Publié le 3 May 2023 - 23:22
CIBLAGE DES POLITIQUES PUBLIQUES

Amadou Ba relève les contraintes et les défis

 

Pour une économie solide, inclusive et génératrice de revenus, la 1re édition de la Conférence économique internationale de Dakar préconise un meilleur ciblage des politiques publiques.

 

‘’La thématique du ciblage des politiques publiques est des plus importantes pour tous les pays du monde, en particulier pour les pays en développement dans un contexte de juxtaposition des crises sanitaires, économiques sociales et climatiques’’. Telle est la conviction du Premier ministre Amadou Ba exprimée hier, lors de la conférence économique internationale.

Selon lui, un bon ciblage des politiques publiques peut être le socle du progrès pérenne. ‘’L’objectif, souligne-t-il, c’est d’améliorer les résultats économiques en utilisant des politiques ciblées plutôt qu’une approche  générique pour l’ensemble de l’économie. Cela implique une analyse rigoureuse et une compréhension approfondie de l’économie, ainsi que la collecte de données précises pour mesurer les progrès accomplis. Il implique aussi l’utilisation des différents outils de politiques économiques telles que la politique fiscale, la politique monétaire, la réglementation, les subventions publiques ou d’autres formes de soutien’’.

De l’avis du PM, le Sénégal est résolument tourné vers cette dynamique depuis 2012. Ce qui a permis des progrès importants, notamment un taux de croissance moyen de plus de 6 %, malgré les crises successives, la réduction de la pauvreté qui est passée de plus de 42 % en 2011 à moins de 38 % en 2019...

‘’Toutefois, reconnait le Premier ministre, les contraintes et les défis demeurent toujours. C’est pourquoi j’ai instruit le gouvernement à finaliser les travaux du PAP3 à la fin du premier semestre 2023, afin d’accélérer la marche de l’émergence. Le président de la République a demandé de le partager comme on avait fait en 2013 avec l’ensemble de la société sénégalaise, l’université en particulier’’.

Par ailleurs, pour augmenter le ciblage et augmenter les performances, Amadou Ba estime qu’il est important avant tout d’analyser les données économiques existantes. ‘’Cette analyse fournit des informations précieuses sur les forces et faiblesses de l’économie. Ce qui permet de mieux comprendre les problèmes qui doivent être résolus. Il y a lieu aussi d’examiner les politiques publiques existantes pour déterminer leur efficacité et développer de nouvelles politiques économiques ciblées. Ces politiques doivent être basées sur des données solides et être adaptées aux besoins économiques spécifiques de nos pays’’.

Cette stratégie, selon lui, a été trop tôt comprise et mise en œuvre par le président Macky Sall. Il donne en exemple les Bourses de sécurité familiale qui ont englouti 164 milliards entre 2013 et 2021, la Couverture maladie universelle (118 milliards)… Des outils qui ont été déployés à la suite d’un bon ciblage et qui ont eu des impacts indéniables sur la vie des Sénégalais, selon le Premier ministre.

La réponse de Dakar

Après plus de 60 ans d’existence, Dakar compte se repositionner dans la production scientifique, avec la conférence internationale qu’elle compte pérenniser.

Selon le recteur Ahmadou Aly Mbaye, les universités africaines doivent davantage favoriser la production scientifique et contribuer à leur vulgarisation. ‘’La conférence économique de Dakar que nous voulons désormais inscrire dans l’agenda économique du continent se veut un cadre de dialogue entre l’université africaine et la société dans son ensemble. Elle se veut également un cadre de dialogue entre l’Afrique et le reste du monde, une plateforme qui portera la voix de l’Afrique dans le monde’’.

 D’après le diagnostic du recteur, nonobstant son poids dans l’agenda international de développement, le continent africain reste étonnamment marginal  dans la production scientifique internationale sur le développement. ‘’La conférence de Dakar ambitionne d’être un creuset d’idées fécondes et d’opinions de valeur sur la façon dont les Africains voient leur économie et leur société, mais aussi comment ils voient le monde’’.

 Pour la première édition, plus de 200 conférenciers d’Afrique et du monde ont été mobilisés pour une conférence qui va se clôturer aujourd’hui. 

M. AMAR

 

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