Publié le 3 Dec 2019 - 20:35
EAU ET ASSAINISSEMENT

Le Magal et les Gamou 2020 en ligne de mire

 

Alors que l’Etat souhaite que 2020 soit une année dédiée à l’accès à l’eau potable, les députés se projettent déjà sur les prochains Magal et Gamou et attendent de l’Etat les mesures nécessaires pour que ces événements se déroulent sans couacs. Le ministre Serigne Mbaye Thiam a donné des gages et demandé du temps.

 

Les députés souhaitent que des mesures préventives soient prises dans la gestion de l’eau et de l’assainissement, parce que les prochaines célébrations du Magal de Touba et du Gamou de Tivaouane risquent de se dérouler en plein hivernage.

Ainsi, en travaux de commission, il a été beaucoup question de l’eau de la ville sainte de Touba. Les députés veulent qu’une communication appropriée soit faite à l’endroit des autorités religieuses et la population concernée.

En effet, selon eux, les habitants de cette ville ne refusent pas de payer, si la quantité d’eau est assurée. Par conséquent, poursuit-on dans le rapport, l’Etat doit convaincre les populations de Touba d’accepter de payer l’eau.

En réponse à ces interpellations, le ministre a soutenu que tous les forages disponibles fonctionnaient durant le Magal. Qu’il y a eu 8 % de quantité d’eau supplémentaire par rapport à 2018. Malheureusement, poursuit-il, environ 50 % de l’eau produite à Touba est perdue, du fait de la vétusté et de la mauvaise qualité du réseau de distribution. Pour pallier cette situation, des instructions fermes, dit-il, ont été données par le chef de l’Etat pour un audit du réseau hydraulique de la capitale du mouridisme, afin de résoudre cette question vitale pour le développement de la cité religieuse.

Le ministre Serigne Mbaye Thiam a aussi insisté, lors des travaux de commission, sur le délai très court pour garantir la résolution définitive de ce problème, d’ici le prochain Magal, à cause de certains paramètres, notamment les termes de référence de l’audit du réseau et son exécution, ainsi que l’évaluation du programme d’investissement et sa mise à niveau pour la reprise du réseau. ‘’La production est de l’ordre de 113 m3, ce qui permet d’alimenter 4 millions de personnes. C’est la façon dont sont faits les branchements qui est anormale. C’est à cause de cela qu’on a décidé de revoir le réseau. D’ailleurs, j’ai reçu des gens qui travaillent dans ce secteur à Touba, la semaine dernière. Nous y sommes, mais le travail demande du temps. Le gouvernement est décidé à régler cette question’’, déclare le ministre.

Cheikh Mbacké Dolly : ‘’Touba n’est pas prête à payer l’eau.’’

Hier, lors de la plénière, le député Cheikh Mbacké Dolly du Pds a laissé entendre un autre son de cloche. Selon le parlementaire, la population de Touba n’est pas prête à payer l’eau. Il affirme même que ce n’est pas une chose qui risque d’arriver, vu qu’aucun khalife ne va enlever ce que son prédécesseur a fait. ‘’Depuis 2000, Macky est le président qui a moins fait à Touba. Puisque M. Thiam vous venez d’arriver, je vais vous laisser le temps. Mais vos prédécesseurs n’ont rien fait. Il faut que vous voyiez les habitants de cette cité comme des Sénégalais et non un peuple membre d’une tarikha. Ils payent les taxes comme les autres Sénégalais. Donc, ils ne méritent pas ce sort. Rien que le quartier de Darou Marnane est plus peuplé que la commune de Diourbel. Donc, il faut revoir votre façon de travailler’’, a dit le député.

Le ministre a répondu au député qu’en 2019, 9 forages ont été construits. Sur les 2 000 forages de Touba et environs, il y a juste 62 qui sont en panne. Ils seront réparés en 2020. Toujours dans la ville sainte, Serigne Mbaye Thiam a déploré l’inaccessibilité à l’eau due aux pannes répétitives des pompes, les problèmes de redimensionnement du réseau défectueux, les branchements anarchiques, entre autres.   

Gestion des eaux pluviales

Dans la gestion de la lutte contre les inondations, il a été émis l’idée de la construction des bassins de rétention pour gérer les eaux pluviales provenant des autres localités. Dans ce sens, concernant le problème du curage des canaux, M. Thiam a précisé que les travaux pré-hivernaux et la gestion des canaux à ciel ouvert incombent aux communes et à l’Onas. D’ailleurs, le budget de l’Onas passe de 5 milliards en 2019 à 13 milliards en 2020.  Le ministre a aussi soutenu que, dans le cadre de la Rse du projet de Kms3 d’un montant de 1,5 milliard de F Cfa, plus de 20 000 producteurs maraîchers de la zone d’influence du projet entre Keur Momar Sarr et Dakar seront appuyés.  

Le budget pour l’année 2020 du ministère de l’Eau et de l’Assainissement a été voté et arrêté à 113,743 milliards de F Cfa. Sur ce programme de budget, les 57,686 milliards sont destinés à l’accès à l’eau potable, contre 231,875 milliards pour le programme d’assainissement et de gestion des eaux pluviales, et 287,460 milliards pour celui de la gestion intégrée des ressources en eau. Le rapport de la session plénière indique qu’il y a eu la réalisation de 165 forages dont 112 nouveaux et 53 renouvellement d’anciens forages, la construction de 19 châteaux d’eau, la réalisation de 2 autres, celle de 10 unités de potabilisation et de traitement, l’installation de 7 unités de chloration et la pose de plus de 1 712 km de réseaux d’approvisionnement en eau potable, à la date du 31 décembre 2018.

Le ministre de l’Eau et de l’Assainissement assure que l’année 2020 verra la montée en puissance des investissements structurants pour la sécurisation de l’accès aux services de base, le renforcement de la politique de gestion intégrée des ressources en eau et du cadre de gouvernance sectorielle. Il s’agira, entre autres, des projets de l’hydraulique urbaine, d’assainissement et de lutte contre les inondations.

En outre, dans le rapport, les commissaires ont demandé, dans le cadre de la réalisation du projet de dessalement de l’eau de mer des Mamelles, son impact dans l’alimentation en eau potable. Ils souhaitent aussi la réalisation d’une étude portant sur la couverture des besoins en eau potable et d’accès aux ouvrages d’assainissement. Ils ont aussi mis l’accent sur une baisse du prix de l’eau.

CHEIKH THIAM

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