Publié le 6 Jan 2017 - 18:27
DEPOLLUTION DU PLAN D’EAU DU PORT DE DAKAR

Abdoulaye Bibi Baldé plaide pour la hausse du budget de Cheikh Kanté

 

Le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdoulaye Bibi Baldé, a plaidé hier, lors d’un séminaire sur la gestion de la pollution et des déchets au Port autonome de Dakar, pour une hausse du budget du port afin de régler définitivement cette question.

 

Le plan d’eau du Port autonome de Dakar a fait l’objet d’études ‘’sans que des mesures définitives soient réellement préconisées’’, a indiqué hier, à Dakar, son directeur général Cheikh Kanté, lors d’un séminaire sur la gestion de la pollution et des déchets du port. Or, indique-t-il, les conséquences de sa pollution sont ‘’graves et néfastes’’, puisqu’elles impactent ‘’dangereusement’’ sur leur santé, celle des populations et de la communauté portuaire. ‘’Elles engendrent des contre-performances sur les services portuaires et génèrent un surcoût non négligeable sur nos défis de maintenance et d’entretien de nos infrastructures’’, explique Cheikh Kanté.

En effet, l’Etat du Sénégal, bénéficiant d’un financement de l’Agence française de développement et la Banque européenne d’investissement, s’est engagé à mettre en place un traitement secondaire à l’horizon 2025, selon le ministre de l'Environnement et du Développement durable, Abdoulaye Bibi Baldé. Le projet consiste à mettre en place un réseau principal avec un connecteur de 13 kilomètres et des réseaux secondaires qui permettront de connecter le maximum d’industries et de ménages, grâce à 2000 branchements prévus pour les ménages et une station d’épuration, en 2018. Il repose sur l’application du principe ‘’pollueur-payeur’’, dans le but d’inciter les entreprises à prétraiter les eaux avant rejet dans une station d’épuration, afin de garantir l’investissement. ‘’Ces mesures permettront de redonner à la baie de Hann son lustre d’antan et, par la même occasion, une amélioration de l’environnement portuaire.

Pour ce faire, le ministre de l’Environnement plaide pour une grande dotation budgétaire au port. ‘’Elle lui permettra de faire face aux besoins pressants d’investir dans la dépollution du plan d’eau du port et de mise en œuvre effective d’un système de management environnemental’’, souligne Bibi Baldé. Selon qui, il faudrait adapter des mesures efficaces de prévention, de contrôle et de lutte contre le trafic de produits illicites et effets dangereux. Pour cela, le ministre estime que la mise en place d’un dispositif de traitement des eaux usées et la généralisation d’un système de management environnemental devraient constituer des piliers d’actions pour le Port autonome de Dakar.

Subsidiairement aux aspects liés à l’exploitation du port, renchérit le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, Oumar Guèye, la situation du plan d’eau et la détérioration des infrastructures qui en résulte ‘’méritent une attention particulière’’ pour, entre autres, la sauvegarde des agréments sanitaires des entreprises de pêche exportatrices de produits halieutiques qui ont atteint la valeur de 195 milliards de francs  CFA, en 2015. Dans la mesure où l’agrément national d’exportation que détient le pays, pour réaliser de telles performances, est fortement tributaire de l’environnement des activités de débarquement des produits de la pêche. Le ministre de déclarer : ‘’La rencontre qui nous réunit aujourd’hui permettra d’œuvrer ensemble pour une sensibilisation des acteurs et utilisateurs de l’outil portuaire, à travers les travaux de groupes sur les thématiques retenues, portant sur la gestion de la pollution par les hydrocarbures et les déchets liquides des navires, la pollution par les pondéreux et la gestion des déchets solides’’.

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