Publié le 30 Jun 2014 - 00:32
GUINÉE- EBOLA

Polémique entre Alpha Condé et MSF

 

La polémique enfle autour du virus Ebola en Afrique de l'Ouest, entre les autorités politiques et les organisations sanitaires. Jeudi 26 juin, l'Organisation mondial de la santé (OMS) a ainsi convoqué les 2 et 3 juillet à Accra, au Ghana, une réunion d'urgence des ministres de la santé de onze pays ouest-africains concernés pour prendre des mesures "drastiques".

Selon elle, la Guinée, pays le plus touché, le Liberia et la Sierra Leone voisins, totalisent depuis le début de l'année 635 cas de fièvre hémorragique virale, dont un peu plus de la moitié ont été confirmés comme étant dus au virus Ebola, pour 399 décès. Un chiffre sans précédent dans l'histoire africaine qui avait poussé, lundi 23 janvier, Médecins sans frontières (MSF), organisation très active sur le terrain depuis l'apparition de l'épidémie, à estimer qu'avec soixante foyers actifs en Guinée, l'épidémie devenait "hors de contrôle".

Alpha Condé remonté contre MSF

De son côté, le président guinéen Alpha Condé est resté pourtant particulièrement calme. Lors d'une réunion de chefs d'État de la région à Conakry, il avait remercié ses visiteurs d'être venus "malgré tout le bruit fait autour de l'Ebola". Quelques jours plus tôt, il avait même déclaré que l'épidémie est sous contrôle

"Pour le moment, la situation est bien maîtrisée et nous touchons du bois pour qu'il n'y ait pas de nouveaux cas", avait-t-il affirmé fin avril, au siège de l'OMS à Genève, alors que, à l'époque, l'épidémie avait déjà fait moins de 100 morts. Visiblement gêné par le comportement de MSF et d'autres organisations sanitaires, Alpha Condé leur a également demandé "des comptes" car, selon lui, "tout n'est pas parfait dans leur comportement".

Des autorités aux abonnés absents ?

Du côté de la population et des personnels de santé, le mécontentement est pourtant plus que palpable. "Par la faute de nos dirigeants, qu'ils le veuillent ou non, la maladie s'est propagée à l'intérieur du pays", estime un médecin de l'hôpital Donka à Conakry. "Ils ont tellement menti que nos partenaires et même les populations ont, à un certain moment, baissé les bras. Voilà le résultat, l'épidémie prospère partout dans le pays !", ajoute-t-il.

À Conakry, les campagnes d'information, à la radio, à la télévision, ou dans les rues ont cessé et, dans les gares routières, au port et à l'aéroport, les contrôles sont réduits au strict minimum, voire inexistants. Les rares et dérisoires mesures préventives sont prises individuellement, afin de permettre, avec des seaux d'eau de javel déposés à l'entrée des restaurants, de se désinfecter les mains.

Au niveau régional, la situation n'est guère plus réjouissante. En effet, il n'y a guère de vigilance à la frontière avec le Liberia. "J'en reviens", témoigne un commerçant. "Tout le monde a peur, mais personne ne se protège. Je n'ai pas vu un seul agent de la santé qui parle [de la façon d'éviter la propagation]", avoue-t-il encore.

À Monrovia comme à Conakry, la sensibilisation n'est pas une réalité. Hormis des chambres d'isolement dans les hôpitaux pour les cas suspects ou avérés, aucune mesure spécifique n'est mise en place. "Admettons que cette affaire d'Ebola soit vraie", s'emporte un Libérien, "que fait le ministère de la santé pour sensibiliser la population qui, pour la plupart, est illettrée ? Rien !"

(Jeuneafrique.com avec AFP)

 

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