Publié le 2 Sep 2021 - 21:44
CONSEIL NATIONAL DE LA CONSOMMATION

Des mesures pour faire face aux problèmes des populations

 

Le Conseil national de la consommation, qui s’est tenu ce mardi, a permis de dresser les stratégies et mesures face à la hausse des prix de la consommation courante.

 

Les produits de grande consommation connaissent des tensions, actuellement. Ainsi, face à la hausse continue des prix et à la situation difficile que vivent les populations sénégalaises, un Conseil national de la consommation s’est tenu, ce mardi, au Centre international du commerce extérieur du Sénégal (Cices). Présidé par le ministre du Commerce et des PME, Aminata Assome Diatta, ce conseil a enregistré la participation de tous ses membres que sont notamment les industriels, les associations de consommateurs, les associations de commerçants, etc.

A l'issue des travaux, le Conseil national a proposé au gouvernement des mesures allant dans le sens d'amoindrir l’impact de l’inflation. Il demande la réduction de la taxe d’ajustement à l’importation (TCI) sur le sucre cristallisé importé qui passerait ainsi de 10 à 5 % sur les produits bruts importés. Le maintien de la TVA à 0 % sur le riz, la suspension des droits de douane sur le blé, l’application d’un taux de 0 % sur la farine de blé, le rétablissement des stades de commerce, l’administration des prix des bidons de 20 litres d’huile, la mise en œuvre de mesures rendant obligatoire la déclaration de stocks, l’homologation des matériaux de construction, sont les autres perspectives.

‘’Ces mesures vont largement atténuer l’impact de la hausse des denrées sur les prix de grande consommation et garantir le pouvoir d’achat des ménages’’, a estimé Aminata Assome Diatta qui appelle les acteurs à une mobilisation autour de l’Etat pour l’apaisement du climat social.

Mais l’Etat perd 1 milliard 500 mille par mois, du fait de sa renonciation à la TVA, soit 15 milliards de francs CFA de pertes de recettes fiscales les 10 premiers mois, d’après le directeur du Commerce intérieur, Oumar Diallo.

Cette rencontre a été l’occasion d’un échange fécond entre les membres du conseil. Du côté du gouvernement, on explique que la hausse généralisée des produits est due à des facteurs exogènes. Ainsi, selon l’argument des autorités étatiques, c’est parce que le marché mondial est caractérisé, ces derniers mois, par une hausse généralisée des prix de consommation courante et plus particulièrement des denrées alimentaires.

En effet, la pandémie de la Covid-19 a eu des incidences néfastes sur l’économie mondiale, en grevant l’offre mondiale de produits et en surenchérissant les coûts du fret maritime. Selon le ministre du Commerce, cette tendance haussière s’est répercutée fortement sur les prix domestiques des pays dépendants des importations, notamment le Sénégal dont l’économie est largement extravertie. Pourtant, son marché intérieur a été stable sur près de neuf ans, avec une bonne maîtrise des prix et des stocks. ‘’Le gouvernement du Sénégal, dès le mois de janvier, a pris des mesures fortes visant à atténuer l’ampleur de la hausse des prix, en réduisant les taxes qui pèsent sur certains produits de consommation. En dépit de ces efforts du gouvernement, la pandémie de la Covid-19 continue de perturber les chaînes logistiques mondiales et l’approvisionnement correct des marchés. Ce qui a pour conséquence le renchérissement continue des denrées de première nécessité’’, a déclaré Aminata Assome Diatta.

Laxisme du gouvernement

Mais aux yeux des autres acteurs tels que les consommateurs, ce raisonnement ne tient pas. Le président de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen) met l’accent sur un phénomène d’augmentation intérieure et dénonce un laxisme du gouvernement. ‘’Il y a des augmentations qui nous viennent de l’intérieur et qui n’ont absolument rien à voir avec la hausse des prix au niveau international, notamment le sucre. C’est dû à de la spéculation organisée. Et devant cette spéculation, nous n’avons pas vu une intervention du ministère pour y mettre fin’’, regrette Momar Ndao.

‘’Il y a aussi les oignons qui sont à un prix extraordinaire, aujourd’hui. C’est ces différents dysfonctionnements qui ont entraîné une augmentation généralisée sans sanction. Les commerçants prennent le loisir d’augmenter tous les autres produits’’. En outre, les représentants des consommateurs disent ne pas comprendre le fait que certaines dispositions de renoncement fiscal n’aient pas été prises très tôt par le ministère des Finances, pour soulager les populations.

‘’Tout ce qui a été dit, c’est le travail de tous les jours. Nous ne comprenons pas qu’il faille les difficultés, que les populations soient totalement mécontentes (pour) qu’on puisse prendre ces difficultés en perspective’’, a dénoncé M. Ndao. Pour ce qui concerne l’homologation des prix, il pense qu’il faut homologuer tous les produits de première nécessité. ‘’Aussi, des produits comme la viande et le poisson devraient également être homologués, puisque ce sont des produits de consommation courante. Parce qu’il y a souvent des spéculations entre les différents acteurs’’, soutient-il.

BABACAR SY SEYE

 

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