Publié le 12 Dec 2017 - 20:16
JOURNÉE INTERNATIONALE DE L’AVIATION

Les métiers de l’aéronautique présentés aux élèves

 

Pendant que la République festoyait à Diass, l’Asepma était occupée à vulgariser les métiers de l’aéronautique auprès des élèves.

 

Confortablement assis sur son siège, Mouhamed Ndiaye, le pilote, a les mains sur les deux manettes. Après moult efforts ponctués de gestes mal maitrisés, il réussit à poser l’avion, non pas sur la piste d’atterrissage, mais sur le sable. Pas de blessé pour autant, car Mouhamed n’est pas dans un cockpit d’un appareil, mais dans un stand de l’Association sénégalaise pour la promotion des métiers de l’aéronautique (Asepma). L’élève en classe de 2nd L/B au lycée Maurice Delafosse, vient de terminer sa première expérience de simulation d’atterrissage. L’Asepma a voulu fêter, à sa manière, le 7 décembre, Journée internationale de l’aéronautique.

Pendant que la République était dans le folklore du côté de Diass, l’organisation a choisi de mieux faire connaitre aux élèves du Sénégal les professions qui tournent autour de l’avion. Après le lycée Limamou Laye de Guédiawaye en 2015, c’est au tour de Maurice Delafosse. ‘’On a constaté que les jeunes manquent énormément d’informations. C’est pourquoi nous avons décidé de vulgariser les métiers du secteur et accompagner les plus petits pour les différents concours qui sont ouverts’’, explique le président de l’association, Mouhamed Guèye. 

Au stand de l’aviation virtuelle, un groupe de six élèves écoutent religieusement les explications de l’expert. Ils font preuve d’un intérêt évident. Ce qui n’empêche en rien qu’il y ait une ambiance décontractée. Après l’échec de la tentative d’atterrissage, Mouhamed Ndiaye se fait moquer par un de ses camarades. ‘’Je ne vais pas monter à bord d’un avion dont tu es le pilote’’, lui lance-t-il d’un ton moqueur, provoquant le rire chez les autres. Se définissant comme un curieux, le jeune homme va solliciter et obtenir une nouvelle tentative.

Cette fois-ci, l’avion s’est  posé dans de bonnes conditions. ‘’Je pensais que je n’allais pas y arriver, mais ce n’est pas si difficile que ça’’, s’exclame-t-il dans une profonde respiration. Ses quatre autres camarades, Abdou Wahab Diouf, Alioune Badara Sall, Abdel Kérim Youssouf Goukouni et Ousseynou Ba sont tous en classe de 2nd S. Tous se disent intéressés par le métier, ce qui explique leur présence. Pourtant, après une expérience ratée, Abdel Kérim va déclarer que le métier de pilote, c’est du ‘’suicide’’. Mais une fois l’état de choc passé, l’écolier va se montrer plus intéressé.

L’avion, ce n’est pas seulement pilote et hôtesse de l’air

Pendant ce temps, d’autres groupes de jeunes apprennent à construire un avion avec un autre membre de l’association. Le formateur leur explique les différentes formes de l’avion, en fonction des objectifs. Deux prototypes leur sont montrés : un appareil avec de petites ailes à la forme aérodynamique. ‘’Ça, c’est un avion de guerre, il doit savoir tournoyer pour échapper à l’ennemi’’, explique-t-il. L’autre a des ailes larges, parce que c’est un avion de compagnie qui a besoin d’une certaine stabilité.

Au vue de l’intérêt des jeunes, l’objectif de créer l’émulation chez eux semble atteint. En fait, même si l’aéroport de Diass a été inauguré, M. Ndiaye pense que ce n’est que la première phase. ‘’Le pays n’a pas suffisamment d’ingénieurs. Nous devons former les jeunes dans les métiers de la mécanique de l’aviation’’, souligne-t-il. Outre la mécanique, il y a d’autres filières. Seulement, constate-t-il, dès qu’on parle de l’aéronautique, on pense aux pilotes et aux hôtesses de l’air. Ce qui dénote d’un manque de connaissance. ‘’Il y a d’autres métiers à la fois pour les séries littéraires et celles scientifiques. Le droit de l’aéronautique est un domaine. Il y en a d’autres encore’’, ajoute-t-il.

Reste à savoir si cette journée sera suffisante pour susciter la vocation chez les jeunes. Edgar Afoutou, animateur du stand de l’aviation virtuelle, ne se fait pas de doute. ‘’J’ai un collègue, Lamine Badji ; il étudiait autre chose. La simulation a fait de lui un pilote. Moi-même, si je l’avais fait un peu plus tôt, à 16 ou 17 ans, je serais allé à une école de pilote’’.    

BABACAR WILLANE

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