volés" et pour la création de pôles financiers devant mener à bien ces procédures de façons spécialisées.

 

 

APS

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