Publié le 21 Aug 2015 - 08:51
GUINEE-BISSAU

Baciro Dja nommé Premier ministre, un choix ‘’inconstitutionnel’’ pour le PAIGC 

 

Contre l'avis du parti au pouvoir, le président José Mario Vaz a nommé hier, Baciro Dja au poste de chef du gouvernement. Le PAIGC appelle à la manifestation.

 

Cette nomination ne risque pas d’apaiser les tensions en Guinée-Bissau. Après une semaine d’impasse politique suite à la destitution du Premier ministre Domingos Simões Pereira par le président José Mario Vaz, ce dernier a nommé jeudi 20 août Baciro Dja chef du gouvernement. Selon le décret communiqué par la présidence, cette décision a été prise après des « concertations avec les partis politiques siégeant à l’Assemblée nationale ».Depuis plusieurs jours, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), majoritaire à l’Assemblée nationale et dirigé par l’ancien Premier ministre, réclamait la reconduction de ce dernier à la tête du gouvernement.

Un choix « illégal et inconstitutionnel »

Le PAIGC, dont est également issu le président Vaz, a contesté avec véhémence cette nomination, et appelle désormais ses partisans à la manifestation. « Cette décision est illégale et inconstitutionnelle », tonne le porte-parole du parti, João Bernardo Vieira, joint par Jeune Afrique. « Le président a choisi la force contre la voix du peuple », poursuit-il.

Baciro Dja, ancien ministre de Domingos Simões Pereira, est le troisième vice-président du PAIGC. « Mais il a été sanctionné par le parti il y a quelques semaines pour avoir détourné des fonds du PAIGC », assure João Bernardo Vieira.

‘’ Les statuts du parti sont clairs’’

Le bras de fer entre les deux hommes couvait depuis des mois, tant leur mésentente était notoire. Un an après leur entrée en fonction respective, le président a renvoyé le gouvernement le 12 août, évoquant une rupture de confiance avec son Premier ministre.

Un limogeage que Domingos Simões Pereira ne cesse depuis de contester. « Ses arguments pour dissoudre le gouvernement étaient exagérés par rapport à ce que prévoit la Constitution », a expliqué l’ancien Premier ministre, joint par Jeune Afrique mercredi. « Nous étions dans une phase de reconstruction de la stabilité. Il [le président] vient balayer tous les efforts menés dans le but de mettre en place quelqu’un qui lui est plus sympathique. C’est irresponsable ! », a-t-il poursuivi  à la veille de la nomination de Baciro Dja.

« Les statuts de notre parti sont clairs. Le poste de Premier ministre revient au chef du parti qui a gagné les élections législatives. Or, le PAIGC que je dirige a remporté ces élections », a-t-il rappelé l’ancien Premier ministre. 

(jeuneafrique.com)

 

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