Publié le 26 May 2023 - 23:36
ITALIE

Sanction de dix points, la Juventus perd du Turin

 

De nouveau pénalisée de dix points en championnat pour fraudes comptables, la Juve ne devrait pas se qualifier pour la prochaine Ligue des champions. Une décision difficile à digérer pour la Vieille Dame, mais aussi synonyme de mauvaise gestion pour la Serie A.

 

Une raclée, une branlée, une fessée… Bref, une totale déconvenue. Sur la pelouse d’Empoli, à l’occasion de la 36e journée de championnat, la Juventus a complètement sombré. En s’inclinant 4-1, elle qui n’avait pas perdu par trois buts d’écart en 29 matchs consécutifs toutes compétitions confondues. En encaissant quatre buts, elle qui n’était plus allée chercher le ballon au fond de ses filets plus de deux fois au cours de la même partie depuis janvier 2023. Mais si la Vieille Dame n’a pas vu le jour durant ces 90 minutes, c’est aussi parce qu’elle était plongée dans une sombre nuit de déceptions depuis quelques instants. Peu avant leur défaite, les Turinois avaient en effet appris qu’une sanction de dix points leur était administrée par le Comité olympique italien en raison de fraudes comptables.

« Un quart d’heure avant le match, on était deuxièmes au classement et on se retrouve avec 59 points… J’accepte toutes les critiques, mais c’est une chose de jouer un match en tant que deuxième avec cinq points d’avance sur Milan qui était cinquième et une autre quand tu dois gagner pour encore courir derrière. Je peux vous assurer que ce n’était pas une situation facile, pour eux. C’est une situation anormale et surréaliste, mais ils ont fait le maximum. Ce n’est pas une excuse, mais se retrouver avec dix points de moins à quinze minutes du match est au moins une circonstance atténuante. Cela a été une saison très difficile, toujours en montagnes russes, et nous sommes deuxièmes sur le terrain », a ainsi défendu Massimiliano Allegri, le technicien assurant n’avoir « rien à reprocher » à ses joueurs pour DAZN.

« Une blague », pour Mourinho

Cette décision en appel sur demande du procureur de la Fédération italienne, qui fait suite au retrait de 15 points préalables du 20 janvier finalement annulé, s’avère cauchemardesque sur le plan sportif pour l’équipe d’Adrien Rabiot. Désormais septième avec cinq unités de retard sur la zone Ligue des champions et une sur la sixième place occupée par la Roma à deux rencontres de la fin de la compétition, la Juventus n’est même pas sûre de disputer un tournoi européen la saison prochaine, alors qu’elle représentait auparavant le dauphin de Naples. Sauf que dans cette affaire bien mal gérée, la Vieille Dame n’est pas la seule à être mécontente. Car à côté d’elle, d’autres clubs critiquent le choix des autorités italiennes. Pas forcément sur le fond, mais plutôt sur la forme : avec l’annonce de retrait de points si près de la fin, la donne change complètement, et les dés seraient dès lors pipés.

José Mourinho, pour ne citer que l’entraîneur de la Louve, a par exemple crié au scandale face à la presse : « C’est une blague d’apprendre cela, en sachant qu’il ne reste que deux matchs à jouer. Pour nous, pour tous et même pour la Juve : rien n’a été facile pour eux, et voilà que des points gagnés sur le terrain leur sont retirés à deux journées de la fin. Si on me l’avait dit avant Monza ou avant Bologne, notre approche aurait été différente. Vu le contexte, nous avons décidé de tout miser sur la Ligue Europa pour nous qualifier en Ligue des champions. Mais maintenant… Je suis désolé pour tout le monde, y compris Max Allegri et pour les collègues professionnels comme moi qui doivent faire face à cette situation. Cela touche tout le monde, je pense que ça a compromis la régularité du championnat. »

Un nouveau rebondissement à prévoir ?

Les médias du pays, eux, ne comprennent pas davantage le (mauvais) timing de l’histoire et rappelle que la sanction infligée à l’entité turinoise aurait très bien pu être actée sur l’exercice 2023-2024. Le nombre de points retirés est également remis en question, les justifications de la justice étant assez floues. Enfin, l’avenir du club bianconero est mis en suspens : comment rebondir sans l’apport financier et l’attrait de la C1, de nombreux joueurs étant d’ailleurs déjà sur le départ (Rabiot, Leandro Paredes, Dusan Vlahovic, Angel Di Maria, voire Federico Chiesa…) ?

« Ça suffit maintenant, c’est une torture : qu’ils décident où la Juve doit être une bonne fois pour toutes, et qu’ils nous le disent. C’est un supplice, un manque de respect incroyable pour ceux qui travaillent comme les joueurs ou les entraîneurs », a ajouté Allegri, logiquement en colère devant une situation qui frise le ridicule et frôle le n’importe quoi (sans remettre en question la légitimité ou la nature de la sanction, mais son aspect organisationnel). Surtout qu’elle n’est peut-être pas encore achevée, puisque la Vieille Dame peut saisir le Collège de garantie du Comité olympique italien pour de nouveau annuler (ou atténuer) la punition. Pour obtenir le verdict définitif, il faudrait alors aller jusqu’au… 4 juin, soit la date de l’ultime journée de Serie A.

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