Publié le 23 Oct 2017 - 15:56
DEGUERPISSEMENT AUX CITES CELIBATAIRES

Les habitants se braquent 

 

Les habitants des cités célibataires ont peur de subir le même sort que ceux de Sicap rue 10 qui ont été déguerpis. Ils ont tenu une conférence de presse hier dans leur quartier pour alerter les autorités.

 

En mai 2016, les habitants de la Sicap rue 10 ont reçu une correspondance leur annonçant un déguerpissement. Cela s’est réalisé trois mois plus tard. Pour ne pas subir le même sort, les habitants de la Sicap Baobab, notamment ceux des cités célibataires, alertent les autorités. Ils ne s’opposent pas à un déguerpissement, mais ils souhaitent en contrepartie recevoir des maisons, clés en main, en lieu et place des 2 millions distribués aux habitants de la rue 10.

Actuellement, sont concernées 331 familles (129 à la Sicap rue 10 et 202 à la Sicap Baobab). Inquiètes du sort qui leur pend sous le nez, les populations qui se sont regroupées en un collectif des habitants de Cité Célibataires, Sicap Baobab et Sicap rue 10, ont manifesté hier leur colère contre cette décision venant du directeur général de la Sicap, Ibrahima Sall. D’ailleurs, elles s’offusquent des propos du Dg de la Sicap, lors du sommet international de l’habitat, disant que les cités célibataires sont des quartiers insalubres. Elles le réfutent catégoriquement et ne veulent pas que ces ‘’contrevérités’’ soient une excuse au déguerpissement qui leur pend au nez.

Le collectif demande de surseoir à ce déguerpissement qui peut-être plane sur eux. En attendant, leur président Samsidine Badji demande aux autorités de leur construire des maisons avec le ‘’plan jaxaay’’, sachant, dit-il, que l’expertise ne manque pas.

Désormais, également, les populations de ces quartiers ne veulent plus que l’association syndicale des propriétaires et locataires des Sicaps (ASPLS) soit leur relais. ‘’Cette association défend ses propres intérêts au détriment des populations des cités célibataires. Elle ne parle plus au nom des populations, des habitants des cités célibataires, Sicap Baobab et rue 10’’, fulmine Samsidine Badji.

‘’ Nous ne voulons plus de l’ASPLS ’’

 ‘’Toute démarche que ce syndicat fera n’engagera qu’eux, c’est pourquoi nous appelons les autorités à prendre leurs responsabilités et à ne plus s’adresser à ce syndicat, en ce qui nous concerne’’, dit-il. Ces habitants sollicitent le soutien du chef de l’Etat Macky Sall car, disent-ils, leur situation devient de plus en plus compliquée. Le collectif veut que le Président entame la même démarche qu’avec les habitants de la Cité Port, lorsque ses habitants se sont trouvés dans la même situation, il n’y a pas longtemps. Ils veulent que des mesures idoines soient prises, afin de régler définitivement ce problème.

Le collectif renseigne que depuis 1954, un contrat de location simple les lie à la Sicap. ‘’Cela concernait toutes les Sicaps du Sénégal : Fann Hock, Mermoz, Baobab, Liberté I, jusqu’à Liberté VI. Nous payons régulièrement et, en 1980, il y a eu un décret qui est sorti pour mettre les maisons de location simple en location-vente’’, clarifie toujours le président du collectif. Selon lui, la Sicap a fait exception de la cité Célibataires. ‘’Nous demandons au directeur général de la Sicap de s’adresser directement aux populations. Il doit être en mesure de savoir ce qui se passe chez nous’’, lance Samsidine Badji. Qui renseigne que les 129 familles de la Sicap rue 10 déguerpies subissent des conséquences négatives, ca, elles ont été obligées de squatter les écoles.   

AIDA DIENE

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