Publié le 23 Feb 2019 - 17:25
INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES

La plateforme JOSE mise sur pied

 

Au Sénégal, le taux de chômage grimpe. Dans le but de favoriser l’insertion professionnelle des jeunes diplômés ou non, la plateforme Jeunesse-objectif-stage-emploi (JOSE) a été officiellement lancée, hier, au Grand Théâtre, sous la présidence du ministre de la Justice.

 

Loin de l’effervescence de la campagne électorale, plusieurs écoles de formation et d’associations de jeunes ont choisi de s’unir pour parler de leur avenir professionnel. Ce sont, entre autres, l’Association des femmes juristes du Sénégal, l’Ecole nationale supérieure d’agriculture de Thiès et le Réseau des jeunes leaders du Sénégal. L’objectif est de donner un visage et une parole à une jeunesse disséminée dans plusieurs organisations. Sous l’impulsion du ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall, la plateforme JOSE (Jeunesse-objectif-stage-emploi) a été mise sur pied pour réunir tous les jeunes et recenser leurs préoccupations en termes d’emploi. Elle constituera aussi une banque de données pour les employeurs qui pourront connaitre les qualifications et compétences des membres.

‘’Au départ, l’initiative était l’insertion professionnelle des étudiants en droit. En effet, après les études, on constate que beaucoup parmi eux chôment. C’est en cherchant des solutions que nous avons finalement élargi la plateforme à tous les jeunes’’, renseigne le ministre. Qui tient à ce que la problématique soit dépolitisée, car étant une ‘’question intemporelle, transversale et républicaine’’. Aujourd’hui, grâce aux réflexions, on assiste à une annualisation de tous les concours des métiers du droit, ce qui n’existait pas par le passé. M. Fall estime que chaque ministère doit avoir, dans l’exercice de ses fonctions, un volet pour l’insertion professionnelle des jeunes. Il plaide pour une inscription massive des jeunes Sénégalais sur la plateforme qui sera bientôt institutionnalisée.

Le stage, un droit

Quant à la question du stage, Me Ndiaye, membre du comité de mise en œuvre de la plateforme, tranche : ‘’Un jeune formé a droit à un stage. Même s’il n’y a pas d’emploi, le stage est une nécessité dans sa formation. C’est un droit.’’ La plateforme JOSE renferme un cahier des charges établi par les associations composantes. Ce sera aussi un espace d’orientation et d’information des jeunes, quant aux opportunités de travail qu’offre le Sénégal. Pour les intéressés, le véritable problème au niveau de l’emploi est l’accès à l’information. Ils estiment qu’il est temps de sortir de leur léthargie et d’aller vers l’information. Les statistiques de 2011 font état de 33 % de jeunes employés contre 56 % de personnes âgées. Une tendance qui, selon les participants, doit être inversée.

‘’Personnellement, je ne crois pas qu’un jeune diplômé puisse être un chômeur, parce qu’il a en main toutes les clés lui permettant de lui-même créer de l’emploi. L’Etat ne peut pas tous nous employer’’, pense Mamadou Coumba Diouf, Président de la Convergence des étudiants et jeunes diplômés du Sénégal. De son point de vue, ce n’est pas en restant oisif et passif à son domicile que la jeunesse pourra sortir du chômage.

La plateforme compte comme partenaire l’Ong 3D (Démocratie-droits humains-développement local). Elle entend accompagner les jeunes dans la réalisation de leur projet. Et son directeur Moundiaye Cissé d’ajouter : ‘’Je déplore qu’il n’y ait pas de formation professionnelle spécifique à certains métiers du port comme la mécanique, l’ingénierie. Le Port autonome de Dakar a besoin de l’expertise des jeunes. Il est temps que vous vous tourniez vers des formations techniques, car le pays en a besoin.’’

Cette dynamique de rassemblement a démarré en mars 2018 par un forum. Désormais lancée, JOSE compte tisser des partenariats avec toutes les organisations travaillant pour la jeunesse, ainsi que celles axées sur l’entrepreneuriat. Un plan d’action sera mis sur pied, à partir des besoins émis par les membres de JOSE.

EMMANUELLA MARAME FAYE  

 

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