Publié le 13 May 2020 - 21:04
COMMERCE INTRA-AFRICAIN

Le lancement officiel de la Zleca reporté au 1er janvier 2021

 

La date du lancement officiel de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca) est reportée au moins jusqu’au 1er janvier 2021, compte tenu de l’urgence, pour les gouvernements, de consacrer leurs efforts à sauver des vies face à la Covid-19. L’annonce été faite par le directeur de la Division de l’intégration régionale et du commerce à la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Stephen Karingi, lors d’une vidéoconférence.

 

La mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca) ne sera pas effective le 1er juillet prochain comme prévu. D’après le directeur de la Division de l’intégration régionale et du commerce à la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Stephen Karingi, ‘’compte tenu de l’urgence, pour les gouvernements, de consacrer leurs efforts à sauver des vies face à la Covid-19, la date a été reportée au moins jusqu’au 1er janvier 2021’’.

Monsieur Karingi, qui s’exprimait avant-hier, lors d’une vidéoconférence, a affirmé qu’un tel ‘’retard offre une fenêtre d’opportunité pour une réflexion créative sur la façon dont la Zleca peut être reconfigurée pour refléter les nouvelles réalités et les risques du XXIe siècle. Ce qui est nécessaire pour mieux positionner l’économie africaine face aux futurs chocs défavorables émanant de nouveaux virus et du changement climatique, entre autres’’.

Le directeur de la Division de l’intégration régionale et du commerce à la CEA, souligne la nécessité de maintenir l’élan et l’ambition de la Zleca qui existaient avant l’arrivée de la pandémie. Cela, dit-il, permettra à l’Afrique de ‘’récupérer et de renforcer’’ sa résilience à long terme. M. Karingi a soutenu que les technologies numériques doivent être une alternative pour le développement du commerce intra-africain. ‘’Stimuler le commerce intra-africain peut servir de plan de relance alternatif pour la création d’emplois, les devises, le développement industriel et la croissance économique’’, affirme-t-il.

D’après lui, si l’Afrique avait mis en œuvre des accords et cadres tels que la Zleca, le Plan relatif à la fabrication des médicaments pour l’Afrique, le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA) et le Plan d’action pour le développement industriel accéléré de l’Afrique (Aida), les économies de ses pays ‘’auraient été plus diversifiées, plus fortes et moins affectées’’ par la Covid-19.

Cependant, l’expert en commerce note que la Covid-19 a prouvé que les pays africains peuvent ‘’s’adapter et répondre à leur demande’’. Ainsi, il cite, entre autres, les exemples de l’Afrique du Sud où U-Mask a réorienté sa production de masques de protection pour l’exploitation minière et l’agriculture vers celle des masques respiratoires médicaux. Et également du Nigeria où l’Agence nationale pour les infrastructures scientifiques et techniques a fabriqué des ventilateurs sur le territoire nigérian.

Pour sa part, son collègue en charge de la coordination du Centre africain pour la politique commerciale a réitéré la nécessité pour l’Afrique de diversifier ses sources de chaînes d’approvisionnement. ‘’Même les pays développés qui ne dépendent que d’un ou de deux pays pour des parties critiques de leurs chaînes d’approvisionnement, parlent maintenant de délocaliser la production’’, signale David Luke. Car il estime que la pandémie a mis en lumière le statut sous-développé des chaînes d’approvisionnement et de valeur africaines. ‘’Nous devons réfléchir de manière créative à la manière dont nos cadres de développement existants peuvent être adaptés aux nouvelles opportunités générées par cette crise’’, préconise M. Luke.

MARIAMA DIEME

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