Publié le 14 Jan 2012 - 13:03
ENQUÊTE SUR LA MORT DE NDIAGA DIOUF

Ça sent le roussi pour Dias, le PDS impliqué au plus haut point

Barthélémy Dias

 

Barthélémy Dias, le maire socialiste de Mermoz Sacré-Cœur, auditionné depuis vendredi, à la suite de la fusillade au cours de laquelle Ndiaga Diouf a perdu la vie jeudi dernier, risque gros. C’est du moins ce que soutiennent certaines sources proches de l’enquête diligentée par la Sûreté urbaine du Commissariat central de Dakar.

 

 

En effet, auditionné vendredi avant d’être à nouveau convoqué pour le lendemain samedi, Barthélémy Dias s’est vu notifier par les policiers une garde à vue ordonnée par le Procureur de la République. Mais les premiers éléments de l’enquête écartent la thèse de la légitime défense derrière laquelle s’était réfugié le leader des Jeunesses socialistes, même s’il n’est pas encore prouvé que ce soit son arme qui a causé la mort du nervi.

 

 

D’après nos informations, les images diffusées par la TFM ont desservi Barthélémy Dias en ce sens qu’elles ne montrent pas le maire socialiste faire des tirs de sommation, un préalable à l’usage d’arme dans une situation de légitime défense. En plus, les nervis blessés tout comme Ndiaga Diouf, ont reçu des projectiles par derrière. Le défunt membre de l’Ecole de lutte Balla Gaye a été atteint d'une une balle de dos ; ce qui laisse croire qu’il était en train de fuir. Les autres nervis ont également reçu des balles l’un aux fesses, l’autre à la main.

 

 

D’après toujours les informations obtenues par EnQuête, la balle fatale à Ndiaga Diouf est de type 9 mm. Elle a été finalement été extraite avec ‘’difficulté’’ du fait de sa corpulence, selon les enquêteurs qui font savoir que le projectile est entre les mains de la police scientifique pour déterminer l'arme de provenance. A ce sujet d'ailleurs, Barthélémy Dias aurait déclaré aux policiers qu’en vérité il n’a qu'une seule arme, l’autre visible sur les images télé n'étant en fait qu’un ‘’jouet’’ destiné ‘’à faire peur’’ aux assaillants.

 

 

''Recrutement massifs de lutteurs formés au maniement des armes''

 

Toutefois, le maire socialiste de Mermoz-Sacré-Coeur n’est pas le seul à être soumis au feu roulant des questions des enquêteurs de la Sûreté urbaine. Les nervis blessés dans la fusillade ont également été cuisinés. Il ressort de ces auditions que le Parti démocratique sénégalais (PDS) est impliqué dans les actes survenus jeudi.

 

 

En effet, d’après nos sources, les nervis ont lâché le nom de Cheikh Siby qui se trouve être un garde du corps de l’ancien ministre Farba Senghor. Ils ont aussi cité les noms de deux membres de la garde rapprochée du président de la République. Outre Cheikh Diop et les gardes du corps de Wade, Mouhamadou Faye (fils d’Abdoulaye Faye, administrateur du PDS), Aliou Sow de l’UJTL de Thiès sont également cités parmi les commanditaires de la fusillade.

 

 

Les policiers ont aussi découvert que le PDS procède actuellement à un recrutement massif de nervis, surtout chez les lutteurs, qui sont en train d’être formés au maniement des armes à feu. Et là également, ce sont les noms de Cheikh Siby et de l’un des body guards de Wade qui sont cités comme les sergents-recruteurs.

 

 

Par ailleurs, l’on apprend que le Commissaire de Dieuppeul a été entendu ce week-end à titre de témoin. D’après les images de la TFM, ses hommes se trouvaient sur les lieux.

 

 

Bachir FOFANA

 

 

 

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