Publié le 8 Nov 2022 - 02:09
ITW- NIX (RAPPEUR), VINGT ANS DE CARRIÈRE

‘’Je prépare un film’’

 

Nix, de son vrai nom Nicolas Omar Diop, a marqué de son empreinte le festival du Sahel dont la sixième édition a été bouclée le 6 novembre. Le rappeur international, qui va bientôt fêter ses vingt ans de carrière, n’a plus rien à prouver sur la scène musicale. Fondateur de la plateforme de streaming Deedo, il a initié de grands projets. Il s’est mis dans la réalisation. Il prépare d’ailleurs un film qu’il a fini d’écrire.

 

Quelle appréciation avez-vous du festival du Sahel ?

C'est un très bon concept. Ça nous permet de créer des rencontres musicales dans le désert magnifique de Lompoul. Pour moi, c'est un honneur. Ça fait longtemps que j’entends parler du festival ; je suis content qu'on m'appelle cette année.

Qu'est-ce que votre collaboration avec Noumou Kunda vous apporte ?

C'est un grand frère que j’apprécie, depuis les débuts, quand je l'ai vu jouer avec Positive Black Soul. À l’époque, j'étais encore petit. C'était important pour moi, parce que, déjà, j'adore la kora. Et Noumou Kunda est un excellent joueur de kora. Il est le meilleur sur terre, pour moi. De plus, il a un background hip-hop hyper important et jazz.

Donc, quand on collabore ça part toujours dans des choses très ‘’deep’’ (profond). Il est un artiste que j'apprécie vraiment. Sur ce live, de temps en temps, il m’accompagne aussi bien à la section percussion avec sa famille ou alors sur la kora.

Vous avez commencé à utiliser, de plus en plus, la langue wolof dans votre musique. Est-ce pour se rapprocher davantage du public sénégalais ?

Oui. Au fait, j'ai toujours su faire ça. C'est juste que j’ai commencé avec un album français, ça a marché. Cela m'a ouvert des portes au Mali, au Bénin, au Togo, un peu partout. Du coup, j'ai continué, parce que j'avais un public panafricain. Mais après, je me suis rendu compte que pour reconnecter avec mon public au Sénégal, il fallait vraiment rapper en wolof ; ce qui est normal. Et c'est quelque chose que je sais faire. Du coup, j'ai repris les ‘’armes’’. Ça m'a permis aussi de sortir de ma zone de confort.

Vous avez fondé la plateforme de streaming Deedo. Pensez-vous que les Sénégalais utilisent le streaming ?

Les Sénégalais adhèrent. Mais en Afrique, on est un peu en retard sur le streaming. Mais ça va, on se débrouille quand même. Le Sénégal est déjà en avance par rapport à beaucoup de pays africains. Il est mieux positionné que la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Mali, etc. En Afrique francophone, il est dans le top trois où il est le pays qui l’utilise le plus. Quand on voyage en Afrique, on se rend compte que le Sénégal est bien placé en termes d’Internet. Donc, ça aide.

Le streaming est-il l’avenir de la musique ?

C’est difficile de dire cela. Ce qui est clair, c’est que la musique ne peut pas échapper à l’évolution du monde. C’est tout simplement ça. Elle ne peut pas fonctionner comme cela se faisait en 1990. Aujourd’hui, le monde est dans le digital. La musique est obligée de s’adapter. Donc, les consommateurs et les artistes aussi doivent s’adapter. C’est comme ça.

Êtes-vous d’avis qu’il faut taxer les plateformes de streaming ?

Je ne maitrise pas ce domaine. Mais si on arrive à demander aux gens de payer des taxes, ça veut dire que l’argent entre. On est dans un Etat, avec un système où il faut payer des taxes. Les gens n’avaient pas demandé aux plateformes de streaming de payer des taxes, parce que c’était nouveau. Ils observaient le modèle pour voir si ça marche. Maintenant que ça marche, ils vont imposer la taxe. Ça c’est sûr. C’est une volonté politique. On n’y peut rien.

Quels sont vos projets ?

Je suis en train de faire des tournées, surtout dans le mois de décembre. Je n’ai jamais quitté ce pays. Ma base se trouve ici. Seulement, je suis dans mon coin. Et je prépare mes vingt ans de carrière en 2023 avec un album. J’ai commencé à réaliser ; je prépare un film. On vient de finir l’écriture. Ce sera pour l’année prochaine. De plus, j’ai monté aussi une agence créative, La ville à 13 arts où on va faire du clip, du film.

En somme, il s’agit de créer du contenu africain pour l’Afrique et la diaspora aussi.

Vingt ans de carrière. Qu’est-ce qui vous a permis de tenir le cap ?

Je me dis que c'est passé vite. Je ne les ai pas sentis, en réalité. Parce que j'ai toujours la même envie que quand je débutais. Je pense que c'est ce qui a fait que j'ai tenu vingt ans. Pour moi, c'est une passion. Et quand tu fais la passion ton métier, tu peux travailler tous les jours. 

Comment est-ce que vous voyez l'évolution du rap sénégalais ?

Je suis un gros fan. J'écoute tous les jeunes. C'est la raison pour laquelle je suis toujours en train de faire des feats avec eux (Jahman, Mister Cash, BM Jaay, Samba Peuzzi, etc.). Il y a d’autres collaborations qui ne sont pas encore sorties. Je suis avec eux. Et je trouve que la nouvelle génération fait de son mieux. Maintenant, c'est à l’industrie de se construire. Il faut mettre les moyens. Ça commence à venir. Même Galsen Versus, avec Yakine et Kid Velly, est très bien. Pour moi, ça bouge.

BABACAR SY SEYE

 

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